Apport diagnostique de l’hystérosalpingographie dans l’exploration de l’infertilité féminine

Apport diagnostique de l’hystérosalpingographie dans l’exploration de l’infertilité féminine

RESULTATS GLOBAUX

 L’HSG nous avait permis de mettre en évidence des anomalies pouvant être en rapport avec infertilité féminine chez 54% des patientes. Gueye à Ndioum [22] et Kalala à Touba [26] ont trouvé respectivement 51,85% et 55% des cas. Belley [7] au Cameroun et Kouamé et al en Côte d’ivoire avaient trouvé respectivement 56% et 64%des lésions décelées à l’HSG. Ces résultats sont similaires aux nôtres. Les limites de l’HSG sont la mauvaise visualisation du pavillon et de ses franges, l’absence de renseignements sur les lésions situées en aval d’une obstruction tubaire et la non visualisation d’une pathologie intrapéritonéale associée (endométriose), d’où l’intérêt de réaliser en complément une cœlioscopie, qui permet la visualisation directe de la cavité pelvienne [28]. 

RESULTATS DESCRIPTIFS

 Dans les hystérosalpingographies pathologiques de notre série, nous avons objectivé des anomalies tubaires dans 48% des cas, des anomalies utérines dans 39% des cas et des anomalies péritonéales dans 13% des cas.  Nadège à Diourbel [36] en 2016 avait trouvé 51,1% de lésions tubaires, 40,6% des anomalies utérines et 8,3 des anomalies péritonéales.  Belley [7] en 2015 au Cameroun avait obtenu des lésions tubaires dans 60,2% des hystérosalpingographies pathologiques contre 39,1% de lésions utérines. Il est à noter d’une manière globale que les lésions tubaires sont les plus fréquentes à l’HSG.

 Les anomalies tubaires 

Dans la recherche étiologique d’une infertilité d’origine tubaire, l’HSG constitue la principale modalité d’imagerie [25]. Elle est utilisée pour étudier à la fois l’architecture des trompes et leur perméabilité. Les fonctions tubaires sont multiples : captation et progression des ovocytes, progression et capacitation des spermatozoïdes, maintien du milieu nécessaire à la fécondation, progression de l’embryon vers la cavité utérine [11]. Une altération fonctionnelle ou un obstacle mécanique peuvent entraîner une infertilité d’origine tubaire Dans notre série, les obstructions tubaires représentaient 76 % des lésions tubaires. Nadège à Diourbel [36] et Guèye à Ndioum [22] avaient trouvé respectivement 76% et 89%, cette fréquence s’expliquait par l’importance des infections génitales dans notre contexte africain où 65 à 85% des infertilités tubaires sont d’origine infectieuse [19]. Cette élévation du pourcentage des OTPB à l’HSG justifie la réalisation d’une cœlioscopie afin d’infirmer ou de confirmer le diagnostic, la présence des faux positifs à l’HSG dans ce cas peut être admise et peut être expliquée par les spasmes en réaction à la douleur et les bouchons muqueux [28]. Dans notre étude, l’ hydrosalpinx représentait 24% des pathologies tubaires R. Cissé et al. [15] avait mis en évidence dans leur étude 25,3% d’hydrosalpinx dont 15% d’hydrosalpinx unilatéral et 10,3% d’hydrosalpinx bilatéral. Kouamé et al [29]. En Côte d’Ivoire les hydrosalpinx représentaient 22% des lésions tubaires. Cependant, les obstructions tubaires distales sont essentiellement dues à des séquelles d’infection tubaire ; elles peuvent également être dues à de la fibrose, l’endométriose ou une grossesse ectopique [31] 30 Selon Westrom [45], les risques d’obstruction tubaire augmentent avec le nombre d’épisode infectieux (11% après 1 épisode, 36% après 2 épisodes, et 75% après 3 épisodes et plus). En vu de ces résultats, nous pouvons dire que les obstructions tubaires dans notre série sont élevées, du fait du taux élevé des infections génitales. L’HSG présente une sensibilité et une spécificité élevées pour le diagnostic des lésions tubaires, variant respectivement entre 65-96% et 68-96% [23]. Elle doit être complétée par une salpingographie sélective en cas d’obstruction tubaire proximale dans un double but diagnostique (préciser la réalité de l’obstruction proximale) et thérapeutique (tentative de recanalisation tubaire) [10]. C’est une procédure peu invasive qui peut permettre de restaurer la perméabilité tubaire dans certains cas, évitant ainsi le recours à des procédures plus invasives et plus coûteuses

 Les anomalies utérines 

Les anomalies utérines représentaient 39% des lésions dans notre étude. Aidara [1] et Diop [16] à Dakar en retrouvaient respectivement 22% et 47%. Les LSM étaient les lésions les plus fréquentes et représentaient 82% des lésions utérines. Guèye à Ndioum [22] et Nadège à Diourbel [36] avaient trouvé respectivement 58% et 44%. Izérou [24] au Niger et Zorom [47] au Burkina avaient également dans leurs séries une prédominance de léiomyomes avec respectivement 48, 33% et 75,3% de l’ensemble des lésions utérines. Ces résultats montrent que le LSM reste dans notre étude, comme celles d’autres auteurs, la pathologie utérine la plus fréquente à l’HSG en cas d’infertilité féminine. 31 Les léiomyomes sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes en âge de procréer, et sont plus fréquents chez les femmes de race noire [8, 47]. Ils peuvent altérer la fertilité par de nombreux mécanismes Cependant, leur existence n’est pas toujours corrélée à une infertilité. Un léiomyome est incriminé dans l’infertilité:  Lorsqu’il entraîne une déformation de la cavité utérine,  est de topographie isthmique, cornuale, ou sous-muqueux pédiculé ou de plus de 5cm de taille [46]. L’ Hystérosonographie (HSonoG) présente une meilleure précision diagnostique par rapport à l’HSG pour l’exploration de la cavité utérine . Dans la série de Moreira et al [34], l’HSonoG avait permis de corriger le diagnostic posé par l’échographie endovaginale classique dans 20% des cas. Couplée à l’HSG, elle améliore les performances diagnostiques d’anomalies cavitaires [41]. Les synéchies représentaient 12% des anomalies utérines Guèye à Ndioum [22], Nadège à Diourbel [36] et Kalala à Touba [26] avaient trouvés respectivement 13%, 10% et 7%. Elles sont secondaires à un traumatisme de la muqueuse utérine ayant provoqué la destruction de sa couche basale :  Lors d’un curetage ou aspiration utérine dans le cadre d’une interruption de grossesse.  En post-opératoires : en cas de césarienne, de résection endoscopique (polypes, fibrome…), également en cas de curetage biopsique en dehors de la grossesse. Cependant, elles constituent la complication la plus fréquente des gestes endoscopiques intra-utérins [44]. Les synéchies constituent la complication la plus fréquente des gestes endoscopiques intra-utérins [44]. 32 L’adénomyose représentait 6% des anomalies utérines dans notre série. Guèye [22] à Ndioum et Kouamé [29] en côte d’ivoire avaient trouvé respectivement 4,17% et 8,6%. Sa cause est inconnue, mais la théorie la plus largement admise stipule que la barrière entre l’endomètre et le myomètre, qui empêcherait l’invasion des glandes et du stroma endométrial dans le myomètre, est compromise, ce qui permet à l’invasion de se produire. Est presque toujours secondaire à une agression de la muqueuse utérine soit d’origine traumatique ou suite à une grossesse 

 Les anomalies péritonéales

 Nous avons trouvé dans notre étude des causes péritonéales telles les adhérences, qui représentaient 13% de l’ensemble des lésions. Les APU prédominaient dans notre série et représentaient 66,6 % des lésions péritonéales. Les adhérences sont des accolements anormaux entre des tissus ou organes, qui se forment le plus souvent à la suite d’une affection inflammatoire (endométriose, infection) ou d’un traumatisme chirurgical. Elles provoquent une modification de l’anatomie annexielle et interfèrent dans la migration des gamètes et de l’embryon (risque de GEU). La fiabilité de l’HSG dans l’évaluation péritonéale est loin d’être absolue, la plupart des études plaident en faveur de la nette supériorité de la cœlioscopie dans cette indication .

Table des matières

INTRODUCTION
I.MATERIELS ET METHODES
1. Type et période d’étude
2. Cadre d’étude
3. Critères d’inclusion
4. Population d’étude
4.1. Age
4.2. Type d’infertilité
4.3. Durée de l’infertilité
4.4. Antécédents
5. Matériel
6. Methodologie
6.1. Technique d’examen
6.2. Résultats normaux
6.3. Paramètres étudiés
7. Exploitation des données et analyses statistiques
II.RESULTATS
1.Résultats globaux
2. Résultats descriptifs
2.1. Anomalies utérines
2.2. Anomalies tubaires
2 .3. Anomalies péritonéales
III.DISCUSSION
1. Résultats globaux
2. Résultats descriptifs
2.1. Les anomalies tubaires
2.2. Les anomalies utérines
2.3. Les anomalies péritonéales
CONCLUSION
REFERENCES

 

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