Constats des chercheurs autour du sujet
Au cours des dix dernières années, le développement des formations ouvertes et à distance (FOAD), conduisant ou non à l’obtention d’un diplôme, s’est considérablement accéléré à travers le monde. Ces nouveaux modes de formation correspondent à des révolutions technologiques logicielles (Web 2.0, Web 3.0, …) et/ou matérielles (utilisation de tablettes, de serveurs de plus en plus puissants, …). Il faut associer à ces révolutions technologiques un bouleversement des relations entre les individus, notamment en ce qui concerne le transfert du savoir. C’est pourquoi les établissements qui se sont lancés dans ce type de formations observent une mutation complète des rôles d’enseignant, d’apprenant, de tuteur, ainsi que des métiers connexes aux formations (techniciens, ingénieurs, personnels de scolarité). Ces mutations se concentrent autour des dispositifs hybrides de formations professionnelles d’ingénieurs par le numérique. La question qui se pose dans ces conditions est de savoir, comment les environnements virtuels numériques de formations implémentés dans les établissements universitaires requièrent un sentiment d’efficacité d’apprentissage des apprenants en formation à distance ou en présence en ingénierie ? Njingang Mbadjoin (2015 : P. 37) nous rappelle que « Le manque de flexibilité et la faiblesse des injonctions peuvent se manifester dans certains cursus de formations professionnelles d’ingénieurs intégrant le numérique comme une finalité.
ce qui poserait le problème d’un usage efficace d’outils de communication médiatisée (ex. simulation, forum, chat, wiki, vidéo/visioconférence) pendant la formation et les activités d’apprentissage ».Un pan important de la formation dans le domaine de l’ingénierie est la réalisation des travaux pratiques : ceux-ci aident les apprenants à se familiariser aux outils techniques servant de cadre à la manipulation réelle des concepts abordés en théorie. A ce stade, plusieurs questions se posent à savoir : Quels sont les liens entre les dispositifs hybrides de formation intégrant les outils numériques pour les téléTP ? Si ces dispositifs intègrent des outils pour téléTP, les apprenants qui s’en servant pour leur apprentissage, éprouvent-ils un sentiment d’avoir réussi à développer des compétences professionnelles exigées en formation en ingénierie ? En d’autres termes, les contraintes imposées par les logiciels de simulation pour la réalisation des activités traduisent-elles les compétences professionnelles recherchées durant son parcours de formation en ingénierie ? Pour Njingang (2015 : P.16), «La stratégie pédagogique à faire non pas un simple usage des TIC, mais un usage efficace de son potentiel pédagogique dans le contexte impacterait les représentations, le sentiment de compétences des acteurs et la valeur ajoutée des dispositifs ».
Si donc il est évident que les dispositifs hybrides apportent une satisfaction en ingénierie de formation, il n’en demeure pas moins vrai que de tels environnements ne sont pas toujours à la portée à la plupart des universités du Sud. Dans ce même ordre d’idée, (Damiani et al. 2010 : P.3) soulignent que « plusieurs Universités et Institutions voudraient mettre à la disposition des étudiants une solution basée sur les environnements virtuels d’étude pour leur permettre d’acquérir des aptitudes pratiques suite à la théorie acquise dans l’environnement classique d’enseignement. Mais elles sont limitées par le coût onéreux des environnements virtuels commerciaux qui sont proposés sur le marché ». En outre, les logiciels de simulations jouent un rôle prépondérant dans le déploiement de ces environnements virtuels de formation.L’utilisation des logiciels comme aide à l’apprentissage, par exemple en télécommunications, donne les possibilités de présenter le sujet dans une forme interactive plus accessible aux novices. Il apparaît alors que, l’utilisation de l’outil logiciel va permettre à l’apprenant de construire soi-même de nouvelles connaissances et se faisant développer son savoir-faire à partir des bases de connaissances reçues précédemment. Le logiciel est plus perçu ici comme un outil moderne d’apprentissage qu’un outil technique.
Ceux d’autant que Ngunu (2013 : P.12) martèle aussi que « Les théories de l’apprentissage moderne de Piaget et de Vygotsky soulignent l’importance du constructivisme lorsque l’intégration des technologies apparaît dans l’apprentissage ». L’intégration des logiciels dans l’éducation soulève ainsi plusieurs questions d’impacts sur l’apprentissage. Entre autre, comment le type d’usage des logiciels de simulation aurait-il une influence sur la qualité de l’apprentissage ? L’utilisation actuelle des étudiants est- elle qualitativement et quantitativement suffisante pour promouvoir les avantages qui pourraient exister ? Dans une approche constructiviste, quelles sont les compétences et expertises indispensable aux enseignants qui aideraient les apprenants à augmenter leur degré de motivation et garantiraient un sentiment de réussite d’une transformation efficiente des savoirs en savoir-faire en contexte de formation hybride des élèves ingénieurs ? Est-ce-que les logiciels de simulation choisis selon un protocole bien précis assurent une formation efficace des élèves ingénieurs en contexte de formation hybride ? Quel est l’impact des logiciels de simulation sur les apprentissages des étudiants en MASTEL & MASSICO?