CYCLE DE DEVELOPPEMENT DES TERMITES
D’après Beaumont et Cassier (1983), le développement des termites est du type paurométabole caractérisé par une métamorphose incomplète et une écologie identique entre larve et imago. Le cycle de reproduction est le même chez tous les termites. Les reproducteurs matures (imagos ailés), mâles et femelles , quittent la colonie mère à une période précise de l’année, appelée période d’essaimage. Les ailés, issus de termitières souterraines, sortent de quelques orifices ouverts à la surface du sol, et se rassemblent en vols denses autour de la cime des arbres. Les couples se forment sur les feuilles et les branches; et la femelle reprend son vol, emporte le mâle agrippé sous son abdomen, les ailes repliées tournées vers l’avant de sa compagne. Après l’atterrissage, le couple perd ses ailes et procède à la promenade nuptiale habituelle (Noirot et Bodot, 1964). Le couple creuse un copularium et démarre une nouvelle colonie. La reine est fécondée régulièrement par le roi, (Korb, 2008). Les œufs se développent pour donner à l’éclosion des larves puis des nymphes. Les nymphes vont évoluer suivant les 4 lignes : ouvriers, soldats, sexués futures ailés et sexués de remplacement. Les ailés , à maturité, quittent la colonie mère, essaiment et fondent une nouvelle colonie et le cycle recommence (Bignell et al., 2011). Les sexués de remplacement, encore appelés sexués néoténiques apparaissent dans la colonie mère en cas de perte de reproducteurs imaginaux, le roi et/ou la reine . La reine devient une femelle physogastre avec un abdomen qui s’étire suite au développement des ovaires et des tissus nourriciers.
GROUPES TROPHIQUES ET ROLES FONCTIONNELS
Plusieurs auteurs, (Jouquet et al., 2005 ; Jouquet et al., 2002 et Fall et al., 2007) ont montré, par leurs études, l’importance des Termites dans les sols tropicaux. Dans bien des régions d’Afrique, Grassé et Noirot (1959) indiquent qu’il est difficile d’affirmer que tel ou tel sol n’a jamais été soumis à l’influence des Termites. Du point de vue fonctionnel, on distingue les groupes trophiques champignonnistes, lignivores, humivores et fourrageurs qui sont reconnus d’après la nature du bois consommé et/ou de leur mode de récolte.
Les champignonnistes : Les Termites champignonnistes appartiennent à la sous-famille des Macrotermitinae caractérisés par l’acquisition d’un type de symbiose tout à fait nouveau. Ils ne peuvent pas digérer la cellulose et la lignine, composants de base des végétaux dont ils se nourrissent. Sur le bois d’origines diverses, stocké dans le nid sous forme de meules, se développent des champignons du genre Termitomyces (Grassé, 1982) qui assurent la dégradation de la lignine.
Les lignivores : Ce groupe est composé de termites qui se nourrissent strictement de bois mort sec ou en décomposition (Sarr, 1999). Ils s’attaquent en général aux végétaux ligneux morts ou vivants. Les végétaux peuvent également servir de gîte (termites du bois) ou supporter un nid (nid arboricole), indique Roy-Noël (1974). Ils exercent une action peu significative sur le sol, mais leur consommation de bois vivant sur pied leur permet de réaliser la première étape de la transformation de la matière végétale. Les humivores : Ils consomment l’humus ou le sol riche en matières organiques qu’ils digèrent avec l’aide de bactéries symbiotiques contenues dans leur tube digestif. En plus, les termites peuvent digérer une grande partie des détritus organiques (Bignell, 2006). Ils exercent en forêt une forte action ameublissante des sols et contribuent à détruire la cellulose contenue dans l’humus. Grassé et Noirot (1958) indique que les humivores tels que Basidentitermes potens et Promirotermes holmgreni infera ne circulent jamais à l’air libre et nous signale qu’en Côte d’ivoire, la présence de Pericapritermes urgens parfois dans des bois fortement pourris. Les termites humivores agissent à la fois comme détritivores et décomposeurs car en plus de mélanger de la litière à des fines particules, ils digèrent la lignocellulose par le biais d’une combinaison d’enzymes produites par eux-mêmes et par leurs intestins (Becker, 1976).
Les fourrageurs : Ils découpent des fétus de paille et récoltent les graines qu’ils ramènent dans leurs nids. Ils ont une action qui se limite à une aération du sol par leurs galeries de récolte.
VIE SOCIALE
Les Termites, appelés White ants (fourmis blanches), sont des insectes sociaux comme les Hyménoptères (fourmis, abeilles et guêpes). Tous les termites vivent en colonie dont la taille est variable. La colonie comprend généralement une partie animée et une partie inanimée. La partie animée est représentée par les termites qui vivent ensemble. Le nid édifié par les termites eux-mêmes, appelée termitière chez certaines espèces, constitue la partie inanimée ou inerte. Desouza et Cancello (2010) indique qu’une colonie polymorphe de Termites peut être groupée en castes morphologiques lesquels peuvent être des reproducteurs, roi, reine et les ailés, ou des stériles aptères , ouvriers et soldats. Les castes ont des fonctions différentes appelées polyéthisme. Concernant le polyéthisme, les reproducteurs assurent la fonction de reproduction (Korb,2008). Les ouvriers assurent plusieurs rôles dans la colonie. Dans ce cadre-là, ils sortent du nid pour récolter la nourriture nécessaire à l’ensemble des membres de la colonie. Ils assurent la récoltent de l’eau, la construction et la réparation du nid (habitat) et de ses loges (compartiments). Ils assurent le soin et le nourrissage du couvain (œufs et larves), des individus sexués et asexués. Les soldats ne quittent jamais leur nid d’origine comme les ouvriers. Ils jouent un seul rôle dans la colonie en défendant la colonie contre toutes intrusions, (Korb, 2008). Certaines colonies construisent des nids hypogés (Psammotermes hybostoma), d’autres par contre comme Macrotermes subhyalinus construisent des nids épigés pouvant atteindre 2 m.
Chez d’autres espèces comme Amitermes evuncifer, le nid peut être épigé ou appliqué à la partie inférieure des troncs d’arbre selon les conditions du milieu. Microcerotermes fuscotibialis construit un nid arboricole à base de carton stercoral, (Roy-Nöel, 1972).
DIVERSITÉ DES ESPÈCES
L’identification des termites récoltés dans les vergers étudiés a permis de recenser 19 espèces qui se répartissent entre les familles des Kalotermitidae, des Rhinotermitidae et des Termitidae. Des études faites auparavant à Thiès sur les arbres fruitiers, ont permis de recenser 19 espèces (Ndiaye et Han, 2000 ; 2006). Certaines espèces observées à Thiès, par Ndiaye et Han (2006) ne sont pas notées lors de notre échantillonnage. Il s’agit notamment de Coptotermes sjoestedti (Rhinotermitidae) et de Macrotermes bellicosus, d’Odontotermes pauperans, d’Odontotermes longigula, d’Ancistrotermes cavithorax de Microtermes toumodiensis (Macrotermitidae). Ceci peut s’expliquer par le fait que ces auteurs avaient travaillé dans plusieurs vergers et dans des biotopes plus diversifiés mais aussi par la rareté de certaines espèces telles que O. pauperans, O. longigula et A. cavithorax menacées de disparition dans la région du fait de la sécheresse combinée à l’action anthropique.
L’inventaire de la faune de Termites du plateau de Diass et des dépressions de Sindia, qui couvrent les sites 1 et 2 de notre zone d’étude a révélé la présence d’au moins 27 espèces réparties dans les 4 groupes trophiques reconnus. La diversité nettement plus importante relevée par Roy-Noël (1974) est liée, au-delà de la diversité plus importante de biotopes explorés et à l’action de l’homme, au changement du milieu qui est devenu de plus en plus sec et qui ne permet plus l’établissement de certaines espèces inféodées au climat humide comme les humivores Cubitermitinae et les Nasutitermitinae Fulleritermes tenebricus et Trinervitermes togoensis (Ndiaye, 2014).
Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 CLASSIFICATION
I.2 VIE SOCIALE
I.3 CYCLE DE DEVELOPPEMENT DES TERMITES
I.4 GROUPES TROPHIQUES ET ROLES FONCTIONNELS
I.4.1 Les champignonnistes
I.4.2 Les lignivores
I.4.3 Les humivores
I.4.4 Les fourrageurs
CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES
II.1 SITES D’ETUDE
II.2 CLIMAT
II.2.1 Pluviométrie
II.2.2 Température
II.2.3 Humidité relative
II.3 RELIEF, SOLS ET VEGETATION
II.3.1 Relief
II.3.2 Sols
II.3.3 Végétation
II.4 METHODES
II.4.1 Echantillonnage
II.4.2 Identification des Termites
II.4.3 Traitement des données
II.4.3.1 Calcul des paramètres
II.4.3.2. Analyse factorielle des correspondances (AFC)
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1 Résultats qualitatifs
III.1.1.1 Inventaire des espèces
III.1.1.2 Classification fonctionnelle
III.1.1.3 Répartition des termites dans les vergers
III.1.2. Résultats quantitatifs
III.1.2.1 Fréquence de rencontres des espèces de termites dans les vergers
III.1.2.2 Constante des espèces de termites dans tous les sites d’étude
III.1.2.3 Constante des espèces de termite dans chaque site d’étude
III.1.2.4 Analyse comparative des sites d’étude
III.1.3 Répartition des groupes fonctionnels selon les sites
III.2.DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE