Analyse des conséquences du changement climatique liées à l’élevage pastoral
Présentation du cadre humain et socio-économique
Démographie
La population de Dahra est estimée en 2012 à 30 150 habitants soit 14 639 hommes et 15 511 femmes répartie dans les différents quartiers de la ville. Les principales ethnies sont les peuls (80%), les sérères (04%), les ouolofs (15%) et les maures (1%). En effet, cette population est mal répartie dans l’espace. Une forte concentration de la population est notée au centre sur un rayon de deux kilomètres. Cette partie abrite presque la totalité des infrastructures socioéconomiques de la commune (école, marie, postes vétérinaire et de santé, place du marché fixe, hebdomadaire et foirail, etc). Le reste de la commune est constitué d’espace vaste parsemé de quelques campements et des champs de culture et exploités par les animaux et les hommes. Pluviométrie en mm Années Hauteur en mm Moyenne série (445,0)
Activités socioéconomiques
Elevage
L’élevage est l’une des activités phares de la vie économique de la commune. Sa position dans la zone sylvo-pastorale a fait de Dahra une zone d’élevage par excellence. L’élevage est pratiqué de manière extensive, toutefois on rencontre quelques éleveurs qui stabilisent leur troupeau. L’élevage intensif est à une échelle réduite. La production de lait est estimée à 52 433 litres de lait en 2009 et 95 525 litres de lait en 2010 (C.D, 2012). Ce qui fait une augmentation de presque la moitié en une année. La présence de quatre (04) laiteries atteste le développement de ce sous-secteur. La commune dispose d’équipements comprenant 2 forages, 01 abreuvoir, 01 parc à vaccination et 01 magasin céréalier. Les activités pastorales sont exercées par les peuls. Le système de production s’active uniquement autour du bétail (alimentation, santé et produits dérivés des animaux). Les activités agropastorales sont pratiquées par les sérères et les wolofs. Ces derniers combinent l’élevage des animaux et les cultures surtout céréalières. Certains peuls commencent à intégrer l’agropastoralisme dans leurs activités. Les femmes à travers la commercialisation du lait jouent un rôle important dans le développement de l’élevage, les dérivés de ce produit par exemple (Dew Nioor), constituent une plus-value dans le cadre de l’amélioration du panier de la ménagère.
Agriculture
L’agriculture est pluviale et à vocation vivrière, pratiquée par de rares populations sédentaires et qui sont essentiellement d’ethnies wolof et sérères. L’agriculture à Dahra est marquée par une faible organisation des acteurs. On note aussi une faiblesse au niveau du financement par les structures financières. La vétusté du matériel, l’état des sols et une pluviométrie non abondante ont fini de faire de l’agriculture un secteur à faible rendement. Les jeunes constituent la main d’œuvre principale de cette activité qui est pratiquée aux alentours de la commune, leur dynamisme constitue un facteur déterminant au développement de ce secteur. 26 5.4.3. Commerce Le foirail de Dahra a fini de faire de la commune un centre national d’échange. En effet chaque dimanche des milliers d’individus venant de partout du pays et même de la sousrégion convergent vers Dahra. Au total plus de 600 commerçants sont recensés parmi lesquels on dénombre 09 grossistes, 10 demi-grossistes et 535 détaillants. Les infrastructures commerciales se composent d’un foirail, d’un marché permanent qui abrite le marché du bétail le dimanche. Différents produits y sont vendus, des légumes, des céréales et des produits divers. Dahra de par sa position développe des échanges importantes avec son environnement immédiat en produits de consommation courante (riz, huile, sucre, tomate, ciment etc.). La commune abrite le plus grand marché de bétail du pays, ce qui lui confère un statut de centre de commerce du bétail national voir même sous régional. Secteur très développé à côté de l’élevage, le commerce occupe une bonne frange de la population féminine. Les femmes s’organisent autour des Groupements de Promotion Féminines (GPF) et des Groupements d’intérêt Economiques (GIE) dans le but de développer ce sous-secteur.
Artisanat
L’artisanat occupe une place importante dans l’économie de la commune. Il existe trois (03) types d’artisan à savoir, l’artisan de production, l’artisan d’art et l’artisan de service. Les femmes constituent la frange la plus importante de ce secteur. Les principales activités sont la couture, la teinture, la tannerie, la restauration, la poterie, la coiffure et la bijouterie. Au total 134 artisans sont inscrits à la chambre des métiers dont 57 pour les artisans de production, 20 pour les artisans d’art et 57 pour les artisans de service. Le développement de ce secteur ne peut se faire sans l’intégration et l’organisation des femmes qui s’activent dans l’artisanat. En effet les métiers de teinturerie et de poteries sont pratiqués pour l’essentiel par les femmes qui en tirent des bénéfices importants. Ces femmes souffrent d’un manque de formation et d’un appui financier de la part des institutions techniques et financières.
METHODOLOGIE
Pour bien mener notre étude portant sur « Analyse des conséquences du changement climatique liées à l’élevage pastoral et les stratégies d’adaptation mises en œuvre par les populations locales… », une méthodologie a été adoptée. Ainsi les différentes étapes de notre méthodologie sont : la recherche documentaire ; l’identification de la population cible et l’échantillonnage ; le choix et l’élaboration des outils de collecte (l’entretien semi-structuré, l’entretien structuré ou questionnaire et l’observation) ; le traitement des données ; les difficultés rencontrées et les limites de l’étude.
LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a démarré après la soumission du projet de recherche à l’équipe du programme Promouvoir la Résilience des Economies en Zones Semi-Arides (PRESA). Ainsi des ouvrages, des articles, des rapports, des mémoires, des thèses ont été consultés au niveau des bibliothèques de l’Ecole Supérieure d’Economie Appliquée (ESEA), de l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE), l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et des centres de documentation de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), de l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA), du Centre Suivi Ecologique (CSE), du ministère de l’élevage. Ces documents portaient particulièrement sur le pastoralisme et sur le changement climatique. Le grand portail universel qui est internet, nous a été aussi d’un très grand apport. On a aussi exploité des films documentaires, des comptes rendus et des cartes pour renforcer notre revue documentaire. Ils nous ont permis de recueillir des informations portant sur les aspects du changement climatique et du pastoralisme. Ces lectures ont été faites dans le cadre d’un travail préliminaire qui consistait à camper notre sujet de recherche susceptible de répondre aux attentes de la structure. Il s’agit d’écrits traitant, en sus des thèmes précités, du sahel, de la zone sylvopastorale et également de notre zone d’étude. 28 En outre, cette documentation nous a permis de faire une partie du travail de ce mémoire notamment la problématique, la revue critique de la littérature, la clarification des concepts, la présentation de la zone d’étude et la discussion de nos résultats.
L’IDENTIFICATION DE LAPOPULATION CIBLE ET L’ÉCHANTILLONNAGE
Dans le cadre de notre travail de recherche, nous avons adopté une méthodologie afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Ainsi les villages ont été choisis par rapport à leur apport dans le secteur de l’élevage mais aussi par rapport au type d’élevage mené dans ces villages Ce choix de ces villages est fait à la suite d’un séjour de quatre jours dans la zone d’étude. Il nous a été facilité par les chercheurs du centre zootechnique de Dahra, le secrétaire municipal de la commune, le chef de service de l’élevage et le président des éleveurs de Dahra. Ainsi les villages de Pampy panal, Deck Wott Loumbicor, Dendiély Namass, Sine pakour, Dounly loumbicor, Dendiely islam, Dendiély guely et Dahra ont été choisis. Ces villages comptent 197 ménages d’éleveurs. (C.D, 2012). Ainsi, pour choisir notre échantillon, nous avons adopté une formule qui permet de calculer la taille de notre échantillon. La formule suivante permet de calculer la taille de notre échantillon avec une confiance de 95% et une variabilité maximale de 50% (on n’a aucune information préalable sur les éleveurs). n= taille de l’échantillon N= nombre d’éleveurs chef de ménage e= niveau de précision ou marge d’erreur permet de réduire la marge d’erreur qui est de 5% dans le cas de notre étude. Dans notre cas N=197 e= 5% N 197 197 n= = = = 100 1+N*e2 1+197*0.072 1.9653 L’enquête a porté sur un échantillon de 100 chefs de ménages éleveurs. Le tirage des 100 chefs de ménages éleveurs est effectué proportionnellement au nombre de chef de ménage éleveurs de chaque village. L’échantillonnage est stratifié proportionnellement au nombre d’éleveurs chef de ménage des villages. Les chefs de ménage d’éleveurs enquêtés sont choisis de manière aléatoire à partir du plan de développement de la commune.
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