CARACTERISTIQUES DU CYCLE ŒSTRAL DE DEUX RACES CAPRINES
Aire géographique de dispersion
Les élevages de la chèvre rousse de Maradi se rencontrent au Niger dans les régions de Maradi, Zinder et Dosso et au Nigeria dans la partie Nord du pays, de la frontière avec le Niger jusqu’à la ville de Zaria (environ 250 km). Des essais d’implantation de l’animal ont été réalisés au Burkina à la station de l’Oudalan, au Sénégal au centre de recherches zootechniques de Dahra en 1961 où d’ailleurs, l’expérience a été écourtée à cause des considérations écologiques (Moussa, 2005). Ly (1976) rapporté par Mani (2009) signale la présence de la chèvre rousse de Maradi dans l’Est de la Mauritanie.
Ethnologie
Morphologie
Roth (1938) décrit la chèvre rousse de Maradi comme un animal élégant avec comme impression générale : « Equilibre, finesse, harmonie, de forme et de couleur». Pour Robinet (1967), la chèvre rousse est de type rectiligne, medioligne et eumetrique, elle est de taille moyenne ou petite (0,55 à 0,65 m), la tête est fine, le front est bombé, couvert de poils plus longs et plus foncés chez le mâle que chez la femelle. Ses oreilles sont longues, horizontales ou tombantes. Le chanfrein est rectiligne parfois subconcave. Le cornage est moyennement développé, les cornes peu épaisses, toujours présentes, aplaties d’avant en arrière à insertion rapprochée, offrent un léger mouvement de torsion et divergent à leur extrémité. L’encolure est courte, la poitrine ample, le garrot noyé et le dos rectiligne. La mamelle est toujours bien développée et constitue de ce fait un obstacle supplémentaire aux longues marches. La queue aux poils plus touffus et souvent noirs, est courte et relevée à son extrémité. Djariri (2005) ajoute que les côtes et la croupe sont rondes, les cornes sont plus lourdes chez le mâle, qui porte généralement une barbe de poils plus longs, plus touffus et plus foncés que la femelle. Le bouc adulte porte une crinière qui s’étend jusqu’aux épaules. Robinet (1967), rapporte les mensurations suivantes chez l’adulte: Longueur de la tête 18-20 cm, largeur de la tête 8-9 cm, circonférence pectorale 70-75 cm, hauteur de la poitrine 22-25 cm, taille (hauteur au garrot) 62-67 cm, longueur scapulo-iliale 60-62 cm, longueur scapulo-ischiale 60-70 cm, poids 25-30 kg chez le mâle et 23-28 kg chez la femelle.
Robe
Sur le plan strictement phénotypique, la robe est homogène, brillante, à reflet acajou, les poils ras, denses, sur une peau souple et tout allongement accompagné d’un éclaircissement de la fourrure, de l’apparition de teintes délavées et surtout de poils blancs, marque un recul inadmissible de la pureté de la race. Le mâle présente de façon constante une teinte plus foncée allant jusqu’à 8 l’apparition d’une raie dorsale noire. Les muqueuses sont noires. Poudelet (1976) distingue à la station expérimentale d’amélioration de Bulassa au Nigéria, trois couleurs de robe avec des nuances : – La robe acajou avec une ligne de poils noirs sur le dos et la tête, avec des poils noirs seulement sur la tête, ou sans aucun poil noir ; – La robe brune avec ou sans ligne de poils noirs sur le dos, et – La robe rouge, brillante ou délavée. La figure 2 présente deux caprins roux de Maradi : (A) femelle et (B) Mâle. Figure 2: Caprins roux de Maradi: (A) femelle et (B) mâle
Performances de reproduction
Les paramètres de reproduction de la chèvre rousse de Maradi sont présentés au tableau II. A A PHOTO Seyni 2013 9 Tableau II: Paramètres de reproductive de la CRM Paramètres Auteurs 1. Age à la puberté 5-6 mois 157 ± 5,92 Robinet (1967) Wilson (1992) rapporté par Djariri (2005) 2. Durée du cycle œstral et chaleur Durée cycle : 20,66±0,8 jours Chaleur : 41,6±16,4 heures Mani (2009) 3. Age à la première mise bas 10-12 mois70% au CSECM 10-14 mois en brousse Robinet (1967) 4. Gestation 145-155 jrs 5 mois Robinet (1967) Haumesser (1995) rapporté par Djariri (2005) 5. IMB (jours) 150-270 (80%) et > 270 (20%) 240 ± 57,8 à Shika (Nigéria), 332±109,3 en système traditionnel et 257 ± 77 en station au Niger 375 chez la rousse ; 358,5 chez la variante noire en milieu villageois ; 386 chez la rousse et 363 chez la noire en milieu traditionnel Robinet (1967) Moussa (2005) Djariri (2005) Marichatou et al. (2002) 6. Fécondité 165-175% 122% en station 80,4% en 1992 et 109,96% en 1993 119,43 de 1996 à 2002 au CSECM Robinet (1967) Zakara (1985) Hamidou (1995) Moussa (2005) 7. Prolificité 127,9% en station 200% pour les chevrettes de 1-1,5 ans ; 157,14% pour les multipares de 2-4 ans ; 153,33% pour les multipares de 5 ans Zakara (1985) Hamidou (1995) 8. Fertilité 8.1 Fertilité apparente 114% 4,55% pour les chevrettes de 1-1,5 ans ; 50% pour les multipares de 2-4 ans ; 77,77% pour les multipares de 5 ans 8.2 Fertilité vraie 95,5 – 98,7 en station 107,18% au CSECM en 2002 Haumesser (1975) rapporté par Moussa (2005) Hamidou (1995) Zakara (1985) Moussa (2005) 9. Taux d’avortement 2,88 en 1992 et 2,79 en 1994 5,3% en station Hamidou (1995) Zakara (1985) 10 Chapitre II : Caractères généraux du cycle sexuel de la chèvre Le cycle sexuel, se définit comme étant l’ensemble des modifications périodiques structurales, morphologiques et fonctionnelles des organes génitaux et des glandes annexes, accompagnées des changements de comportement chez la femelle des mammifères (Derivaux et al., 1980). Ces modifications commencent au moment de la puberté, se poursuivent de façon cyclique tout au long de la vie génitale et ne sont interrompues que par la gestation. Elles dépendent de l’activité fonctionnelle de l’ovaire, elle-même tributaire de l’axe hypothalamo-hypophysaire (Derivaux, 1971). Le cycle sexuel comprend à la fois le cycle ovarien et le cycle œstrien (cycle œstral) qui sont superposés chez la plupart des mammifères domestiques.
Puberté et déroulement de l’activité sexuelle chez la chèvre
Puberté
La puberté correspond au moment auquel les animaux sont capables de se reproduire pour la première fois : dans le cas des mâles lorsqu’ils sont capables de féconder une femelle après saillie (puberté mâle) et dans le cas des femelles, lorsqu’elles peuvent être fécondées lors de l’œstrus et capables de conduire une gestation jusqu’à son terme (puberté femelle) [Baril et al, 1993 rapporté par Gnanda, 2008]. Elle est atteinte chez l’espèce caprine à l’âge de 6 mois selon Habault et al., (1975), 8 mois selon Soltner (1993), compris dans l’intervalle 5- 7 ème mois de la vie chez la chevrette, et 4 à 6ème mois chez le bouc (Zarrouk et al., 2001). Ces derniers ajoutent que l’âge de la puberté chez les caprins varie en fonction de l’espèce, de la race, du moment de la naissance de la chevrette, de l’état de santé, du climat, de la latitude mais aussi et surtout des conditions d’alimentation des animaux. Selon ces auteurs, la puberté n’apparait que lorsque la chevrette atteint 45 à 55% de son poids à l’âge adulte, et chez le jeune bouc, lorsque son poids représente 40 à 60% du poids vif de l’adulte avec l’apparition de la copulation et l’éjaculation de spermatozoïdes viables. Au plan nutritionnel, il apparaît que les animaux bien nourris et bien entretenus deviennent plus précocement pubères que ceux qui le sont mal. Toutefois, à la mise à la reproduction, les femelles devraient avoir un poids et un développement suffisants pour assurer une gestation en plus de leur propre croissance.
Activité sexuelle
La chèvre est une espèce polyœstrienne c’est-à-dire manifestant de façon successive des cycles œstraux et ovulatoires à intervalles réguliers (Zarrouk et al,. 2001). L’activité sexuelle, chez le mâle comme chez la femelle est marquée par une saisonnalité en milieu tempéré. Selon Derivaux (1971), la période d’activité sexuelle débute en septembre, atteint son intensité maximum vers la mi-octobre et se poursuit jusqu’en fin décembre. Cependant, pour Zarrouk et al. (2001) le moment et la durée de la saison sexuelle dépendent de plusieurs facteurs : la race, l’état physiologique et la présence du mâle. Selon lui, les 11 variations saisonnières de l’activité sexuelle sont étroitement liées à la variation de la durée de la phase claire (jour) et de la phase sombre (nuit) des jours. Pour Baril et al. (1993) rapportés par Mani (2009), la mélatonine sécrétée par la glande pinéale est le médiateur utilisé par les races photopériodiques pour «traduire» les effets de la lumière sur la reproduction. La chèvre a une activité sexuelle quand elle secrète suffisamment de la mélatonine : sécrétion suffisante quand les nuits sont longues après une période de nuits courtes. Par contre, en région tropicale, en général les chèvres ne présentent pas une saisonnalité marquée quand bien même une influence climatique sur l’activité sexuelle plus ou moins affichée selon les races peut être observée selon les régions (Moussa, 2005). Pour Zarrouk et al. (2001), dans cette région, les chèvres peuvent se reproduire pendant toute l’année.
Introduction |