MORPHOMETRIE MAMMAIRE CHEZ LA FEMME DE TYPE SAHELIEN
Configuration interne
Le tissu de soutien
La glande mammaire est enveloppée dans un tissu fibro-adipeux particulier, le « ligament » de Cooper. Ce ligament s’attache à la peau et aux fascias profonds par les « crêtes » de Duret. La glande mammaire est composée de quelques 15 à 20 lobes qui sont issus du mamelon et se dirigent le long de la cage thoracique antérieure et latérale. Les lobes et les lobules sont cloisonnés par des travées de tissu conjonctif dense non spécifique qui assurent la cohésion plastique du sein. A l’intérieur des lobules, il y a le tissu conjonctif lâche appelé « tissu palléal » dans lequel baignent les unités terminales ductuo-lobulaires.L’ensemble du tissu conjonctivo-adipeux de soutien constitue la majeure partie du volume du sein adulte « au repos » (figure 3)
Les canaux excréteurs
Chaque lobe est drainé individuellement par un canal galactophore principal qui converge vers le mamelon. Il s’y abouche par un pore après s’être dilaté sur une courte distance en une ampoule, le sinus lactifère. Celui-ci se divise ensuite en canaux plus étroits de moyen puis de petit calibre pour aboutir au canal terminal. Chaque canal terminal draine un seul lobule (figure 3)
Les rapports
Le tissu glandulaire est uni au derme par le rétinaculum de la peau mammaire qui forme des amarres conjonctives et vasculo-nerveuses et dessinent les crêtes fibreuses de la glande mammaire. En arrière, la glande mammaire est séparée de l’aponévrose du muscle grand pectoral par le fascia rétro-mammaire (figure 3) . Figure 3 : coupe sagittale de la région mammaire
La vascularisation
Les artères et veines
Les artères proviennent essentiellement des branches de l’artère axillaire. Ce sont : l’artère thoracique interne, la branche antérieure de l’artère acromiothoracique et surtout l’artère thoracique latérale. L’artère thoracique latérale apporte largement l’irrigation de la moitié externe de la glande à laquelle contribuent accessoirement les artérioles nées des artères intercostales postérieures [11]. La moitié interne du sein tire sa nutrition en partie des artères précédentes, et aussi d’une forte contribution fournie par l’artère mammaire interne (branche de la sous-clavière). Les veines suivent un trajet parallèle à celui des artères. Elles forment un réseau sous-cutané superficiel, plus visible pendant la grossesse formant le cercle veineux de Haller. Les veines axillaires (sous-clavière et intercostales) sont l’aboutissement de la circulation de retour de la glande mammaire. Les veines profondes se drainent en dehors vers les veines mammaires externes, en dedans vers la veine mammaire interne, et les veines intercostales.
Les vaisseaux lymphatiques
Il existe trois voies de drainage lymphatique tributaire des ganglions axillaires, mammaires internes et sus claviculaires [1, 10, 11] : les collecteurs lymphatiques tributaires des ganglions axillaires. Les vaisseaux lymphatiques se rendent à un réseau sous aréolaire. De ce réseau partent des vaisseaux lymphatiques vers l’aisselle, drainant les parties supérieures et inférieures du sein. Ils vont se jeter dans les ganglions axillaires. les collecteurs lymphatiques tributaires des ganglions mammaires internes. Ces lymphatiques viennent de la partie médiale du sein, traversent le muscle grand pectoral, les troisième et quatrième espaces intercostaux et se terminent dans les ganglions de la chaîne mammaire interne ; 14 les collecteurs lymphatiques tributaires des ganglions sus claviculaires. Il peut exister un tronc lymphatique partant de la partie supérieure du sein, passant au dessus de la clavicule et se terminant dans les ganglions sus claviculaires [1, 10, 11]. On peut rencontrer de façon inconstante des lymphatiques issues de la face profonde du sein.
l’innervation
L’innervation du sein est principalement assurée par les rameaux perforants antérieurs et latéraux du 2èmeau 6èmenerf intercostal et aussi par la branche sus claviculaire du plexus cervical superficiel
HISTOLOGIE
L’épithélium glandulaire comprend : le canal galactophore qui est tapissé par un épithélium squameux stratifié près de la surface du mamelon et par un épithélium stratifié cuboïde ou cylindriques en allant vers la portion plus distale ; des alvéoles qui sont constituées d’une seule couche de cellules épithéliales cuboïdes ou légèrement cylindriques. Elles reposent sur la membrane basale classique. Groupées autour du canal terminal lobulaire comme en « grappe de raisins », les alvéoles et la portion distale interlobulaire du canal élaborent des produits de secrétions qui caractérisent la glande ; des cellules hautement spécialisées que sont les cellules myoépithéliales entourant les alvéoles. Elles se situent entre les cellules alvéolaires et la membrane basale et ont une forme étoilée. Elles contiennent à la fois des éléments de muscles lisses et de cellules épithéliales. Elles entourent chaque unité alvéolaire à la manière d’un « panier tressé ». On les trouve aussi suivant longitudinalement des canaux interlobulaires. Elles sont contractiles et responsables de l’éjection du lait contenu dans les alvéoles et les canaux lors de l’allaitement
PHYSIOLOGIE DU SEIN
Le sein est une glande hormonosensible, formée de cellules épithéliales organisées en alvéoles dans lesquelles s’accumulent les produits sécrétés, synthétisant le lait.
Les hormones mammaires
L’œstrogène L’œstrogène est l’hormone de croissance mammaire. Elle accélère la synthèse d’ADN et augmente la vascularisation du tissu conjonctif. Elle permet la croissance du muscle alvéolaire et la pigmentation de l’aréole. Elle peut bloquer l’excrétion des canaux galactophores en inhibant la formation des myofibrilles au sein des cellules myoépithéliales qui répondent à l’ocytocine hypothalamique (figure 4) .
La progestérone La progestérone est l’hormone de différenciation sécrétoire. Elle agit en synergie avec les œstrogènes, permet la différenciation sécrétoire au niveau des bourgeons terminaux, agit au niveau de la synthèse protéique et possède une action anti-œstrogène (figure 4) [15, 17].
La prolactine La prolactine est l’hormone de la lactation. Son taux plasmatique est identique chez les deux sexes (figure 4) [15, 17].
Les autres hormones Parmi ces hormones nous pouvons citer : l’hormone somatotrope qui permet le développement des canaux galactophores en synergie avec les œstrogènes et la prolactine ; l’insuline qui induit la formation d’ADN polymérase ; les hormones thyroïdiennes qui stimulent le développement canalaire ;
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