Suivi et évaluation de la qualité des services d’Insémination Artificielle Bovine

Suivi et évaluation de la qualité des services
d’Insémination Artificielle Bovine

Paramètres non liés à l’animal

L’alimentation, l’allaitement, l’habileté de l’inséminateur et la détection des chaleurs sont des paramètres qui influencent la réussite de l’I.A.

 Alimentation

Selon CHICOTEAU (1991), la principale contrainte à la production du zébu est la sous-alimentation. En effet, après la parturition, la vache présente une période d’anœstrus dit physiologique qui dure en moyenne 3 mois chez les vaches allaitantes et 2 mois chez les vaches lactantes dans nos conditions d’élevage en milieu tropical (SAWADOGO, 1998). Cet anœstrus peut être anormalement long du fait de l’influence de certains facteurs comme l’apport nutritionnel. 

 Allaitement

L’allaitement ou la lactation prolonge l’activité cyclique de l’ovaire après la mise bas. WILLIAMS, cité par SAWADOGO (1998), a estimé que pour un même niveau de production, la tété du veau exerce une inhibition plus forte que la traite. La fertilité des femelles allaitantes ou en lactation, peu de temps après la parturition, est, en effet toujours plus faible que celle des femelles sèches (BARIL, 1993). 

 Habileté de l’inséminateur

Le taux de gestation varie en fonction de la technicité de l’inséminateur et de la régularité de son activité (ANZAR et al. cités par AMOU’OU, 2005). Ainsi, les faibles taux de fertilité obtenus dans les campagnes du PAPEL sont imputables à la faible maîtrise de la technique par les jeunes inséminateurs nouvellement formés (GUEYE, 2003 ; LAMINOU, 1999). 

Détection visuelle des chaleurs

En production laitière, l’efficacité de la détection des chaleurs constitue un facteur déterminant. En effet, elle conditionne l’intervalle vêlageinsémination. Une chaleur non détectée fait perdre 21 jours à l’éleveur. ROLLINSON (1971) a montré dans les conditions de ranching en Uganda que le taux de fertilité était de 20 % lorsque la détection des chaleurs était confiée au bouvier ; alors qu’il est de 84,7 % lorsque la détection des chaleurs est confiée à un technicien bien entraîné et expérimenté à cet effet. 

Stress thermique

Les températures élevées affectent négativement la qualité de la semence avec une diminution du pourcentage de spermatozoïdes mobiles et de leur motilité ainsi qu’un accroissement des formes anormales (ROLLINSON, 1971). Chez la femelle, il est généralement décrit une réduction de la durée et de l’intensité des chaleurs (MOUDI, 2004). Le cadre de travail, le matériel et la méthode utilisés sont décrits comme suit : Notre étude a été effectuée dans les départements de Louga, Kébémer, Fatick et Kaolack. Dans ces milieux d’élevage traditionnel, le cheptel bovin essentiellement composé de zébus Gobra et de zébus Maure est conduit sur des parcours naturels. Ces derniers ont des valeurs alimentaires qui varient fortement au cours de l’année. Le bétail est essentiellement abreuvé par des cours d’eau temporaires alimentés par les eaux de pluies. 

Région de Louga

 La région de Louga couvre une superficie de 24.847 km² et occupe en terme de superficie la troisième place au plan national après les régions de Tambacounda (59.602 km²) et Matam (29.424 km²). Elle se situe dans la zone sahélienne où la saison sèche est longue et dure 9 mois. I-2 Région de Fatick La région de Fatick couvre une superficie de 7935 km², soit 4,4% du territoire national. Le climat est de type tropical soudanien marqué par le déficit et l’irrégularité des pluies, depuis la dernière décennie, plus importants dans les départements de Fatick et Gossas (DIOP, 2001). 

 Région de Kaolack

La région de Kaolack occupe une superficie de 16010 km², soit 14% du territoire national. Elle constitue une zone de transition entre le domaine sahélien et soudanien. Le climat est marqué par des températures relativement élevées d’avril à juillet (35-40°c), une grande saison sèche de novembre à juin et une humidité relative assez variée. 

MATERIEL 

Il est composé d’un matériel animal et d’un matériel de dosage de la progestérone. 

Matériel animal

 L’étude a été menée sur 248 vaches de race zébu Gobra, zébu Maure et des métisses de races locales et exotiques sélectionnées par un tirage aléatoire de 2 à 3 vaches dans les troupeaux des éleveurs manifestant leur volonté d’adhérer. Elles ont été déparasitées, bouclées et mises en stabulation libre puis, réparties en deux lots de 131 et 117 vaches. Le premier lot a été inséminé sur chaleurs induites et le second sur chaleurs naturelles. La constitution des lots a été effectuée par un tirage aléatoire sur les vaches sélectionnées. La semence utilisée provenait des taureaux de race Holstein, Montbéliarde ou guzérat. La semence conservée dans de l’azote liquide à -196°c avait fait l’objet d’analyse microscopique avant son utilisation. La synchronisation a été faite à l’aide de la spirale PRID, l’enzaprost et la PMSG. 

Matériel de dosage de la progestérone

 Il est composé de :  compteur Gamma ;  traceur (progestérone marquée à l’iode 125) ;  étalons ;  anticorps (1er anticorps) ;  solution de polyéthylène Glycol (deuxième anticorps) ;  tubes en propylène et petit matériel de laboratoire ;  tampon BSA ;  micropipettes automatiques. 

METHODE

Des visites périodiques et régulières de terrain ont été effectuées entre août 2005 et février 2007 dans les départements de Fatick, Kaolack, Louga et Kébémer. Au cours de ces visites, des informations ont été collectées et saisies dans la base de données AIDA, un logiciel informatique conçu pour enregistrer et traiter des données relatives à l’I.A. De plus, des prélèvements de sang ont été effectués sur les vaches inséminées pour la caractérisation des états physiologiques. 

Caractérisation des états physiologiques des vaches

Prélèvement de sang Trois prélèvements sanguins sur la veine jugulaire des vaches inséminées ont été effectués au jour de l’I.A., au 12ème et 21ème jours après l’I.A. Le sang a été récupéré dans des tubes héparinés d’environ 10 ml. Après décantation, les échantillons sanguins sont centrifugés à 3500 tours par mn, pendant 10 mn. Les plasmas obtenus sont récupérés dans des tubes à hémolyse identifiés et gardés à-20°c jusqu’au jour du dosage de la progestérone. 

Dosage radio-immunologique de la progestérone

 Au premier jour du dosage, les tubes ont été numérotés en double. Deux tubes ont été identifiés pour chaque étalon et chaque échantillon. La radioactivité totale a été déterminée par deux tubes identifiés TC. Nous avons d’abord introduit 50μl d’étalon dans chaque tube étalon et 50μl d’échantillon dans chaque tube échantillon. 2