EAUX ET MILIEUX DANS LE BASSIN VERSANT DE LA FALEME
Bassin versant
Un bassin versant est une surface dans laquelle tous les écoulements convergent vers un seul point appelé l’exutoire. C’est la définition donnée par l’Observatoire Régional de l’Environnement (ORE) Poitou-Charentes. 2007. D’après l’encyclopédie scientifique en ligne « un bassin versant ou bassin hydrographique est une portion de territoire délimitée par des lignes de crête, dont les eaux alimentent un exutoire commun : cours d’eau ou lac ». Cependant l’ORE distingue le bassin versant hydrographique du bassin hydrogéologique. Le premier concerne les eaux superficielles alors que le dernier intéresse les eaux souterraines. Il est assimilé à un système ou écosystème par l’Université de Michigan dans une étude sur le bassin versant du fleuve Gambie. Dans tous les cas, chaque bassin versant a ses propres caractéristiques, géométriques (surface, pente), pédologiques (nature et capacité d’infiltration des sols), mais également biologiques (type et répartition de la couverture végétale) qui conditionnent l’écoulement. Eaux D’après le dictionnaire de géographie de P. GEORGE et F. VEREGR, le terme eaux désigne à la fois les eaux de surface et les eaux souterraines qui résultent des eaux de pluie. De manière générale, elles désignent les eaux continentales par opposition aux eaux océaniques. Les eaux continentales peuvent être douces si elles contiennent moins de 0,6 g/l de sels dissous, sinon elles sont dures, voir salées. L’eau douce est celle qui contient une faible teneur en sel ; ce qui la rend utilisable pour l’alimentation humaine et l’irrigation. Sécheresse La rareté ou le manque d’eau est souvent considérée comme une sécheresse. La sécheresse désigne pour les climatologues une période sans pluie. NDIONE J. A. (1998) l’a définie comme un phénomène naturel qui intervient lorsque les précipitations sont inférieures à la normale. SOW A.A. (1988) détermine deux types de sécheresse qui sont liés. Pour lui, la sécheresse est en rapport avec la péjoration pluviométrique. Il montre dans le n° 18 des Annales de la FLSH, que la sécheresse climatique se traduit par des déficits pluviométriques accusés et ses conséquences. Elle affecte l’écoulement superficiel par une sécheresse hydrologique, qui peut se manifester par un arrêt total de l’écoulement. Mais dans tous les 17 cas la sécheresse résulte d’un certain nombre de facteurs pouvant être identifiés à travers leurs interrelations au sein des milieux. Milieux Les milieux, désignent le milieu physique et le milieu humain, d’après le rapport de l’OMVS en 2006, sur l’état de l’environnement. Ces deux sont liés, car les milieux naturels propices sont fortement convoités par les humains, alors que les milieux hostiles sont faiblement peuplés. D’après le dictionnaire de géographie, le milieu est l’espace qui entoure immédiatement les êtres vivants.
LES FORMATIONS GEOLOGIQUES ET L’HYDROGEOLOGIE
La synthèse des travaux de MICHEL (1973), de DIONE (1991), de LABOU (1996), de SANE (2002), de FATY (2005) et de SOW (1984, 2007) permet de faire la présentation du milieu. La CR de Khossanto se situe dans la moyenne vallée de la Falémé, et sa géologie est constituée de roches du socle ancien, des granites et des schistes du Précambrien. Ce socle a été partiellement plissé et il reste un paysage de petites collines avec des altitudes comprises entre 100 et 300 m. Les schistes, de couleur ocre, sont « interstratifiés avec des niveaux conglomératiques et grauwakes » NGOM P. M. (1995) cité par SANE (2002) qui affleurent sur les lits des marigots. Ces roches appartiennent à la série de Mako. BASSOT (1966) Ces formations du socle sont lithologiquement et structuralement complexes. On y retrouve des séries granitiques, métamorphiques, quartzitiques, et séries sédimentaires qui s’imbriquent et se recoupent par des dolérites d’origine volcanique. Ces formations géologiques sont très peu perméables. Les nappes présentes dans cette zone cristalline ont une profondeur variante entre 40 et 60 m (PNDL, 2005). Ainsi les nappes captées appartiennent aux aquifères du socle, qui n’existent qu’à la faveur de la présence de fissures ou d’altérations superficielles des formations granitiques et métamorphiques. Elles ne sont pas généralisés, elles sont plutôt discontinues à semi continues circulant dans les parties supérieures altérées et dans les réseaux de fissures. Selon les populations, les puits tarissent dès le mois de mars, c’est-à-dire, juste avant la saison des pluies. Les forages atteignent en moyenne 55 mètres, et les captages se font le plus souvent dans les fissures où les fractures des roches saines. Quant aux puits, leurs profondeurs varient entre 4 et 18 mètres.
LE MODELE ET LES SOLS
L’évolution géomorphologique a mis en place un relief contrasté dans le bassin versant de la Falémé en générale et dans la CR en particulier. La CR de Khossanto appartient à la moyenne Falémé qui est une région de faibles altitudes. Des collines et buttes témoins y forment les massifs tabulaires de Bandafassi, d’Ibel et de Lankanta. Dans cette partie, le bassin est dominé par les rebords du plateau Mandingue en une falaise orientée E-O (la falaise de Tambaoura). Les altitudes sont très variables dans la partie qui suit la basse Falémé où elles dépassent 350 mètres. Le point culminant se trouve à l’Est de Sabadola dans la CR de Khossanto. Le village de khossanto (qui signifie en langue locale « au dessus de la rivière ») se situe dans cette zone haute. Le relief est composé ainsi de plateaux de grès et de collines pouvant aller jusqu’à 400 m d’altitude. Ils contrastent nettement avec le modelé plat et peu élevé de l’ensemble de la zone. Ce modelé plat correspond à des plaines qui occupent de très faibles surfaces dans la CR, et localisé à la frontière avec la CR de Missira Sirimana. Les sols de la CR présentent une grande diversité qui montre l’importance de la dynamique géomorphologique et climatique. Ils varient en fonction du climat, de la nature de la roche mère et du relief. On distingue dans la CR: les sols hydromorphes qui se caractérisent par la présence de l’eau, qui domine pendant une bonne partie de l’année. L’excès d’eau est dû à une nappe phréatique permanente ou à un engorgement temporaire. Ces sols ont une texture composée de limons et d’argiles, et sont dénommés « Deck » ou «Narwal » par les populations. Ces terres fertiles sont consacrées généralement à la culture du maïs et du sorgho. On retrouve ces sols le long de la Falémé et de ses affluents tels que le Diguikili qui traverse la CR. Les sols ferrugineux tropicaux distinguent les sols ferrugineux tropicaux lessivés et les sols ferrugineux peu lessivés. Les sols ferrugineux tropicaux lessivés appelés « Dior » sont sablonneux et couvrent des surfaces importantes dans la Communauté Rurale. Ils sont destinés à la culture de l’arachide et du mil. On les retrouve dans toute la partie orientale de la Communauté Rurale avec quelques poches argileuses autour du village de Kéniékéniébading le long de la Falémé. On les retrouve également vers l’Ouest (à côté du parc de Niokolo koba). De manière générale, ce sont des sols meubles bien drainés et faiblement structurés. Selon GUEYE(2002), cité par SANE (2002) :« ces sols subissent une migration en profondeur des éléments minéraux qui 21 se traduit par une carence en azote, phosphore et potasse, d’où une aptitude d’utilisation moyenne ». Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés dénommés « deck-dior » occupent des surfaces importantes dans la CR et couvrent les plateaux non cuirassés. Il s’agit de sols argilo-sableux favorables à l’agriculture. D’après COULIBALY(1995) cité par SANE (2002) « ces sols se caractérisent par un ou plusieurs horizons enrichies en argile et en sesquioxydes1 lessivés des horizons supérieurs ». Les principaux facteurs de dégradation des sols sont à la fois d’origine anthropique et naturelle. Parmi les causes d’origine anthropique, les plus importantes sont les feux de brousse, le surpâturage en saison sèche et la coupe de bois. Les causes naturelles sont quant à elles essentiellement liées à l’érosion hydrique.
LA VEGETATION ET LA FAUNE
La CR fait partie des régions soudaniennes caractérisées par une juxtaposition de trois faciès de paysages végétaux qui se distinguent surtout en fonction du climat et de la topographie : Les plateaux sont occupés par des savanes arborées, voire herbeuses, plus ou moins discontinues. « Leur situation en hauteur et l’étanchéité du substrat peuvent provoquer ponctuellement une accumulation d’eau de ruissellement dans les microtopographies, créant ainsi de petites mares temporaires tapissées de fines pellicules argileuses » EIE (2006). Les savanes boisées et forêts claires se retrouvent sur les versants. Le démantèlement des cuirasses sommitales peut générer des produits d’éboulement, sous forme de blocs latéritiques plus ou moins grossiers qui parsèment les versants. Ces derniers sont par ailleurs ciblés de préférence pour les activités agricoles qui imposent des défrichements dont l’importance est liée à la proximité de l’habitat humain et la qualité des sols sur place. Les thalwegs sont le site d’établissement des galeries forestières qui dessinent une arborescence. Ce faciès végétal est dicté par l’importance de l’organisme hydrologique qui le fait fonctionner. Cependant, « quelque soit l’influence de ce facteur, les galeries se maintiennent toujours, » EIE (2006) même de façon discontinue dans les secteurs où l’écoulement de surface est temporaire.
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