L’IMPACT DE LA DECENTRALISATION SUR LE
DEVELOPPEMENT LOCAL
les activités économiques
La communauté rurale (CR) de Sindia est une zone où la quasi-totalité des gens qui y résident, s’adonnent à des activités agricoles. Mais cela ne doit aucunement occulter les autres activités pratiquées dans cet espace et dont leur apport dans l’économie rurale est considérable. II-1 Les activités rurales Elles reposent sur un certain nombre d’activités dont la production reste encore extensive. Les activités qui sous-tendent l’économie rurale au niveau de la CR de Sindia se heurtent de nos jours à d’énormes difficultés. II-1-1 L’agriculture L’agriculture est la principale activité de la communauté rurale de sindia. En effet plus de la moitié de la population locale se trouve être des agriculteurs avec un pourcentage estimé environ à 77 % de la population totale. Mais elle demeure une activité qui reste encore largement dépendante des aléas climatiques. A ce titre il apparait judicieux de préciser que dans cette zone, les producteurs s’adonnent à l’agriculture sous pluie (qui s’avère aléatoire en raison des conditions climatiques souvent désastreuses) et au maraîchage. Les surfaces cultivables sont essentiellement occupées par les cultures sous-pluies au détriment des cultures maraichères. L’agriculture est en grande partie dominée par les cultures vivrières (mil, maïs, sorgho …) dont la production reste encore en deçà de la norme de consommation par personne et par an définie par la FAO en 2004 (165kg/personne/an), au détriment des cultures commerciales. En effet en prenant comme référence ce seuil de consommation défini par la FAO, on se rend à l’évidence que la production totale de mil ne permet d’assurer l’alimentation que pour 14. 476 personnes, le maïs assure la survie de 91 personnes, tandis que le sorgho ne permet de subvenir aux besoins alimentaires que de 4431personnes soit un total de 18.998 personnes sur 28.728 habitants que compte la CR de Sindia. Ainsi, les productions vivrières n’assurent que 66% des besoins vivriers de la population ce qui acceptable mais insuffisant. C’est la raison pour laquelle les populations diversifient les activités productives à l’image de l’arboriculture qui reste une activité productive et génératrice de revenus notamment avec la commercialisation des produits fruitiers tels que la mangue. C’est un secteur de production très convoité par de grands opérateurs qui investissent dans le foncier et maitrisent les grandes productions.Le maraichage quant à elle, n’est actif particulièrement qu’à Djilakh sur un périmètre de 100ha. Les produits qu’on y cultive sont entre autres des pastèques, des melons, des jaunes canaries, des courges, du piment dont une partie de ces produits est destinée à l’exportation et l’autre partie est écoulée sur le marché local : Thiès, Mbour, Dakar. Sur le reste de l’espace territorial de la CR de Sindia, on y pratique un maraichage hivernal avec un peu d’aubergines, de pastèques, de gombo, de courges etc. L’écoulement des produits se fait par les exploitants eux-mêmes dans le marché local, essentiellement à Thiès, Mbour, et Dakar. Toutefois, malgré l’importance de ce secteur économique au niveau de la CR de Sindia, force est de constater que l’agriculture est confrontée à un certain nombre de problèmes qui méritent d’être relatés et ceci dans le souci d’attirer l’attention des gouvernants et des agriculteurs en vue qu’ils puissent les surmonter. Ainsi les problèmes qui entravent le développement du secteur agricole dans ce milieu sont entre autres : la surexploitation des terres et la monoculture, le lessivage des sols, le manque de formation des paysans, le manque criard d’eau, la réduction des surfaces cultivables due à la forte pression foncière, l’accès difficile aux semences et aux intrants etc. A cela se s’ajoute le problème de manque de matériels agricoles performants. En effet selon les enquêtes, 38,3% des personnes enquêtées ne disposent pas de matériels agricoles tandis que les autres qui représentent 61,7% ne disposent que de matériaux rudimentaires. Le matériel agricole est essentiellement constitué par les houes, les semoirs, les hilaires et petits matériels destinés aux travaux du sol. .
L’élevage
L’élevage comme l’agriculture reste encore extensif dans la communauté rurale. Bien que concentrant une grande part du cheptel de l’arrondissement, la CR de Sindia se trouve être une localité où on assiste à une réduction constante des aires de pâturages et de parcours du bétail. Cette situation s’explique en grande partie par l’urbanisation accélérée constatée dans cette zone et la forte spéculation foncière. Ces deux facteurs sont entrain de bouleverser les systèmes pastoraux qui ont jusqu’ici existé à Sindia. C’est donc un secteur qui souffre d’un certain nombre de maux qui sont surtout liés au vol du bétail, au manque cruel de points d’abreuvement, au rétrécissement considérable des zones de parcours, à l’insuffisance de la couverture sanitaire. La CR de Sindia compte trois(3) parcs à vaccination situés respectivement dans les villages de Ten Toubab, Kiniabour2, et Djilakh pour une collectivité locale qui compte 19 villages. La cohabitation entre l’agriculture et l’élevage, se caractérise par des conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs. Par ailleurs, la réduction des terres de parcours pose un réel problème environnemental du à une forte concentration du bétail sur de petits périmètres surtout celui transhumant, entrainant ainsi une dégradation des sols causée par un piétinement excessif du couvert végétal par les animaux. 37 Ainsi, face aux multiples défis auxquels l’élevage est confronté, il s’avère nécessaire que les acteurs concernés mettent en place les voies et moyens pouvant permettre de moderniser le secteur en s’appuyant sur la pratique d’un élevage intensif en vue de réduire la rareté et la cherté de la viande et des produits laitiers auxquels les populations sont souvent victimes. A ce titre pour une autosuffisance en viande et lait , la communauté rurale avec ses partenaires s’est investie dans un programme d’amélioration de la race notamment avec l’insémination artificielle qui a permis de toucher l’année dernière 249 sujets, sur une durée de 10 jours. Ce genre d’opération mérite d’être renouvelé car le taux de réussite de l’opération se situe environ à 25%, avec 62 naissances dans la même période.
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