Les compléments alimentaires a visée minceur 

PHYSIOLOGIE DU METABOLISME ENERGETIQUE

Se nourrir signifie fournir à l’organisme l’eau et les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de celui-ci. D’une manière générale, les glucides et les lipides constituent l’apport d’énergie alors que les protides permettent le développement et le maintien de la charpente musculaire et squelettique. Les glucides fournissent l’énergie immédiatement nécessaire au fonctionnement des différents constituants de notre corps. Autrement dit, ils sont très peu stockés, et uniquement sous forme de glycogène dans les muscles (utilisation locale) et le foie (distribution à l’ensemble de l’organisme sous forme de glucose).
Les lipides ont un rôle de réserve énergétique pour le relargage en cas de nécessité comme par exemple entre les repas, la nuit, au cours de la grossesse ou de l’allaitement ou encore lors des exercices physiques de longue durée. Ils sont essentiellement destinés à se transformer en énergie mais ont également un rôle de constituants structurels des cellules. Pour le reste, ils sont stockés sous forme de triglycérides dans le tissu adipeux.
Les protides quant à eux, ont un rôle essentiellement de construction et se composent des acides aminés issus de la dégradation des protéines. Leur rôle énergétique est assez accessoire et ne se manifeste qu’en cas de carence glucido-lipidique.
Le glucose, les acides gras et les corps cétoniques constituent donc les trois principaux substrats énergétiques.
Le glucose fournit de l’énergie dans la voie de la glycolyse, réalisée dans le cytoplasme de toutes les cellules, sans nécessité d’oxygène.
Dans les cellules ayant des mitochondries et dont l’apport en oxygène est suffisant, le pyruvate produit par la glycolyse est entièrement oxydé dans le cycle de Krebs et la chaîne respiratoire mitochondriale s’il y a nécessité de la cellule à ce moment-même. Le pyruvate peut également avoir d’autres devenirs, tel que la transformation en lactate si la cellule possède suffisamment d’ATP. L’oxydation totale du glucose permet ainsi d’obtenir beaucoup plus d’énergie que la simple voie de glycolyse.
En ce qui concerne les acides gras et les corps cétoniques, il n’existe pas d’équivalent de la voie de la glycolyse. Toutefois, un acide gras permet d’obtenir beaucoup plus d’ATP qu’un glucose . La seule possibilité permettant de fournir de l’énergie est alors l’oxydation de ces substrats dans les cellules à haut pouvoir oxydatif tels que les hépatocytes, cardiomyocytes ou encore le cerveau pour les corps cétoniques lors des périodes de jeûne.
Le glucose constitue le seul substrat énergétique pouvant être utilisé par toutes les cellules de l’organisme. Certains tissus n’utilisent d’ailleurs que le glucose, d’où une nécessité de production endogène en dehors des périodes d’absorption de nutriment pour maintenir une glycémie aux alentours de 0,7 à 1,2g/L.
Les stratégies de maintien de la glycémie constituent par conséquent la base du fonctionnement du métabolisme énergétique .

LA BALANCE ENERGETIQUE

D’après la première loi de thermodynamique, « l’énergie ne peut être ni créée, ni détruite ». On parle alors de balance énergétique lorsque les apports énergétiques équivalent aux dépenses énergétiques. Lorsque les apports énergétiques sont inférieurs à la dépense énergétique totale ou bien que cette dernière est augmentée, on parle de balance énergétique négative. Les apports énergétiques peuvent être inférieurs à cause d’une restriction alimentaire volontaire ou encore en cas de maladie telle que l’anorexie.
Lorsque les apports énergétiques dépassent la dépense énergétique totale ou que cette dernière diminue, on parle de balance énergétique positive.
Quelle que soit la situation, il y a donc une modification de la composition corporelle et il est à noter que l’importance de la perte ou de la prise de masse dépend de la composition de cette même-masse. Par exemple, la densité énergétique de la masse grasse correspond à 7,5 kilocalories par gramme alors que celle du muscle est d’environ 1 kilocalorie par gramme.
Autrement dit, l’augmentation de la masse grasse correspond à un stockage d’énergie largement supérieur à celle de la masse musculaire.
Il existe toutefois une situation où le gain de masse grasse est plus ou moins égal à la perte de masse musculaire : le vieillissement naturel de l’Homme en bonne santé .

DÉFINITION DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

Les compléments alimentaires renvoient aux « denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, à savoir les formes de présentation telles que les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules ou autres formes similaires, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis d’un compte-goutte et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité ».
Il est à noter qu’une distinction absolue doit être faite entre les compléments alimentaires et les médicaments. C’est pourquoi, les ingrédients possédant des propriétés pharmacologiques et destinés à un usage exclusivement thérapeutique ont été exclus de cette définition. Les compléments alimentaires ont pour but de compléter le régime alimentaire mais ils ne doivent en aucun cas se substituer à l’alimentation quotidienne. En effet, ils ne sont pas dotés d’une structure physique complexe associant les macronutriments essentiels.
Etant présentés sous forme de «dose», les compléments alimentaires peuvent semer une confusion avec les médicaments. En effet, une unité de prise mesurable et de faible quantité doit être définie.
Les compléments alimentaires ne relèvent pas du monopole pharmaceutique et peuvent être librement vendus dès lors qu’ils ne sont pas définis en tant que médicament .

ETIQUETAGE DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

Les compléments alimentaires sont soumis aux dispositions transversales du règlement n°1169/2011 du 25 octobre 2011 relatif à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires et du règlement n°1924/2006 du 20 décembre 2006 relatif aux allégations nutritionnelles et de santé.
Une allégation de santé est définie comme «toute allégation qui affirme, suggère ou implique l’existence d’une relation entre d’une part, une catégorie de denrées alimentaires, une denrée alimentaire ou l’un de ses composants, et, d’autre part, la santé».
Ainsi, une procédure d’autorisation spéciale est nécessaire pour les allégations concernant la réduction d’un risque de maladie.
Parallèlement aux dispositions transversales précédemment définies, des dispositions spécifiques relatives à l’indication des catégories de substances entrant dans la composition du produit, des mentions obligatoires destinées à garantir une utilisation sécurisée et un étiquetage nutritionnel obligatoire adapté sont nécessaires.
Il est obligatoire d’indiquer la valeur énergétique, la teneur en matières grasses, en acides gras saturés, en sel, sucres, glucides et protéines .

LES DROGUES VEGETALES UTILISEES DANS LES COMPLEMENTS ALIMENTAIRES MINCEURS

De nombreuses drogues végétales sont utilisées de manière traditionnelle dans un but d’amaigrissement.
Toutefois, le 12 avril 2012, l’ANSM (Agence National de Sécurité du Médicaments et des produits de santé) a interdit l’utilisation de 3 plantes et de 26 substances actives dans les préparations magistrales à visée amaigrissante.
Ces préparations n’auraient pas fait preuve d’efficacité majeure et pourraient même exposer le patient à des risques.
Ces 3 plantes sont les suivantes : Garcinia cambogia, Hoodia gordonii et le fruit vert de Citrus aurantium L.spp amara. Il est à noter que le péricarpe de Citrus aurantium L.spp amara (fruit du bigaradier) qui contient de la synéphrine, et Garcinia cambogia restent présents dans les compléments alimentaires commercialisés en France. Il est de notre ressort de les conseiller avec précaution et prudence.
Les industriels ont, depuis l’interdiction de commercialisation de l’éphédrine ou extraits d’éphédra datant de 2003, trouvé une alternative qui repose sur la synéphrine, un agoniste a-adrénergique sympathique, apparenté pharmacologiquement à l’éphédrine. Cette ressemblance pharmacologique se traduit également par la possible apparition d’effets indésirables graves cardiovasculaires et neurologiques. La synéphrine sera évoquée régulièrement dans cette partie. De ce fait, les compléments alimentaires à base de synéphrine seront déconseillés chez les patients ayant des antécédents cardiovasculaires mais également chez les personnes consommant une quantité importante de caféine.
Garcinia cambogia est composé d’acide hydroxycitrique, un inhibiteur de l’ATP-citrate lyase in vitro, à qui l’on confère des propriétés hypolipémiantes et hypoglycémiantes. Quant à Hoodia gordonii, une utilisation traditionnelle en tant que coupe-faim avait été découverte par les populations indigènes de Namibie et d’Afrique du Sud. Le composé principal serait un saponoside stéroïdique qui agirait sur l’hypothalamus directement en stimulant la sensation de satiété .
L’utilisation de ces trois drogues végétales ne paraît donc pas judicieuse puisque non seulement leur efficacité à réduire un surpoids n’a pas été établie mais qu’en plus des atteintes hépatiques, musculaires, cardiaques et neurologiques ont été rapportés .

Table des matières

INTRODUCTION
I. PHYSIOLOGIE DU METABOLISME ENERGETIQUE
A. LA PERIODE PRANDIALE 
1. Absorption et devenir des nutriments
2. Régulation hormonale
B. LA PERIODE POST-PRANDIALE 
C. LA DEPENSE ENERGETIQUE
1. Le métabolisme de base
2. Thermogenèse alimentaire
3. Thermogenèse adaptative
4. Dépense énergétique liée à l’activité physique
D. LA BALANCE ENERGETIQUE
E. BESOINS NUTRITIONNELS ET APPORTS CONSEILLES 
1. Couverture des besoins alimentaires
2. Les besoins en macronutriments
3. Les besoins en micronutriments et en eau
F. DEREGULATION DE LA BALANCE ENERGETIQUE
1. Physiopathologie du tissu adipeux
2. Physiopathologie du surpoids et de l’obésité
a. Excès d’apports énergétiques
b. Défaut de dépense énergétique
c. Dérèglement de l’élimination des graisses
d. Facteurs génétiques
e. Autres causes diverses
3. Complications
a. Mortalité
b. Complications métaboliques
c. Complications cardiovasculaires
d. Complications respiratoires
e. Complications thromboemboliques
f. Complications digestives
g. Complications ostéo-articulaires
h. Cancers
i. Complications cutanées
j. Complications urologiques et rénales
k. Complications gynéco-obstétriques et endocriniennes
l. Retentissement psycho-social et économique
II. LES COMPLEMENTS ALIMENTAIRES A VISEE MINCEUR 
A. Généralités sur la réglementation des compléments alimentaires
1. Définition des compléments alimentaires
2. Etiquetage des compléments alimentaires
3. Composition des compléments alimentaires
a. Vitamines et minéraux
b. Autres substances à caractère nutritionnel ou physiologique
c. Plantes et préparations de plantes
4. Procédures de commercialisation
5. Nutrivigilance
B. Le marché des compléments alimentaires
1. Le marché global des compléments alimentaires
2. Zoom sur le marché de la minceur
III. LES DROGUES VEGETALES UTILISEES DANS LES COMPLEMENTS ALIMENTAIRES MINCEURS
A. Les drogues végétales dites « brûle-graisses » 
1. Drogues végétales riches en caféine
a. Généralités sur la caféine
b. Doses recommandées en caféine et toxicité
c. Contre-indications et interactions médicamenteuses
d. La graine de café vert
e. La feuille de thé vert
f. La feuille de maté
g. La graine de guarana
2. Drogue végétale riches en synéphrine : l’orange amère
a. Généralités
b. Pharmacologie et évaluation clinique
c. Interactions et toxicités de la synéphrine
d. Nutrivigilance
e. Conclusions et recommandations
3. Drogue végétale riche en alginate et en iode : le fucus
B. Les drogues végétales dites « coupe-faim »
1. Drogues végétales riches en fibres
a. Mécanisme d’action des fibres
b. Indications thérapeutiques
c. Interactions médicamenteuses et effets indésirables
2. Drogues végétales riches en alginates
3. Le konjac
C. Les drogues végétales dites « drainantes » ou « diurétiques »
D. Les cosmétiques minceurs 
1. Généralités
2. Mécanisme d’action
3. La Percutaféine® gel
IV. ANALYSE CRITIQUE DES COMPLEMENTS ALIMENTAIRES LES PLUS VENDUS EN 2019-2020
1. Les compléments alimentaires minceurs les plus consommés entre 2019 et 2020
2. Analyse détaillée de quelques compléments alimentaires minceurs
a. Anaca 3+ perte de poids®
b. Œnobiol minceur tout en 1®
c. XtraSlim capteur 3 en 1
3. Mise en parallèle avec des compléments « mono » composant
4. Analyse détaillée de deux compléments alimentaires dits « modérateurs d’appétit »
a. XtraSlim Coupe faim®
b. Konjac Naturland
5. Elaboration du questionnaire
6. Diffusion du questionnaire 
7. Analyse du questionnaire
8. Recommandations pour une efficacité optimale des compléments minceurs
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *