Analyse génétique
Jacob et Moneau ont démontré qu’il existe des gènes chez les bactéries. Ils ont eu un prix Nobel pour avoir montré qu’il y avait des gènes de régulation. La génétique bactérienne permet la mise en place de l’ingénierie des bactéries, pour leur faire produire des molécules, par exemple pour faire des vaccins. On est aujourd’hui capable de modifier l’ADN des bactéries pour leur faire produire la molécule voulue. Elles sont partout, aérobies et anaérobies, leur taille est de 1µm, les cellules animales font entre 10 et 100 µm (La plus grosse cellule naturelle est l’œuf d’autruche). On peut regarder les bactéries en milieu liquide ou étalées en colonies sur des boites de Pétri. Elles peuvent vivre dans des conditions extrêmes, en s’adaptant. C’est cette adaptation que l’on utilise pour faire des amplifications d’ADN.Ces organismes ont un génome circulaire. Celui d’E. coli mesure 4,5.106 paires de bases. Le génome humain mesure 3,3.109 paires de bases. Le nombre de gènes d’un génome de mammifères fait 20 à 25 000 gènes. E. coli en fait 4 000.Le point essentiel de la manipulation d’E. coli est que sa croissance est rapide. Le doublement de population se fait en 20 minutes. Une bactérie en redonne un million en moins de 7 heures.La croissance peut se faire en haute densité, jusqu’à 109 à 1010 bactéries par mL.La croissance en liquide est utilisée pour la production de biomasse, dans un fermenteur. La croissance peut être suivie en utilisant un spectrophotomètre. L’étalonnage entre DO et nombre d’individus peut se faire en utilisant la dilution en série et des étalements sur boite.L’intérêt est que l’on peut étudier des millions de bactéries, et on peut le faire en 12 heures. On ne peut pas, par exemple, faire ça avec des mouches. On dit que seule la génétique bactérienne est capable de mettre en place les cribles les plus puissants.
Le taux de mutation des gènes est variable d’un gène à l’autre. En générale, on a 1 mutant pour 105 individus à 1 pour 107. Mais il existe aussi des cas particuliers, qui mutent à 1/100. Pour isoler des mutants, la technique la plus souvent employée est la technique des répliques.Exemple : on cherche des mutants résistants à la streptomycine. Classiquement, la population est sensible. Donc de bactéries sensibles on veut aller vers des résistantes. De plus, on étudie des bactéries qui nécessitent de l’arginine pour croitre, et on veut des bactéries qui n’en ont pas besoin. Le premier est un crible positif, le second est négatif.En effet, pour la streptomycine, on met 108 bactéries sur boite de pétri, et on rajoute de la streptomycine. Seuls les mutants résisteront, et donc on les aura directement.Pour le second, on prend une boite avec milieu minimal + arginine, et on met des bactéries. On met du velours là dessus, pour prendre quelques bactéries de chaque colonie, puis on les réplique sur milieu minimum sans arginine. On va obtenir des colonies, et pour chaque colonie du milieu minimum, on prendra son homologue sur la première boite, elle sera arginine–.2ème exemple, on a des Gal+, on cherche des Gal–, par un crible négatif. On va faire une culture en milieu minimal + Glu, et on réplique sur milieu minimal + Gal. Puis idem, homologues.Les bactéries sont bourrées de petits ADN circulaires, qui font de 4000 à 100 000 paires de bases, leur réplication se fait par des protéines de cellule hôte. On note que c’est lui qui contient les gènes de résistance aux antibiotiques.
Hayes montre que le transfert de l’information est unidirectionnel. Pour ça, il reprend le même système que Laderberg, puis il l’inverse. Ensuite il mélange. Il traite alors à la streptomycine, tuant la souche A, et gardant la souche B. Il obtient des prototrophes. Après inversion et traitement, il n’y a pas de prototrophes.Donc la souche A ne fait que donner les informations, alors que la souche B ne le fait pas. A a donné l’info avant de mourir, et prototrophes. Dans le 2ème cas, B ne donne pas l’information, meurt, et donc pas de prototrophes. A est donc donneur, et B receveur.Il y a de grandes différences entre donneur et receveur. Le donneur, mâle est recouvert de poils, et quand il rencontre une E. coli non poilue, femelle, il forme un pont cytoplasmique et transmet l’information.Les bactéries donatrices contiennent un épisome, un plasmide nommé le facteur F. Il est impliqué dans une différenciation male/femelle, il est responsable de l’échange, il est autonome en réplication (Il ne va pas se dupliquer en même temps que la bactérie). Il peut donc être perdu lors de la réplication.Il contient une origine de réplication, et une seule, il est donc autonome en réplication (ne pas l’oublier sur un dessin), les gènes de transfert de matériel génétique, des gènes qui permettent la différenciation des pilis, et la « pairing region » (= région d’appariement), c’est une région du facteur F qui se retrouve sur les chromosomes. Le chromosome est circulaire, le plasmide est circulaire, et donc on peut intégrer le plasmide dans le chromosome.