ANALYSE DES RESIDUS D’ANTIMICROBIENS DANS LES VIANDES DE POULETS
Caractéristiques de l’aviculture en Côte d’Ivoire
Les systèmes de productions
L’aviculture en Côte d’Ivoire a connu au cours des dernières décennies un essor spectaculaire faisant de ce secteur un maillon essentiel de l’économie du pays. Cette aviculture est pratiquée dans différents systèmes à savoir un système de type traditionnel et un système moderne. Du point de vue économique et social, la filière avicole moderne ivoirienne réalise un chiffre d’affaire entre 80 et 110 milliards de F CFA et génère 130 milles emplois directs et indirects (IPRAVI, 2012a ; FAO, 2008).
L’aviculture traditionnelle
Encore appelée aviculture familiale ou villageoise, l’aviculture traditionnelle est généralement pratiquée en milieu rural sur l’ensemble du territoire ivoirien. C’est un élevage de type extensif caractérisé par l’élevage de quelques unités de volailles en divagation et en plein air avec très peu d’intrants zootechniques et vétérinaires. Les productions du système traditionnel sont essentiellement destinées à l’autoconsommation et constituent une source non négligeable de protéines pour les populations.
L’aviculture moderne
L’aviculture moderne regroupe les systèmes semi-intensif (ou semi-industriel) et intensif (ou industriel) de production qui se développent autour des grands centres urbains. Elle est caractérisée par l’emploi des techniques d’élevage très élaborées avec une utilisation des animaux à haute potentialité génétique (souches sélectionnées) et un recours très important aux intrants zootechniques et vétérinaires (FAO, 2008). En Côte d’Ivoire, l’aviculture moderne s’est développée autour des centres urbains pour combler une demande importante en protéines d’origine animale. Cette activité est pratiquée en grande partie au Sud du pays dans la Région des Lagunes en périphérie d’Abidjan et au Sud-est dans la Région du Moyen Comoé. Selon les statistiques de l’Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire, la Région des Lagunes représente 63% des élevages de poulets de chair sur un total national de 545 éleveurs (IPRAVI, 2012b).
Production nationale de volailles
Le dernier recensement du cheptel national de volailles en Côte d’ivoire a estimé à 33 millions de têtes dont 33% sont issues du système intensif de production (FAO, 2008). Selon les statistiques de la FAO et du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques de Côte d’Ivoire, la production a atteint en 2005, 23 859 tonnes de viande de volailles, avec 6,4 millions de têtes de poulets de chair et 2,29 millions de têtes de pondeuses. La filière avicole commerciale du pays a fourni 357 millions d’unités d’œufs de consommation en 2006 contre 500 millions d’œufs en 2007 pour une production de viande de volailles variant entre 21 000 et 24 000 tonnes (FAO, 2008). L’aviculture moderne contribue pour 88% à la production de viande de volaille et couvre la demande d’œufs de consommation à hauteur de 100% selon les statistiques de FAO (2008). Les productions avicoles tout comme les autres secteurs de l’économie ivoirienne, ont connu une baisse significative autour des années 2010 correspondant à la période de crise sociopolitique du pays. Mais avec la reprise des activités vers la fin de l’année 2011, le pays ambitionne la production de 60 000 tonnes de viande de volailles et 1,7 milliard d’unités d’œuf de consommation à l’horizon 2021 (IPRAVI, 2012a). L’aviculture en Côte d’Ivoire, tout comme la plupart des pays africains, connaît plusieurs facteurs limitants parmi lesquels les contraintes pathologiques.
Contraintes pathologiques de l’aviculture en Côte d’Ivoire
Parmi les facteurs limitant l’aviculture, on note les maladies animales qui peuvent engendrer des mortalités importantes et des pertes économiques énormes. Du point de vue étiologie, les maladies aviaires sont dues à des agents pathogènes tels que les virus, les mycoplasmes, les bactéries, les champignons et les parasites. Une enquête réalisée récemment en Côte d’Ivoire par Dosso (2014), révèle que les pathologies les plus fréquemment rencontrées dans les élevages aviaires modernes du pays sont dominées par la coccidiose, les affections respiratoires, la maladie de Gumboro, la maladie de Newcastle et les colibacilloses. Ces pathologies apparaissent aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse (Figure 1).
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