Classification des adverbes figés

Classification des adverbes figés

Classification des adverbes figésNombreux sont les grammairiens et les linguistes qui ont proposé des classifications des adverbes en général. L‟aperçu rapide de ces recherches, que nous sommes en train de donner,  n‟est pas exhaustif1 : nous nous contentons d‟en tracer les grandes lignes et de citer les travaux les plus intéressants qui servent aujourd‟hui de références pour la plupart des études portant sur les adverbes (indépendamment de la langue étudiée). Ainsi, partant des classifications chez les grammaires traditionnelles (M. Triantaphyllidis 2000 n‟est pas exhaustif1 : nous nous contentons d‟en tracer les grandes lignes et de citer les travaux les plus intéressants qui servent aujourd‟hui de références pour la plupart des études portant sur les adverbes (indépendamment de la langue étudiée). Ainsi, partant des classifications chez les grammaires traditionnelles (M. Triantaphyllidis 2000 : 377-385 pour le grec moderne et M. Grevisse 1986 pour le français) et des classifications « intuitivistes » (I. Hansén 1982), nous arrivons aux premiers travaux qui prennent en considération des critères hiérarchisés (H. Nilsson-Ehle 1941, A. Klum 1961 pour les adverbes de temps, G. Ernst 1977, P. Blumenthal 1980). Mais, c‟est en effet dans le cadre de la grammaire générative où apparaissent les premières tentatives d‟établir des classifications des adverbes basées sur de « véritables tests ». Citons, notamment, les travaux de N. Chomsky (1965 : 102), de R. J. Jackendoff (1972) pour l‟anglais et de R. Martin (1973, 1974) pour le français. En se servant d‟une approche fonctionnelle, S. Greenbaum (1969) propose le premier classement complet des adverbes anglais en -ly. Ce n‟est que vers la deuxième moitié des années 70, que s‟annoncent les grands travaux classificateurs, fondés sur des tests formels (C. Sabourin ; J. Chandioux 1977, O. Mordrup 1976, S. Schlyter 1977, R. Bartsch 1972 pour l‟allemand). D‟autres analyses plus spécifiques, mais très fines, méritent d‟être citées, comme celles d‟A. Borillo (1976), d‟A. Balibar-Mrabti (1979, 1980), d‟H. Nølke (1983, 1987) et de D. Leeman (1985, 1990), qui portent sur le français.

A partir des années 80, apparaissent les grands travaux synthétiques, portant sur l‟ensemble lexical des compléments circonstanciels (A. Nakas 1987 et C. Clairis ; G. Babiniotis 2001, pour le grec moderne, L. Melis 1983, C. Molinier 1984a (adverbes en -ment) et Urs H. Naegeli-Frutschi 1987, pour le français). Une autre classification, tenant compte des « occurrences d‟adverbes » et s‟appuyant sur la notion d‟« incidence sémantique », est à signaler : la classification proposée par O. Ducrot (1980 : 37-39). Enfin, ce n‟est qu‟avec l‟ouvrage de M. Gross (1990a) que les adverbes figés trouvent leur place dans l‟univers des compléments circonstanciels. Ce grand travail classificateur, radicalement différent de ses homologues, propose une classification des formes des adverbes (du français) et non de leurs fonctions tout en explicitant « l‟extension de la classe d‟expressions susceptibles d‟avoir une fonction adverbiale ». Son approche, adoptée par d‟autres linguistes et vérifiée pour un nombre important de langues européennes, a inspiré les travaux analogues de M. De Gioia (2001) pour l‟italien, de D. Català (2003) pour le catalan, de E. Marques-Ranchhod (1996) et M. De Gioia ; E. Marques-Ranchhod (1996) pour le portugais et de D. Seelbach (1990) pour l‟allemand.

Les classifications et les analyses  Dans notre classification, inspirée par celle de M. Gross (1990a) pour le français, nous avons tenté de construire un modèle cohérent et pertinent, en synthétisant des structures et points de vue très hétéroclites comme, d‟une part, les structures adverbiales nominales ou phrastiques et, d‟autre part, les théories strictement linguistiques ou les méthodes du TALN. Notre préoccupation principale consiste à nous restreindre, malgré la complexité de la catégorie adverbiale, à un ensemble limité de classes suffisamment homogènes et opératoires. Rappelons que la notion d‟adverbe figé, qui sous-tend la présente étude, englobe à la fois les adverbes « proprement dit » (i.e. εληέιεη/enfin, αλήκεξα/le jour même), les compléments prépositionnels circonstanciels (i.e. κέζα ζηα άγξηα ραξάκαηα/à l‟aube) et les propositions subordonnées circonstancielles (i.e. ώζπνπ λα πεηο θύκηλν/en un clin d‟œil) de la grammaire traditionnelle (cf. I, 1.1). Toutes ces catégories peuvent être représentées par la formule générale des groupes nominaux prépositionnels : (Adv)=: Prép Dét Modif N, qui constitue la structure globale des adverbes ici examinés. Notons que les adverbes libres peuvent également être représentés par la structure générale des groupes nominaux prépositionnels (cf. Supra). Leur différence avec les adverbes figés réside alors dans les possibilités de variation des constituants de cette structure (Adv) (cf. I, 2.2.1). Ces observations jouent un rôle déterminant dans l‟établissement des classes des adverbes figés et semi-figés et nous permettent de dégager les principes, qui sont à la base de notre travail classificateur.

 

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