Le choléra
Le choléra fait partie des maladies diarrhéiques mais à caractère endémo – épidémique. Elle est hautement contagieuse et strictement humaine, surtout chez les adultes dans les zones de nouvelle épidémie comme à Madagascar. C’est une toxi-infection intestinale due à une bactérie appelée <> ou vibrion cholérique. Ainsi, c’est une maladie à déclaration obligatoire sous le numéro A00. La définition clinique du choléra peut être différente selon les pays. Pour l’OMS , il y a suspicion du choléra quand il y a un épisode de diarrhée aqueuse aiguë généralement accompagnée de vomissements provoquant une déshydratation sévère chez un malade âgé de plus de 5 ans. Du point de vue historique, du XIXème à la première moitié de XXème siècle six(6) pandémies mondiales ont causé la mort de centaines de milliers de personnes en Asie, Afrique, Europe et en Amérique du Nord, dont l’agent pathogène principal a été le vibrio cholerae biotype classique isolé par Koch en Egypte en 1883. Nous sommes actuellement depuis 1961 dans la septième pandémie qui est provoquée par le «vibrio cholerae serogroupe 0 : 1 biotype El Tor» découvert en 1905 touchant sérieusement les pays sous-développés. Madagascar en a été la cible en 1999, le 13 mars pour la ville de Mahajanga et le mois d’avril pour la ville d’Antananarivo. En effet le choléra constitue toujours et encore une menace pour le monde et un des principaux indicateurs du développement social. Si la maladie n’est plus une menace pour les pays ayant atteint un niveau minimum d’hygiène, la maladie pose encore des problèmes aux pays qui ne peuvent garantir un approvisionnement en eau potable et un assainissement suffisant à leur population . En 1998 d’après l’OMS 240.000 cas provoquant 8443 décès ont été enregistrés dans 59 pays .
La diarrhée
Le terme «diarrhée» vient de deux mots Grecs «Aια» et «PηεV» qui signifie respectivement «à travers» et «Couler» . En Afrique on emploie une expression qui signifie «ventre qui coule», à Madagascar : «fivalanana».
Classiquement elle est considérée comme l’évacuation très rapide et fréquente de selles trop liquides. Selon l’OMS : « La diarrhée se définit comme l’émission de trois ou plus de selles molles et /ou liquides par 24 heures ».
N.B : – L’émission fréquente de selles normales n’est pas une diarrhée. Les enfants nourris au sein émettent souvent des selles molles : il ne s’agit pas de diarrhée. La diarrhée est dite aiguë si elle débute brutalement chez un enfant en pleine santé, et dure moins de deux semaines. Elle peut évoluer vers la déshydratation. Si elle persiste plus de deux semaines, c’est une diarrhée chronique ou diarrhée persistante. Si les selles diarrhéiques contiennent des glaires et/ ou du sang, dans ce cas, la diarrhée s’appelle dysenterie et le plus souvent accompagnée de douleur abdominale.
Mécanismes physiopathologiques des diarrhées
Il y a deux grands mécanismes différents : le mécanisme toxique , le mécanisme invasif. Le mécanisme toxique ou diarrhée sécrétoire: Le vibrion cholérique est le germe le plus représentatif de ce groupe. Les bactéries adhèrent à la muqueuse qui apparaît intacte sans y pénétrer ; elles secrètent une exotoxine qui stimule l’adényl cyclase. Ensuite il y a une production de l’AMPC. Ceci provoque une hypersécrétion d’eau et des électrolytes vers la lumière intestinale, d’où une diarrhée sécrétoire ou une diarrhée aqueuse avec des selles liquides afécales, sans glaire, ni sang. La muqueuse intestinale est intacte.
Le mécanisme invasif ou diarrhée par mal absorption :Le shighella et le salmonella sont les échantillons pris pour représenter ce groupe. Ils pénètrent et se multiplient dans les cellules épithéliales, et provoquent des lésions histologiques de la muqueuse intestinale créant une nécrose cellulaire, parfois des ulcérations et une réaction inflammatoire. Le syndrome diarrhéique sera donc caractérisé, non seulement par une augmentation de la teneur des selles en eau, mais aussi par la présence de pus, de mucus et parfois de sang.
Quoi qu’il en soit, anomalie de sécrétion ou de réabsorption, le risque éventuel c’est toujours la survenue de la déshydratation.
Le mécanisme mixte ou toxino-invasif :Un germe peut être à la fois toxigenique et invasif c’est le cas de certains colibacilles, des yersinia, des campylobactères et de certaines souches de shigelles.
Les conséquences physiopathologiques des maladies diarrhéiques
Ce sont surtout la déshydratation avec désordre électrolytique et la malnutrition. La déshydratation et le désordre électrolytique : Elle est provoquée le plus souvent par une diarrhée aiguë résultant d’une perte excessive d’eau et d’électrolytes (Na+ , cl- , K+…) la déshydratation est souvent globale, à la fois intracellulaire et extra-cellulaire ; elle peut entraîner une diminution du volume sanguin (hypovolémie), d’où collapsus cardio-vasculaire, et enfin la mort en l’absence de traitement rapide. Cette perte est aggravée si elle est accompagnée des vomissements comme dans le cas du choléra.
La malnutrition : Elle constitue un circuit fermé avec la maladie diarrhéique surtout chez l’enfant de moins de cinq ans dans les pays sous-développés, car la diarrhée entraîne la malnutrition en absence de tout traitement alors que cette malnutrition crée aussi la diarrhée du fait de la diminution de la défense de l’organisme.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES SUR LA MALADIE DIARRHEISUE ET LE CHOLERA
I – DEFINITIONS Pages
I.1 – La diarrhée
I.2 – Les vomissements
I.3 – La maladie diarrhéique
I.4 – Le choléra
II – PHYSIOPATHOLOGIE DE LA MALADIE DIARRHEIQUE
II.2 – Physiologie de l’ intestin
II.2 – Mécanismes physiopathologiques
II.2.1 – La diarrhée sécrétoire (toxique)
II.2.2 – La diarrhée par mal absorption (invasif)
II.2.3 – La diarrhée mixte
II.3 – Les conséquences physiopathologiques
II.3.1 – La déshydratation et le désordre électrolytique
II.3.2 – La malnutrition
II.3.3 Les autres conséquences physiopathologique
III – ETIO6EPIDEMIOLOGIE DE LA MALADIE DIARRHEIQUE
III.1 – Les agents pathogènes
III.1.1 Les diarrhées infectieuses
III.1.1.1 – Les diarrhées infectieuses d’origine entérale ou digestives
III.1.1.1.1 – L’étiologie bactérienne
III.1.1.1.2 – L’étiologie virale
III.1.1.1.3 – L’étiologie parasitaire
III.1.1.1.4 – L’étiologie fongique
III.1.1.2 – Les diarrhées infectieuses d’origine parentérale
III.1.2 – Les diarrhées non infectieuses
III.1.2.1 – les diarrhées non infectieuses d’origine entérale
III.1.2.2 – Les diarrhées non infectieuses d’origine parentérale
III.1.3 – Les diarrhées mixtes
III.2 – Les réservoirs
III.3 – La mode de transmission
III.4 – Les facteurs favorisants
III.4.1 – L’âge
III.4.2 – Le sexe
III.4.3 – Le niveau socio-économique
III.4.4 – La saison
III.4.5 – Les facteurs environnementaux
III.4.6 – Les autres facteurs
IV LE DIAGNOSTIC DE LA MALADIE DIARRHEIQUE
IV.1 – Le diagnostic positif
IV.1.1 – le forme clinique classique du choléra
IV.1.2 – Les autres formes cliniques
IV.1.2.1 – Les diarrhées simples
IV.1.2.2 – Le cholérine
IV.1.2.3 – le choléra sec ou sidérant
IV.2 – La déshydratation
IV.3 – Le diagnostic biologique
IV.4 – Le diagnostic différentiel
V – LE TRAITEMENT
V.1 – La réhydratation par voie orale
V.1.1 – La réhydratation par voie orale
V.1.2 – La réhydratation par voie intraveineuse
V.2 – La surveillance du malade diarrhéique
V.3 – Maintenir l’hydratation
V.4 – Le traitement médicamenteux
V.5 – Alimentation du malade
VI – PREVENTION DE LA MALADIE DIARRHEIQUE
VI.1 – Mesure préventive au niveau de la communauté
VI.2 – mesure dans la formation sanitaire
VII – QUELQUES NOTION SUR LE MESURE DE LUTTE CONTRE LE CHOLERA A MADAGASCAR
VII.1 – Sur le plan thérapeutique
VII.2 – Sur le plan préventive
VII.3 – Termes de référence du centre opérationnel de lutte contre le choléra
VIII – EVALUATION DE SUCCES DES PROGRAMMES SANITAIRES
VIII.1 – Evaluation d’un programme du point de vue purement épidémiologique
VIII.2 – Evaluation globale du résultat d’un programme
IX – QUELQUES DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES DU CHOLERA DANS LA VILLE D4ANTANANARIVO DEPUIS SON APPARITION JUSQU’AU DECEMBRE 2001
DEUXIEME PARTIE : L’ETUDE PROPREMENT DITE
I – MATERIELS ET METHODES
I.1 – Les matériels
I.1.1 – La commune urbaine d’Antananarivo
I.1.2 – Lieu d’étude
I.1.3 – La collecte des données
I.2 – Les méthodes
I.2.1 – Type d’étude
I.2.2 – Population concernée
I.2.3 – Variable à étudier
I.2.4 – Indicateurs à mesurer
I.2.5 – Modalité de recrutement
I.3 – Les objectifs
I.3.1 – Le objectif général
I.3.2 – Les objectifs spécifiques
II – LES RESULTATS
II.1 – L’évolution des cas de diarrhée
II.2 – L’évolution de décès de diarrhée
II.2.1 – La mortalité par diarrhée
II.2.2 – La létalité par diarrhée
II.3 – L’évolution de la situation selon l’âge
II.3.1 – La morbidité selon l’âge
II.3.2 – La mortalité proportionnelle selon l’âge
II.3.3 – La létalité selon l’âge
II.4 – L’évolution de la situation selon l’âge et les mois
II.4.1 – La morbidité selon la saison
II.4.2 – La mortalité proportionnelle selon la saison
II.4.3 – La létalité selon la saison
II.4.4 – L’évolution des cas mensuels de diarrhée
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS SUGGESTIONS
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
A – LA QUALITE DES DONNEES
B – LES COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS PROPREMENT DITE
I – L’évolution des cas de diarrhée
I.1 – Place des diarrhées à l’hôpital des enfants
I.2 – La morbidité diarrhéique
II – L’évolution de décès de diarrhée
II.1 – L’évolution du nombre de décès par diarrhée
II.2 – L’évolution de la mortalité proportionnelle et de la létalité par diarrhée
III – L’évolution de la situation selon l’âge
III.1 – La morbidité selon l’âge
III.1.1 – La répartition des cas de diarrhée selon l’âge
III.1.2 – L’évolution de la morbidité selon l’âge
III.1.3 – L’évolution de la mortalité proportionnelle et de létalité selon l’âge.64
IV – L’évolution de la situation selon la saison
IV.1 – Fréquences des diarrhées selon la saison
IV.2 – La morbidité proportionnelle selon la saison
IV.3 – La mortalité proportionnelle selon la saison
IV.4 – L’évolution de la morbidité selon les mois
SUGGESTIONS
1 – Renforcement des activités de préventions sur la lutte contre le choléra
2 – La promotion de l’hygiène en générale
2.1 – L’hygiène individuelle et collective
2.2 – L’hygiène alimentaire
2.3 – L’hygiène du milieu
2.4 – L’hygiène de l’eau de boisson
3 – La sensibilisation sur l’allaitement et le sevrage
4 – Large diffusion de l’utilisation du sel de réhydratation oral
5 – L’effectivité des mesures législatives
6 – Le renforcement de la communication pour le changement de comportement
7 – Formation continue du personnel de santé
8 – Amélioration du niveau de vie de la population
9 – Amélioration de la prise en charge des diarrhéiques
CONCLUSION