Développement de nouveaux composites cimentaires à bas module d’élasticité
Optimisation des formulations et fabrication en centrale BPE
Optimisation des formulations
Trois formulations initiales ont été sélectionnées afin de réaliser des colonnes CMC : le mortier REF, le mortier GC15 et le mortier GL30F15. Le détail complet de ces formulations optimisées en laboratoire a été fourni dans la partie 2.1.2. Certains constituants des formulations n’étant pas disponibles dans la centrale BPE utilisée, une étape d’optimisation a été nécessaire afin d’obtenir un mortier fluide, homogène et sans ressuage. Le Tableau 1.24 récapitule les principales modifications effectuées. Le changement le plus impactant pour les mortiers se situe au niveau du type de ciment. L’utilisation d’un ciment de type CEM I 52,5 N à la place du ciment CEM III/C 32,5 N devrait engendrer une augmentation globale des résistances mécaniques des mortiers. Ce ciment ne contenant pas de laitier, les résistances mécaniques à 28 jours devraient être suffisantes afin d’estimer les résistances maximales des mortiers. Le superplastifiant utilisé en centrale (Optima 224) possède des caractéristiques relativement proches de celui utilisé en laboratoire. Pas de changement important à prévoir avec l’utilisation de cet adjuvant. Le sable utilisé en centrale est un sable semi-concassé alors qu’il était roulé au laboratoire. L’utilisation de ce sable peut engendrer une modification de la maniabilité à l’état frais des mortiers, les phénomènes de frottement étant plus présents. Les autres constituants ont été commandés et fournis par Menard directement sur le site de la centrale BPE : agent de viscosité, billes d’argile expansée, granulats en caoutchouc et fibres métalliques ruban.
Fabrication des mortiers
Au laboratoire, tous les constituants sont introduits manuellement dans un malaxeur de 50L. Dans une centrale BPE cette étape s’effectue différemment. Les granulats sont stockés dans des trémies spécifiques et ajoutés à distance par un technicien via un panneau de contrôle. Avant d’utiliser ce genre de trémie, une étape de calibration a été réalisée pour un type de granulat afin d’analyser sa vitesse de chute et donc le temps d’ouverture nécessaire correspondant à une masse donnée. Dans notre cas, les granulats en caoutchouc et les billes d’argile expansée n’ont pas passé cette étape de calibration et ne peuvent donc pas être Chapitre 1 : Caractérisation 88 introduits dans les mortiers via une trémie. Par conséquent, ces granulats ont été introduits manuellement par le biais d’un tapis roulant (Figure 1.45). L’introduction des fibres a demandé une attention particulière. En effet, les fibres que nous utilisons sont des fibres métalliques ruban de 30mm de longueur. Ces dernières ont tendance à former des oursins si elles ne sont pas dispersées correctement dans le mélange. Pour éviter ce problème, les fibres ont été dispersées manuellement sur toute la longueur du tapis roulant avant la mise en place des granulats. De cette manière, les fibres seront introduites progressivement dans le malaxeur avec les granulats, limitant efficacement le risque de formation de paquets pouvant obstruer la tarière creuse. L’optimisation des formulations de CMC respectant le cahier des charges a été effectuée par itérations successives. Pour chaque nouvelle formulation, une première gâchée de 1,5 m3 est réalisée. Cette dernière est observée visuellement et un essai au cône d’Abrams est réalisé. Si le mortier répond à tous les critères du cahier des charges à l’état frais, cette formulation est produite en plus grande quantité et des colonnes CMC sont réalisées. Dans le cas contraire, la formule est ajustée (modification des quantités d’eau et de superplastifiant), puis analysée de nouveau. Les observations visuelles se focalisent sur la maniabilité du mortier, le ressuage, la dispersion des fibres, etc. Comme expliqué précédemment, les essais au cône d’Abrams sont réalisés par un laboratoire externe à l’entreprise. Les compositions des différents mortiers testés sont reportées dans le Tableau 1.25. Les résultats d’affaissement au cône d’Abrams et les observations visuelles à l’état frais y figurent également.
Essais de pompabilité à l’état frais
Sur ce chantier expérimental, un des objectifs était d’étudier le comportement des nouvelles formulations de CMC à travers un maximum d’essais aussi bien à l’état frais qu’à l’état durci. Pour cette raison, différentes colonnes ont été réalisées pour chacune des formulations sélectionnées dans la partie précédente (Tableau 1.26). La Figure 1.47 illustre la réalisation d’une colonne CMC classique sur ce chantier expérimental. En plus des essais effectués en centrale BPE par le laboratoire externe, des analyses additionnelles ont été menées sur les mortiers au moment de la réalisation des colonnes dans le but d’éviter les éventuels problèmes au niveau du pompage : Observations visuelles par des ouvriers expérimentés. Essais d’affaissement au cône d’Abrams 1 heure après le malaxage. Tests de pompage préalable à la réalisation des colonnes.
Mortier REF
Sur le chantier expérimental, un essai d’affaissement a été réalisé sur le mortier issu de la formulation REF-2 une heure après le malaxage en centrale. Cet essai a montré une valeur d’affaissement de 180 mm ce qui est très proche de la valeur observée initialement (190 mm). Le mortier était fluide et facilement pompable à travers l’équipement. Aucun problème n’a eu lieu durant la réalisation des colonnes avec ce mortier. Mortier GC Sur le chantier expérimental, un essai d’affaissement a été réalisé sur le mortier issu de la formulation GC15-1 après 1 heure. La fluidité avait légèrement augmenté durant ce temps avec un affaissement de 200 mm (soit + 20 mm en 1h). Le mortier a conservé une bonne consistance malgré cette fluidité élevée et aucun problème n’a eu lieu durant la réalisation des Chapitre 1 : Caractérisation 93 colonnes. Après le recepage des colonnes à l’état frais, certaines d’entre elles ont présenté un léger ressuage en tête sans que cela remette en cause leur recevabilité. Mortier GLF Comme expliqué précédemment, la fluidité du mortier GL30F15-3 a rapidement évolué à cause de l’absorption importante des billes d’argile non saturées. Ce mortier a par conséquent été écarté à cause de sa trop grande rigidité. Au final, la formulation GL30F15-4 a été utilisée pour la réalisation de colonnes. La maniabilité de ce mortier a aussi évolué rapidement en 1 heure en passant de 190 à 150 mm, mais est tout de même restée pompable. Les difficultés de production décrites dans la section 3.2 ont conduit à la production de 3 colonnes de CMC seulement.
Introduction générale |