Analyse empirique sur l’évolution du bien- être économique en Algérie

Analyse empirique sur l’évolution du bien- être économique en Algérie

 L’Algérie a engagée dès les années 1990 des réformes structurelles pour assurer la transition vers l’économie du marché. La forte dépendance à l’égard du secteur des hydrocarbures constitue une des grandes vulnérabilités de l’économie algérienne, les hydrocarbures représentent la principale source de revenus du pays (le secteur représente 98% des exportations et 70% des recettes budgétaires), cela oblige le pays à s’engager dans un processus de réformes économiques pour diversifier son économie et de mettre en place une industrie compétitive au niveau international. Ce chapitre présente, en premier temps, un rapide survol de la performance économique d’Algérie et, la deuxième partie, une analyse de l’évolution des indicateurs du bien-être économique daté de 1971 jusqu’au aujourd’hui. L’économie algérienne fait face depuis 2014 à la chute des cours des hydrocarbures, dans ce contexte, les indicateurs macro-économiques n’ont eu de cesse de se dégrader, par conséquent, les comptes publics et extérieurs ont connu une nette dégradation, à titre exemple le déficit budgétaire a atteint 15% du PIB en 2015 (9% en 2019), alors que le déficit courant est resté compris entre 16% et 22% du PIB entre 2015 et 2019. La croissance économique a également été impactée, passant de 3,7% en 2015 à 0,7% en 2019. Les derniers chiffres relatifs à l’emploi (Mai 2019) font état d’un taux de chômage de 11%, avec un chômage des jeunes particulièrement important (27%).

Le cadrage macroéconomique et financier du projet de la loi de finances pour 2018 ainsi que les prévisions élaborées pour la période 2019-2020 prend en considération les tendances des perspectives d’évolution du contexte national et la conjoncture économique internationale, notamment, au plan de l’offre et de la demande en matières premières, particulièrement, celles – La croissance économique progresserait de +4% en 2018. Elle devrait évoluer de +4,2% en 2019 pour atteindre 4,6% en 2020. Le PIB, hors valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures évoluerait de + 3,4% en 2018, + 3,8% en 2019 et en 2020, soient des niveaux au-dessous du PIB global en raison de la reprise prévue de la croissance des hydrocarbures, selon le rapport de ministère de finance 2019/2020  L’Algérie est la quatrième économie du continent africain, avec un PIB de 196 Mds USD en 2019, le déficit budgétaire a atteint 9% du PIB, avec une croissance à 0,7% dans la même année, en dépit de la dégradation de ses finances publiques, l’Algérie ne recourt pas à l’endettement extérieur et a préféré, en 2018, avoir recours à des politiques non conventionnelles (création monétaire). La croissance du PIB a atteint 1,5 % en 2018, contre 1,4 % l’année précédente, et s’est maintenue à 1,5 % au premier trimestre de 2019 (graphique). La croissance du secteur des hydrocarbures a été lente, l’activité économique s’étant contractée de 6,5 % et 7,7 % en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement, contrecarrant en partie les effets de la légère augmentation de la croissance hors hydrocarbures de 3,4 % et 3,9 % en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement.

Sur le plan sectoriel, et selon les estimations de la banque mondiale et le fond monétaire international pour l’Algérie, les secteurs des services commerciaux, de l’industrie, de la construction et des travaux publics, et de l’agriculture continuent de stimuler la croissance hors hydrocarbures, qui a atteint 5,6 %, 4,6 %, 3 % et 2,7 % au premier trimestre 2019, respectivement. Du côté de la demande, la croissance de la consommation privée réelle s’est établie à 2,5 % au premier trimestre de 2019, contre 3 % à la même période l’année précédente. Cette décélération s’explique par l’affaiblissement de la croissance de la consommation alimentaire, probablement affectée par les perturbations économiques.  Les investissements ont toutefois augmenté de 4,9 % au premier trimestre de 2019 – une progression remarquable par rapport aux 0,2 % du premier trimestre de 2018 – tirés par les investissements publics dans les secteurs de la construction, des travaux publics et de l’hydraulique, du fait de l’expansion des programmes de logements sociaux.  Les déficits budgétaires et primaires se sont réduits en 2018, atteignant respectivement 7,6 % et 4,9 % du PIB, contre 8,8 % et 6,9 % du PIB l’année précédente. Cette amélioration s’explique par une légère augmentation des recettes, associées à une réduction des dépenses en biens, services et salaires, ainsi qu’en dépenses en capital. Le dinar algérien s’est déprécié ces dernières années, le taux moyen de change étant passé de 77,6 D ZD pour 1 USD en 2012 à 119.16 D ZD en 2019, et le marché parallèle offre une prime de change d’environ 60 %. L’épuisement rapide des réserves officielles a poussé les autorités à prendre des mesures supplémentaires pour resserrer les importations grâce à de nouveaux mécanismes opérationnels destinés à réglementer les importations de blé et de lait et à mieux contrôler les subventions.

 

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *