L’EMISSION RADIO, UN OUTIL CENTRE POUR LE DEVELOPPEMENT DU CIVISME
Systémisme Fonctionnaliste, une proposition d’amélioration
En effet, faire de la radio un espace d’interaction et de participation est fort possible avec une approche communicationnelle adéquate. Pour cela, la radio doit abandonner l’approche linéaire et d’adopter une nouvelle approche qui considère la participation des acteurs sociaux. Comme l’émission « Radio Fanabeazana » qui œuvre dans le domaine de l’éducation citoyenne, elle se doit d’être un espace de participation, un lieu de concertation pour les acteurs sociaux afin de tracer ensemble les règles de conduite, ainsi que les valeurs et normes à respecter à améliorer. L’approche « Systémisme fonctionnaliste » semble être l’approche adéquate pour faire de la radio un espace d’interaction et de participation. Si « Radio Fanabeazana» veut être une référence en matière d’éducation participative, elle se doit de s’ancrer dans une approche communicationnelle favorisant la participation. Pour cela, l’émission doit abandonner le modèle télégraphique et s’adapter au modèle de communication-participation. Etant donné qu’il s’agit ici d’une radio, un média, il faut toujours considérer la présence d’un agent du média. Pour l’émission « Radio Fanabeazana », il s’agira de l’animateur. L’idée est d’effacer l’image linéaire et totalitaire de la radio et d’en faire un média où tous les acteurs sociaux trouvent leur place pour exprimer, sous différentes formes, leurs opinions et leurs idées sur une question qui les touche ou peut les toucher directement ou indirectement. Pour cela, l’approche « systémique fonctionnaliste » paraît adéquate pour la radio, surtout pour une émission à vocation éducative comme « Radio Fanabeazana ». Cette approche, « systémique fonctionnaliste », met en avant l’idée d’interdépendance des éléments qui constituent la société. Et bien évidemment, ces éléments 51 de la société ne peuvent pas interagir automatiquement. Le média se doit d’abord d’éveiller le système et d’en être ensuite un espace de discussion. Pour le cas de l’émission « Radio Fanabeazana », elle a déjà éveillé l’attention de la société sur les vertus civiques ; cependant, au niveau des thèmes à débattre, la participation de tous les concernés est impérative. « Radio Fanabeazana » se doit d’assurer les quatre fonctions qui assurent la dynamique de l’équilibre social. Ces quatre fonctions sont la fonction de stabilité normative ou de maintien des modèles, la fonction de contrôle qui sera axée sur les valeurs et les codes de la société, la fonction d’intégration interne du système d’action, dans la coordination des différentes unités pour la bonne marche de l’ensemble, la fonction de poursuite de but : le but collectif et le but individuel dans un contexte de système, la fonction d’adaptation qui prend en considération les conditions globales de l’environnement. Avec l’approche « systémique fonctionnaliste », tous les sujets qui vont être traités dans l’émission « Radio Fanabeazana » ne seront plus seulement l’affaire des intervenants. Toutes les personnes morales ou physiques pourront apporter leurs idées, opinions et même les véritables problèmes à travers différentes formes et notamment les résultats des travaux de recherche et d’enquêtes de l’animateur.
Formation de l’animateur en statut de « journaliste »
Pour atteindre le but que s’est fixé l’émission « Radio Fanabeazana », il est impératif de redéfinir les rôles et les tâches de tout un chacun dans sa réalisation. Le contexte et la définition même de l’éducation citoyenne oblige une grande responsabilité de la part de l’animateur afin de faire participer les auditeurs ou les personnes concernées par le sujet abordé dans l’émission. Une grande responsabilité qui nous amène à revoir un autre statut, celui du « journaliste». Rien de comparable au journalisme citoyen ou participatif mais un travail fastidieux d’enquête, rejoignant l’essai de définition de Bertrand LAMAIRE, considérant le journalisme comme « un travail à la quête des faits, des idées, des opinions ; c’est-à-dire se rapprocher de la réalité, puis de les analyser et de les synthétiser avant de les rendre présentables avec des valeurs morales ». Ceci pour permettre aux auditeurs de connaître des choses qui vont les aider dans leurs prises de décisions quotidiennes. 52 En effet, l’animateur de l’émission se doit davantage de faire des travaux de recherche et/ou d’enquête comme un « journaliste professionnel » afin de mieux aborder le sujet avec l’intervenant. L’animateur, qui doit être un journaliste à part entière, se doit de connaître tous les aspects du sujet à travers des fastidieuses enquêtes, pour mieux représenter la majorité. Elle doit connaître les attentes de la population sur un sujet, les blocages, les textes en vigueur, etc. Bref, elle doit à travers ses enquêtes, voire ses investigations, maîtriser le sujet. Le journaliste également, rappelons-le, est un médium entre le pouvoir – tous les pouvoirs – et le peuple. Cela implique que, non seulement, l’animateur qui est également la réalisateur et concepteur de l’émission, doit s’approcher de la population pour voir la réalité sur le terrain, mais également de s’approcher des pouvoirs pour en savoir plus sur les raisons d’une telle ou telle décision. L’émission « Radio Fanabeazana » ne dépendra plus alors des idées et opinions des intervenants, mais s’ouvrira davantage sur la pluralité des idées des acteurs sociaux. Les problèmes abordés dans l’émission s’approcheront de la réalité sur le terrain, dans la mesure où ils sont l’aboutissement des enquêtes effectuées par le journaliste et non seulement de l’expérience et/ou du vécu des intervenants dans leur travail. Ceci nous amène donc vers la spécialisation du journalisme. Non seulement, le média se thématise et se spécialise mais le journalisme généraliste se doit également de laisser la place au journalisme de spécialisation. Pour le cas de l’émission « Radio Fanabeazana », l’animateur peut donc être considéré comme un « journaliste sociale », s’il fait preuve de travail dans le sens des enquêtes et des recherches.
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