Dépistage et prévalence de la perte auditive en
Médecine Générale chez les patients de 18 à 65 ans
ANATOMO-PHYSIOLOGIE DE L’OREILLE ET DES VOIES AUDITIVES
L’oreille et les voies auditives réalisent une interface sensorielle permettant de transcrire des informations mécaniques, les sons, en informations électrochimiques, les influx nerveux.
L’oreille
Elle se situe sur la face latérale du crâne en regard de l’os temporal. Elle se divise en 3 parties qui sont l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne. Ces structures sont essentiellement incluses dans le rocher. 9 Figure 1 : Anatomie de l’oreille externe, moyenne et interne (d’après Lynm)
Oreille externe
L’auricule et le conduit auditif externe (CAE) captent et localisent les sons, les modulent et les transmettent à l’oreille moyenne en mobilisant le tympan.
Oreille moyenne
Le tympan et la caisse du tympan contenant les osselets (malleus, incus et stapes) ont un rôle d’amplification et de transmission de l’information à l’oreille interne en passant d’une interface aérienne à une interface liquidienne. L’oreille moyenne remplit un rôle de protection de l’oreille interne par le biais des réflexes ossiculaires. Elle est en relation avec le rhinopharynx grâce à la trompe auditive afin d’équilibrer les pressions de part et d’autre du tympan.
Oreille interne
Elle comprend le système vestibulaire et ses canaux semi-circulaires gérant l’équilibration, ainsi que la cochlée ou organe spirale qui est le véritable organe sensoriel auditif. L’énergie mécanique y est transmise par l’étrier au niveau de la fenêtre ovale et est ainsi propagée par le système péri-lymphatique le long de la rampe tympanique puis de la rampe vestibulaire avant d’être dissipée au niveau de la fenêtre ronde. Entre les deux rampes chemine le canal cochléaire (Cf. Figure 2) rempli d’endolymphe baignant l’organe de Corti (Cf. Figure 3). Celui-ci réalise la mécano-transduction : la mise en mouvement des cils des cellules ciliées externes et internes transforme 10 l’énergie mécanique en informations électriques. Intégrant les informations tant sur le plan de l’intensité sonore que sur le plan de la fréquence, il est le point de départ de la perception sensorielle. L’oreille normale capte les sons selon une répartition tonotopique au niveau de la cochlée. En effet plus on s’éloigne de la base de la cochlée à proximité de la fenêtre ovale, plus les fréquences traitées par les cellules ciliées sont graves.
Voies auditives périphériques et centrales (Cf. Figure 4)
L’influx nerveux généré par les cellules ciliées est conduit par les afférences du nerf auditif vers les noyaux du tronc cérébral puis le thalamus et les aires auditives primaires du cortex temporal. A chaque étage l’information est filtrée et/ou amplifiée. Au-dessus du tronc cérébral, la confrontation aux signaux controlatéraux permet la spatialisation. L’intégration globale du signal fera appel aux aires du langage, aux aires somesthésiques puis aux aires motrices pour élaborer une stratégie de réponse. Figure 4 : Voies afférentes et aires auditives (d’après EMC)
Amplitudes de fonctionnement physiologiques
L’intensité du bruit est définie par l’amplitude de la vibration acoustique. Son unité est le décibel (dB). Le seuil de l’audition situe le niveau minimal d’intensité audible à une puissance liminaire, pour un sujet normal. 12 L’intensité du signal s’échelonne de 0 à 85 dB dans des conditions physiologiques. Audelà, l’intensité sonore représente un risque, voire un danger pour les cellules ciliées (Cf. Figure 5). La fréquence correspond au nombre de vibrations complètes qui se produisent en 1 seconde. Elle s’exprime en Hertz (Hz) et caractérise la hauteur du son. Les sons de fréquence basse (vibrations inférieures à quelques centaines de Hz) sont perçus comme des sons graves, ceux de fréquence élevée sont perçus comme aigus. Le domaine des fréquences audibles s’étend de 20 à 20 000 Hz et définit le champ auditif (Cf. Figure 6). En pratique audiométrique, les fréquences le plus souvent mesurées sont 250 Hz, 500 Hz, 1000 Hz, 2000 Hz, 3000 Hz, 4000 Hz, 6000 Hz, 8000 Hz. Entre 500 Hz et 4000 Hz, la cochlée a une sensibilité particulière, englobant les fréquences conversationnelles.
I – INTRODUCTION |