Validité et fiabilité du MABC-2 et du DCDQ dans le diagnostic des Troubles Développementaux

Validité et fiabilité du MABC-2 et du DCDQ dans le
diagnostic des Troubles Développementaux

Les Troubles Développementaux de la Coordination

 Définition 

Le mot dyspraxie vient du grec dys « difficulté, mauvais fonctionnement » et du grec praxis « action ». Une praxie est la coordination de l’activité gestuelle. Depuis juin 2015, la dénomination internationale est dorénavant le trouble du développement de la coordination (TDC), la communauté internationale ayant accepté la nouvelle terminologie proposée par le DSM-V, dernière version du Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders de 2013, livre de référence des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie. Ce terme générique permet une plus grande uniformité mondiale de l’appellation, une meilleure compréhension et une meilleure intégration de la diversité des troubles que cela engendre. Le Trouble développemental de la coordination (TDC), selon les dernières définitions, se définit par un retard dans les apprentissages moteurs et dans la coordination des mouvements en comparaison aux autres enfants du même âge. Les difficultés motrices qui en résultent rendent la réalisation des tâches quotidiennes plus ardue pour l’enfant qui présente un TDC. Dans la Classification Internationale des Maladies 10e révision (CIM10), les termes TDC et dyspraxie de développement sont considérés comme équivalents. Mais il reste encore compliqué de séparer les termes internationaux de TDC qui recouvrent une grande hétérogénéité de troubles, de la dyspraxie ou encore des Troubles d’Acquisition de la Coordination (TAC). Il existe encore un défaut d’harmonisation. Le CIM10, gérée par l’Organisation Mondiale de la Santé, classifiait ainsi la dyspraxie en trouble cognitif spécifique des apprentissages et plus exactement en trouble spécifique du développement moteur. Le DSM-V classifie quant à lui les TDC comme un trouble neurodéveloppemental dans la catégorie moteur [3]. C’est ainsi une pathologie sans antécédent neurologique à l’inverse de l’enfant paralysé cérébral par exemple 

 Physiopathologie

 Physiologie

 Le TDC est un trouble neurodéveloppemental et un trouble qui repose sur des diagnostics indiquant la présence chez l’enfant d’un trouble développemental se manifestant principalement dans des habiletés gestuelles, et se traduisant souvent par des difficultés d’apprentissage à l’école ainsi que par des limitations dans d’autres activités de la vie quotidienne que ce soit à la maison ou par exemple dans les activités extra scolaires sportives ou manuelles (la personne est jugée lente, maladroite, peu habile). Cette maladie se caractérise par une affection de la planification des mouvements et la coordination en raison d’une altération de la communication entre le cerveau et le corps et se distingue en particulier par une altération de la capacité à exécuter de manière automatique des mouvements déterminés, en l’absence de toute paralysie ou parésie des muscles impliqués dans le mouvement. Le sujet doit contrôler volontairement chacun de ses gestes, ce qui est très coûteux en attention, et rend la coordination des mouvements complexes de la vie courante extrêmement difficile, donc rarement obtenue [5]. Un geste est un ensemble de mouvements coordonnés dans le temps et l’espace en vue de la réalisation d’une action volontaire, finalisée. Les TDC peuvent se définir comme étant des anomalies de constitution des gestes et de l’organisation visuo-spatiale ou comme étant une pathologie de la conception et/ou de la planification–programmation donc de la réalisation des gestes appris. A la naissance, le cerveau de l’enfant est doté d’un ensemble de solutions qui lui permettra de coordonner et planifier, programmer des gestes volontaires après une période d’apprentissage. Ces gestes finiront par être automatisés. L’automatisation permet la double tâche notamment en s’appuyant sur un certain nombre de repères visuo-spatiaux (repères dans l’espace, situer les éléments les uns par rapport aux autres). La dyspraxie est par conséquent un trouble cognitif spécifique mais comme les autres troubles DYS, la dyspraxie ne remet absolument pas en question l’intelligence de la personne, il se peut même qu’elle soit associée à une précocité intellectuelle. L’enfant dyspraxique va progresser dans l’apprentissage de certains gestes mais d’autres resteront difficiles voire impossibles à réaliser. Chaque enfant dyspraxique étant différent, les apprentissages ne se feront pas à la même vitesse, et si certains enfants parviendront à automatiser certains gestes, d’autres n’y parviendront jamais. A des degrés plus ou moins sévères, le TDC est un trouble durable et persistant avec des répercussions dans la vie quotidienne, à l’école, dans l’accès à la vie sociale, les loisirs, et l’emploi. En fonction de ces répercussions, le TDC crée alors une situation de handicap nécessitant des adaptations et/ou compensations [6]. Elle entraîne alors fatigue et une certaine lenteur dont il faut tenir compte au quotidien et dans les différents apprentissages tout au long de la vie mais cela entraîne souvent également une mésestime de soi car le résultat ne sera pas forcément à la hauteur de l’effort consenti (discordance entre l’acte voulu et l’acte réalisé) et l’enfant ou l’adulte concerné, en sera pleinement conscient. Donc on s’appuiera sur ses points forts pour l’aider dans sa progression.  Il est connu qu’il existe plusieurs types de dyspraxie : – Les dyspraxies constructives avec une difficulté à assembler des pièces pour construire un tout. Le problème est dans l’assemblage des pièces les unes par rapport aux autres (bricolage, couture, cubes, puzzles, …) – La dyspraxie constructive visuo-spatiale qui se caractérise par une difficulté à se repérer dans l’espace (orientation, fixer une ligne pour lire, suivre la trajectoire d’un objet, rechercher une information dans un texte, lire un plan, géométrie, …) – La dyspraxie idéatoire, c’est-à-dire une difficulté de réaliser un geste avec un objet ou un outil (gestes du quotidien avec par exemple hygiène, dessin, mécanique, ménage mais aussi des gestes simples comme allumer une allumette ou utiliser un tournevis, …) Il existe également d’autres sous catégories de dyspraxie : non constructive, idéomotrice, d’habillage, dysgraphique et oro-faciale .

  Critères diagnostiques du TDC (DSM-V, 2013) 

Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (également désigné par le sigle DSM, abréviation de l’anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie décrivant et classifiant les troubles mentaux. Le manuel évolue à partir des statistiques collectées dans la pratique clinique et les recherches scientifiques. Il a été radicalement révisé entre 1980 et la dernière édition, la cinquième qui est publiée en 2013. Il permet une certaine uniformité dans le diagnostic à l’échelle mondiale en donnant un cadre théorique aux pathologies et à leurs outils diagnostics. Critère A : l’acquisition et l’exécution d’habiletés motrices coordonnées sont nettement audessous du niveau escompté compte tenu de l’âge chronologique du sujet et en dépit d’occasions d’apprentissage et d’utilisation de ces habiletés. Les difficultés se traduisent par de la maladresse (laisser tomber ou heurter des objets) ainsi que de la lenteur et de l’imprécision dans l’exécution des habiletés motrices (attraper un objet, utiliser des ciseaux ou des couverts, écrire, faire du vélo, pratiquer une activité sportive) Critère B : le déficit en habiletés motrices du critère A interfère de façon significative et persistante avec les activités de la vie courante appropriées à l’âge chronologique (soins et entretien de soi) et a des conséquences sur la réussite scolaire, les activités préprofessionnelles et professionnelles, les loisirs et les jeux Critère C : le début des symptômes se situe dans la première enfance Critère D : les difficultés motrices ne sont pas mieux expliquées par une déficience intellectuelle ou une déficience visuelle et ne sont pas attribuables à une condition neurologique qui affecte le mouvement.

Table des matières

1 Introduction
1.1 Les Troubles Développementaux de la Coordination
1.1.1 Définition
1.1.2 Physiopathologie
1.1.2.1 Physiologie
1.1.2.2 Critères diagnostiques du TDC (DSM-V, 2013)
1.1.2.3 Symptômes
1.1.2.4 Causes et facteurs de risque
1.1.3 Les outils diagnostics
1.1.3.1 Le MABC-2
1.1.3.2 Le DCDQ
1.1.4 Traitement
1.1.4.1 Méthodes
1.1.4.2 Imagerie motrice
1.1.4.3 NTT (Neuromoteur Task Training)
1.1.4.4 CO-OP (Cognitive Orientation to daily Occupational Performance)
1.1.5 Intérêts de cette revue de littérature
1.1.6 Objectifs de cette revue de littérature
2 Méthodologie
2.1 Critères d’éligibilité des études pour cette revue
2.1.1 Types d’études
2.1.2 Population/Pathologie
2.1.3 Outil de mesure
2.1.4 Objectif/critères de jugement
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.2.1 Sources documentaires investiguées
2.2.2 Equation de recherche utilisée (mots clefs)
2.3 Extraction et analyse des données
2.3.1 Sélection des articles
2.3.2 Extraction des données
2.3.3 Evaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats
3 Résultats
3.1 Description des études
3.1.1 Résultats de la recherche bibliographique – sélection des études
3.1.2 Diagramme de flux
3.1.2.2 Sélection
3.1.2.3 Inclusion
3.1.2.3 Eligibilité
3.1.2.1 Identification
3.1.3 Caractéristiques des études exclues
3.1.4 Caractéristiques des études incluses
3.1.5 Tableau synthétique
3.2 Risques de biais des études incluses
3.2.1 Grille d’analyse utilisée
3.2.2 Synthèse des biais retrouvés
3.3 Effets de l’intervention
3.3.1 Ferreira L et al, 2019
3.3.2 Martini R et al, 2011
3.3.3 Montoro A et al, 2016
3.3.4 Capistrano R et al, 2015
3.3.5 Schoemaker M et al, 2012
3.3.6 Asunta P et al, 2019
3.3.7 Ray-Kaeser S et al, 2019
3.3.8 Wilson B et al, 2009
3.3.9 Jaikaew R et al, 2019
3.3.10 Ellinoudis T et al, 2011
3.3.11 Wuang Y et al, 2012
3.3.12 Pannekoek L et al, 2012
3.3.13 Tseng M et al, 2012
3.3.14 Rivard L et al, 2014
3.3.15 Cairney J et al, 2008
3.3.16 Caravale B et al, 2015
3.3.17 Caravale B et al, 2014
3.3.18 Holm I et al, 2013
4 Discussion
4.1 Analyse des principaux résultats
4.2 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3 Qualité des preuves
4.4 Biais potentiels de la revue
5 Conclusion
6 Bibliographie

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