LE SYSTEME FINANCIER ET LES MECANISMES DE LA MICROFINANCE
Les rôles des institutions financières non bancaires dans le système financier
Les sociétés de Capital-risque
Une des spécificités du paysage bancaire à Madagascar est l’absence non seulement d’une banque privée à capitaux malgaches mais aussi de banques d’affaires. Pour compléter ainsi les activités des banques commerciales, il existe les sociétés de capital-risque. Une société de capital-risque a comme activité principale de prendre des participations minoritaires et temporaires dans le capital d’entreprises naissantes ou très jeunes. Le capital-risque permet d’améliorer considérablement le financement des entreprises à fort potentiel de croissance en créant des conditions favorables pour l’octroi de prêts bancaires. En effet, l’entrée d’investisseurs au capital constitue une formidable « effet de levier » pour accéder au financement bancaire. Lors de leur prise de participation, les sociétés de capital-risque exigent souvent un siège au conseil d’administration des entreprises en permettant aux entrepreneurs de profiter de leurs conseils. Pour la plupart des sociétés de capital-risque, elles préfèrent investir dans les sociétés anonymes à fort potentiel. A Madagascar, ce concept est encore très récent. Les sociétés qui ont initié l’opération de capital-risque à Madagascar sont les suivantes: o La SONAPAR ou la Société Nationale de Participations : qui a été crée par l’Etat dans le cadre de la privatisation de la BNI. Elle est une structure de gestion de portefeuille qui a pour but de transférer une partie des participations industrielles et Le système financier et les mécanismes de la microfinance à Madagascar Andrianirinavalona Mbolatiana Ephrem Page 27 commerciales inscrites à l’actif de la banque. En effet, la possibilité pour une banque de détenir des participations dans le capital d’une entreprise commerciale est limitée. Créée à l’origine comme une société de participation, la SONAPAR est devenue progressivement une société de capital-risque en investissant dans d’autres entreprises. o La financière ARO (FIARO) : qui est une structure créée par la compagnie d’assurance ARO avec l’appui de la SFI. Son portefeuille comprend quelques sociétés de grande notoriété dans le domaine de la télécommunication, le secteur bancaire, mais aussi des sociétés textiles et autres secteurs. D’autres sociétés se sont ensuite entrées sur le marché. Les sociétés de capital-risque se sont regroupées récemment en une association dénommée : Association Malagasy des Investisseurs en Capital ou l’AMIC. L’AMIC est née de l’initiative des six principaux fonds et sociétés de gestion de fonds de Capital Investissement basés à Madagascar : Fiaro, Sonapar, Madagascar Development Partners, I&P Management, Assist Développement, et Business Partners.
Le secteur Assurance
L’évolution du secteur et sa situation actuelle. Comme le cas du secteur bancaire, l’évolution des compagnies d’assurances est également liée aux différentes périodes qui ont marqué l’histoire du pays : à l’époque de la colonisation, on dénombre 29 compagnies d’assurances à Madagascar dont 22 sont françaises. Au début des années 1970, il existait un peu plus de 50 compagnies d’assurances qui opéraient dans les secteurs divers. Les premières compagnies nationales ont vu le jour : • la Mutuelle Assurance Malgache (MAMA) créée en 1968, • la compagnie d’assurances NY HAVANA a reçu son agrément la même année, 11 DELASSALE Malika (Dir), Madagascar : Un nouvel élan. De nouveaux défis, CERIC, Madagascar, 2007, p.244. Le système financier et les mécanismes de la microfinance à Madagascar Andrianirinavalona Mbolatiana Ephrem Page 28 • la Mutuelle Accidents Scolaires de Madagascar (MASM) a vu le jour en 1973 avant de se transformer, en 1975, en PASCOMA, • la Mutuelle Générale d’Assurance AVOTRA est agréée en 1971, • la Préservatrice de Madagascar est devenue depuis Assurances et réassurances Omni branches ARO. Le nombre des sociétés étrangères a sensiblement baissé jusqu’en 1975. Lors de la révolution socialiste, l’Etat s’octroie le monopole des opérations d’assurances et de réassurances, par conséquent il suspend l’agrément de toutes les sociétés étrangères qui vont par la suite ces derniers vont cédés leurs portefeuilles aux deux compagnies nationales (ARO et NY HAVANA). Au lendemain de la révolution, il ne reste plus que 4 compagnies nationales qui opèrent dans le secteur : NY HAVANA, ARO, MAMA, AVOTRA. Concernant la situation actuelle du secteur, dans l’ensemble, la branche Assurance est sous développé, elle reste modeste avec un taux de pénétration (mesurée par le ratio prime/PIB) autour de 0,6% et un total des actifs inférieur à 1,4% du PIB L’activité risque divers domine le secteur avec 77% du total des primes. Les produits offerts sont d’abord l’assurance automobile qui est obligatoire, l’assurance traditionnelle dommages aux biens et aux personnes, l’assurance santé et l’assurance voyage (obligatoire pour ceux qui demandent un visa). L’offre d’assurance-vie comporte des produits d’assurances à capital différé jouissant de taux garantis, telle que la « rente éducation ». Actuellement, il n’y a plus de présence étrangère depuis la nationalisation d’un assureur français en 1975 ; ce pendant, le secteur travaille en étroite collaboration avec des sociétés d’assurances étrangères.
INTRODUCTION GENERALE |