La pauvreté rurale
Constat du Monde rural
On peut regrouper les ruraux pauvres, malgré leur multitude d’activité , en trois catégories entre autres les petits exploitants, les paysans sans terre et les ménages gérés par les femmes. a- Les catégories des pauvres en milieu rural . les petits exploitants agricoles L’agriculture et l’élevage représentent un domaine d’activité de toute première importance dans l’économie malgache car c’ est la source de revenu pour la plus grande frange de la masse rurale Le riz est la culture principale et l’élevage bovin est le plus pratiqué. Par ailleurs, les exploitants agricoles présentent quelques traits communs, en général ils ne possèdent qu’une petite superficie à cultiver soit en moyenne 0,5ha dont ils en font des rizières. Les produits récoltés sont destinés dans la plupart des cas d’une part à l’ autoconsommation d’ autre part à la vente. Mais ces derniers demeurent dans le cercle vicieux de la pauvreté car les prix des produits sont bas surtout en période de récolte alors ils ne procurent que peu d’argent aux paysans. L’argent obtenu ne suffit pas à subvenir aux besoins de la famille jusqu’à la prochaine récolte et en cas de maladie d’un des membres de la famille ils n’ont pas assez d’argent pour acheter les médicaments alors ils ne vont pas rejoindre les dispensaires mais préfèrent rester chez eux. Les petits exploitants ont alors peu accès aux soins et services sociaux, d’ailleurs les dispensaires et les écoles sont loin et les routes sont aussi déficientes, ce qui les découragent fortement En outre les paysans sont des exclus bancaires, les banques les considèrent comme non solvables car ils n’ont que peu de biens à leurs actifs qui ne sont que des terrains dans la majorité des cas. En plus à Madagascar peu de terrains sont titrés par conséquent les banques sont réticents à octroyer de crédits aux paysans puisqu’ ils n’ont pas d’une part assez de garanties et d’ autre part les activités qu’ils exercent procurent des revenus aléatoires car les produits peuvent se dévaloriser dû au passage d’ un cyclone par exemple alors les paysans n’arrivent pas à se dégager de leurs dettes :ce qui est très risqué pour les banques. Par conséquent, Les paysans ne disposent pas de ressources pour acheter des facteurs de productions plus modernes et ne peuvent ni étendre ses activités ni accroître ses rendements. . Néanmoins, l’éventail des activités connexes est assez large, élevage, petit commerce, autres activités des secteur tertiaire. On constate aussi que 92% des ménages les plus pauvres œuvrent dans le domaine agricole contre seulement 50% du quintile le plus riche. Ainsi les petits exploitants exercent plusieurs activités et leurs revenus sont largement dépensés pour les besoins alimentaires , ce qui les rend très vulnérables à l’ augmentation des prix des denrées alimentaires. Source :Agriculture, pauvreté rurale et politiques économiques à Madagascar Les paysans sont également soumis à divers risques : D’abord, le risque de production :l’environnement de la production agricole à Madagascar est soumis constamment à des risques du fait que l’île se trouve dans la zone tropicale : les cyclones, inondations, maladies des cultures constituent les risques majeurs auxquels les paysans sont soumis. Ensuite, le risque de prix : les prix des denrées fluctuent toujours , en effet, au moment de la moisson, ils sont généralement bas tandis que pendant la période de soudure ils sont très élevés. Enfin, l’insécurité est également un risque inhérent au monde rural malgache. . Les ruraux qui n’ont pas de terre Comme on l’a dit précédemment il y a les petits exploitants qui n’ ont que peu de terrains mais il y aussi des paysans qui ne possèdent pas de terrain mais soit ils en louent, soit ils travaillent pour le compte d’autrui. Ceux –ci sont considérés comme pauvres car ils tirent leurs revenus du métayage hors la main d’œuvre agricole malgache est médiocrement rémunérée alors les ruraux n’ ont pas assez d’argent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ceux qui ne travaillent pas comme métayers oeuvrent par exemple dans l’ artisanat , le commerce, la pêche. Comme ces activités sont à moindre valeur ajoutée alors elles ne procurent pas non plus de revenus suffisants . . Femmes « Chef de famille » Une grande partie des ménages ruraux gérés par les femmes sont pauvres. Elles sont soit des divorcées-veuves ou simplement abandonnées par leur mari. Elles deviennent alors contre leur volonté Chef de famille et subviennent difficilement aux besoins de leurs enfants. Les femmes travaillent comme journalières, commerçantes ou fabriquent des produits artisanaux et ne rapportent que peu d’argent. Les ménages dont le chef de famille est féminin ont un actif inférieur à celui dont le chef est un homme. La femme est un sexe faible et l’état de santé des femmes malgaches est déplorable. En effet, le taux de mortalité maternelle est élevé surtout avec le manque de soins de base et les grossesses rapprochées . L’analphabétisme touche aussi beaucoup les femmes que les hommes à Madagascar puisque les femmes sont destinées aux mariages et aux travaux ménagers dès leur enfance. b- Les caractéristiques de la pauvreté rurale La pauvreté rurale malgache présente trois caractéristiques entre autres la malnutrition – le bas niveau de santé – manque d’éducation. . La Malnutrition Le seuil de nutrition par jour d’un individu est de 2.100 Calories par jour. La sécurité alimentaire est assurée s’il y a accès permanent des membres de la famille à une alimentation suffisante aussi bien du point de vue de la qualité que de la quantité. Par ailleurs, l’on a exposé auparavant que les ruraux ne disposent pas de ressources suffisantes pour subvenir pleinement à ses besoins et à ceux de leurs familles. Ces dernières sont par ailleurs assez larges soit en moyenne 5,5 personnes par famille. Il est à remarquer que les membres de la famille constituent de la main d’œuvre pour les travaux des terrains, mais ne procurent pas de revenus suffisants permettant la couverture des besoins en période de soudure. . Le niveau de santé Peu de ménages ruraux accèdent aux soins et services sociaux de base. Ceci est dû à l’éloignement et à l’enclavement des zones rurales, les routes et moyens de transport sont déficients alors il y a peu de service de santé comme les dispensaires, les médecins, ou les écoles en milieu rural. Ceci entraîne non seulement une dégradation de l’état sanitaire des paysans avec l’augmentation des taux de mortalité maternelle et infantile mais accroît également l’analphabétisme et l’ignorance des paysans. Une des raisons de la médiocrité de la santé des paysans est le manque d’eau potable, les paysans utilisent de l’eau de puits ou de rivières, ces derniers véhiculent des maladies infectieuses et parasitaires. Les maladies courantes et évitables sont alors les principales causes de la mortalité des paysans (exemple : le paludisme, la diarrhée). Or, une mauvaise santé enlève une partie de leur énergie productive aux individus en réduisant leurs revenus et accentuant leurs dépenses en frais de médicaments. . Manque d’instruction L’analphabétisme est un des traits caractéristiques de la pauvreté malgache. Le niveau d’analphabétisme est très élevé en milieu rural et la majeure partie des analphabètes sont des femmes. Elles sont soumises au mariage et seuls les enfants masculins sont envoyés à l’école primaire du village ou du village voisin si celui-ci n’en a pas. Ces derniers n’ont d’ailleurs reçus que peu d’instruction et déjà ils quittent l’école car leurs parents pensent que leurs enfants sont plus utiles aux champs et rizières que dans les écoles et cela occasionnent aussi des dépenses supplémentaires à la famille qui n’arrivent déjà pas à assurer ses besoins alimentaires. L’analphabétisme est un obstacle majeur au développement par exemple les paysans analphabètes ou n’ayant que peu fréquenté l’école sont méfiants à l’égard de toute administration qu’elle soit les services de domaines pour légalisation des terrains ou pour des simples paperasses .Or , aucune émancipation n’est possible si la barrière de l’ignorance n’est pas brisée .
Les problèmes et solutions de lutte contre la pauvreté
Les facteurs de blocage des ménages pauvres
Les facteurs de blocage des ménages pauvres peuvent être classés en trois groupes entre autres : . le problème d’accès à la terre Les propriétés terriennes son généralement reçues en héritage des parents. Les petits exploitants agricoles ne disposent que de petits lopins de terre ,qui plus est du fait de la difficulté administrative perçu par les paysans avec leur bas niveau d’éducation, les terres des paysans ne sont ni cadastrés ni titrés. Ce qui leur expose d’une part à l’insécurité foncière, d’autre part serait un facteur de blocage à l’accès aux crédits car les garanties qu’elles représentent ne sont pas fiables. Mais la majorité des paysans ne possèdent pas leurs propres terrains et il est difficile pour eux d’ accéder à la terre parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour s’en procurer ou par peur de se faire escroquer par les vendeurs simplement. . Manque de ressources Les paysans ne disposent pas de ressources suffisantes pour acheter des équipements agricoles et des intrants agricoles. Faute de moyens, ils ne peuvent pas accroître leur production.
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