CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA TUBERCULOSE BOVINE
Pouvoir antigène des bacilles tuberculeux
Le pouvoir antigène est subordonné à la constitution chimique des bacilles tuberculeux. On y distingue des constituants lipidiques, polysaccharidiques et protéiniques.
Les constituants lipidiques
Ils sont composés de graisse aceto-solubles dont le rôle est mal connu, des phosphalides d’ANDERSON qui sont des sels d’acide inosito-glycerophosphorique liés à l’acide gras ramifié et à des polysaccharides représentant 20% du poids sec des bacilles. Les acides micoliques sont responsables de l’acido-alcool-résistance et du groupement en corde des bacilles.
Les constituants polysaccharidiques
Ce sont des haptènes de spécificité large intéressant toutes les espèces du genre Mycobactérium et mis en évidence par des réactions de précipitation. Ils servent à la recherche d’anticorps tuberculeux par la technique d’hémagglutination conditionnée de MIDDLEBROOK-DUBOS (Lucas.A et Gayot.G, 1967).
Les constituants protéiniques
Les constituants protéiniques des bacilles sont les tuberculines. Elles sont peu antigéniques mais utilisées pour la mise en évidence de l’allergie tuberculeuse. Selon T.Daniel, cité par (Parriaud.P, 1985) « la nature protéique semble renfermer le pouvoir de relever l’existence d’une hypersensibilité de type retardé, puisque l’action des enzymes protéolytiques diminue fortement cette activité ».
Pouvoir allergène et immunogène des bacilles tuberculeux
L’introduction et la multiplication d’un bacille tuberculeux dans un organisme vivant humain ou animal, entrainent le développement d’un état d’hypersensibilité retardé et une immunité relative étroitement liés en raison de leur support cellulaire commun. Cet état décrit en 1891 par Robert Koch est connu sous le nom phénomène de KOCH.
Le phénomène de KOCH
L’inoculation à un cobaye sain de Bacille tuberculeux virulent ne provoque aucune lésion apparenté jusqu’aux 10ème-14ème jours, c’est le délai à partir du quel apparait au point d’inoculation d’un nodule dur qui s’ulcère. Ceci est accompagné d’une adénite satellite. La maladie évolue vers la généralisation avec persistance de l’ulcère jusqu’à la mort de l’animal en deux ou trois mois. L’évolution est différente lorsque l’inoculation est faite à un cobaye déjà infecté depuis 4 à 6 semaines. Cette réinfection déclenche localement en 24 ou 48h une lésion inflammatoire nécrotique et hémorragique atteignant son maximum vers 72ème heures puis régresse et guérit rapidement sans que les ganglions satellites soient tuméfiés(Le Minor .L. et Veron. M, 1942). 10 Le raccourcissement de la période d’incubation (24 à 48h au lieu de 10 à 15 jours) est secondaire au développement d’un état d’hypersensibilité retardé spécifique appelé ici allergie tuberculeuse. La guérison rapide, témoigne d’une immunité anti-tuberculeuse. L’infection par bacille tuberculeux confère une immunité particulière dite immunité de surinfection (Mérial et J.J. Benet, 2006).
Resistance de bacille tuberculeux
Le bacille de KOCH résiste à l’action bactéricide de la plupart des agents chimiques ou physiques (INRA, 1982). Tableau IV : Durée de survie du germe dans le milieu extérieur Milieux extérieures Survie Fumier 45j Carcasse de cobayes 49j Tapis Jusqu’à 70j Poussière 90 à120j Blattes 40j Livre de papier 105j Crachat (endroit frais et obscure) 6 à8 mois Vêtement 45j Source : INRA, 1982
Les agents physiques
Le froid n’a aucune action sur les bacilles tuberculeux. La dessiccation et la putréfaction ont une action anti bacillaire lente (Andriantsarafara.J, 1972).Par contre ils sont sensibles à la chaleur et sont tués en 2O minutes à 60°C et 20 secondes à 75°C .Ceci montre l’importance de la pasteurisation ou du chauffage du lait. La lumière solaire tue les bacilles tuberculeux en 24h, il faut noter donc l’avantage de climats tropicaux.
Les agents chimiques
Plusieurs agents chimiques ont une action anti- bacillaire selon (Alary, 1975) : Ainsi les désinfectants iodés, les hypochlorites alcalins, le phénol à 3- 5%, le crésyl à 3%, le formol à 3%, l’alcool éthylique à 80°, tuent les bacilles tuberculeux. Par contre la soude à 4%, l’acide sulfurique à 4% et le sel d’ammonium quaternaire détruisent les autres bactéries mais n’agissent pas à court terme sur les bacilles tuberculeux. Ils servent à la décontamination des prélèvements tuberculeux.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. NOTIONS GENERALES SUR LA TUBERCULOSE BOVINE
I.1-DEFINITION
I.2-AGENT CAUSAL : BACILLE TUBERCULEUX
I.2.1-Classification
I.2.2- Caractères morphologiques et tinctoriaux des bacilles tuberculeux
I.2.3-Les caractères culturaux
I.2.4-Caractères biochimiques des bacilles tuberculeux
I.2.5-Pouvoir pathogène des bacilles tuberculeux
I.2.6-Pouvoir antigène des bacilles tuberculeux
I.2.6.1-Les constituants lipidiques
I.2.6.2-Les constituants polysaccharidiques
I.2.6.3-Les constituants protéiniques
I.2.7-Pouvoir allergène et immunogène des bacilles tuberculeux
I.2.7.1-Le phénomène de KOCH
I.2.8-Resistance de bacille tuberculeux
I.2.8 .1-Les agents physiques
I.2.8.2-Les agents chimiques
I.3-EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
I.3.1-Sources de contamination
I.3.1.1- Les individus tuberculeux
I.3.1.2-Les matières virulentes
I.3.1.3-Les excrétions
I.3.2-Voies de pénétration
I.3.2.1-Voie respiratoire
I.3.2.2-Voie digestive
I.3.2 .3-Autres voies
I.3.3-Facteurs de réceptivité
I.3.3.1-Causes adjuvantes
I.3.3.2-Causes favorisantes
I.3.3.2.1-Age
I.3.3.2.2-Sexe et race
I.4-SYMPTOMES
I.5-LESIONS
I.5 .1-Lésion macroscopiques
I.5.1.1-Différentes localisations
I.6.1-Diagnostic clinique
I.6.2-Diagnostic nécropsique
I.6.2.1-Inspection de viandes
I.6.3-Diagnostic différentiel
I.6.4-Diagnostic bactériologique
I.6.5-Diagnostic immunologique
I.6.5.1-La tuberculine
I.7-TRAITEMENT
I.8-PROPHYLAXIE
II. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
II.1-DANS LE MONDE
II.2-DANS LES PAYS EUROPEENS
II.3-AFRIQUE
II.3.1-Au Burkina Faso
II.3.2-Au Mali
II.4-A MADAGASCAR
I. MATERIELS ET METHODES
I.1-CADRE D’ETUDE
I.1.1-Choix du thème et du milieu d’étude
I.1.2-Monographie du District
I.1.2.1-Situation géographique
I.1.2.2-Type du sol et végétation
I.1.2.3-Hydrographie
I.1.2.3.1-Cours d’eau
I.1.2.4-Climat
I.1.2.5-Economie du District
I.1.2.5.1-Elevage
I.1.2.5.2-Industrie animale
I.1.2.5.3-Santé animale
I.1.2.5.4-Pêche
I.1.2.6-Institution vétérinaire
I.1.2.6.1-Institution publique
I.1.2.6.2- Institution privée
I.1.3-Lieux d’intervention
I.1.3.1-Le cabinet vétérinaire FAFIA
I.1.3.1.1-Présentation du cabinet
I.1.3.1.2-Organisation interne
I.1.3.2-Tuerie municipale
I.2-MATERIELS
I.2.1-Les ressources humaines
I.2.1.1-Les techniciens
I.2.1.2-Les éleveurs
I.2.1.2.1-Eleveurs des vaches laitières
I.2.1.2.2-Eleveurs de bœufs de trait
I.2.1.3-Les bouchers .
I.2.1.4-Marchands de bestiaux .
I.2.1.5-Les malades de tuberculose au centre de dépistage et de traitement .
I.2.2-Les bovins
I.2.2.1-Les animaux d’élevage .
I.2.2.2-Les animaux destinés à l’abattage
I.2.2.2.1-Origine .
I.2.2.2.2-Age et sexe des animaux
I.2.3-Matériels d’enquête
I.2.4-Matériels d’inspection
I.3-METHODES
I.3.1-Phase préparatoire
I.3.2-Documentation
I.3.3-Les enquêtes
I.3.3.1-Aux techniciens
I.3.3.2-Aux éleveurs
I.3.3.3-Aux malades du centre antituberculeux
I.3.3.4-Aux marchands de bovidés .
I.3.3.4-Aux bouchers
I.3.3.5-À l’inspection des viandes
I.3.4-Méthode d’inspection des viandes .
I.3.4.1-Visite sur pied .
I.3.4.2-Abattage des animaux
I.3.4.3-Examen post mortem
I.3.4.3.1-L’examen de la tête
I.3.4.3.2-Examen de viscères
I.3.4.3.2.1-Poumon
I.3.4.3.2.2-Foie
I.3.4.3.2.3-Cœur
I.3.4.3.2.5-Rates
I.3.4.3.2.6-Rein
I.3.4.3.3-Examen de la carcasse
I.3.5-Validation des résultats
I.3.5.1-Collecte de données
I.3.5.2-Enregistrement des données .
I.3.5.3-Analyse des données
I.3.5.4-Interprétation de mesure d’association
I.3.5.5-Présentation de résultat
II. RESULTATS
II.1-RESULTATS ZOOTECHNIQUES
II.1.1-Facteurs de risque
II.1.1.1-Vache laitière
II.1.1.1.1-Situation des éleveurs
II.1.1.1.2-Les lieux d’élevage
II.1.1.1.3-Alimentation
II.1.1.2-Zébu malgache
II.1.1.2.1-Contrainte d’élevage
II.1.1.2.2-Contraintes d’alimentation
II.1.1.2.3-Abreuvement
II.1.1.2.4-Habitat
II.1.1.2.5-Contrainte pathologique .
II.1.1.2.6-Commercialisation
II.2- SITUATION ZOOSANITAIRE
II.2.1-Les maladies dominantes
II.2.3-Tuberculose bovine
II.2.3.1-Selon les techniciens
II.2.3.2-Selon les éleveurs
II.3-RESULTATS D’INSPECTION DE VIANDE .
II.3.1-Ante-mortem .
II.3.1.1-Etat général de l’animal
II.3.1.2-Signe clinique
II.3.2-Examen post-mortem
II.3.2.1-Résultat d’ensemble
II.3.2.2-Prévalence de la tuberculose par origine des bovins
II.3.2.3-Les saisies d’organes
II.3.2.4-Variation avec l’âge
II.3.2.5-Variation avec l’état général
II.4-LES IMPACTS DE LA TUBERCULOSE BOVINE
II.4.1-Impact économique
II.4.2-Impact sur la santé publique
III. DISCUSSION ET SUGGESTION
III.1-LES PROBLEMES RENCONTRES ET LES SUGGESTIONS POUR LA LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE BOVINE
III.1.1-Liés aux responsables d’élevage et de la santé animale
III.1.2-Liés aux terrains
III.1.2.1-Sur l’élevage
III.1.2.2-Réalisation de dépistage
III.1.2.3-Réalisation d’abattage
III.1.2.4-Mise en place des postes de contrôle
III.1.2.5-Sur la santé publique
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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