Développement de modèles dentaires anatomiques numériques pour l’impression 3D

Développement de modèles dentaires anatomiques numériques pour l’impression 3D

Analyse des besoins en Odontologie Conservatrice 

 Simuler des lésions carieuses 

Un des aspects déroutant des travaux pratiques d’Odontologie Conservatrice est le fait que les étudiants doivent créer eux-mêmes une cavité de carie pour ensuite la reboucher. Cela s’explique par le fait que les dents en résine actuellement utilisées simulent des dents parfaitement saines. De nos jours, cette approche peut paraitre totalement anachronique et pourrait même avoir des effets contre-productifs au niveau pédagogique. Idéalement, les dents à restaurer devraient disposer d’une lésion préexistante, que les étudiants auraient à préparer, selon une approche minimalement invasive, puis restaurer. Un aspect essentiel serait donc de pouvoir disposer de dents simulant des dents atteintes de lésions carieuses. 

 Simuler la sévérité des lésions carieuses

 En pratique clinique, l’approche thérapeutique des lésions carieuses est, entre autres, fonction de la sévérité des lésions. Les dents que nous restaurons ne sont pas saines et les cavités très différentes de celles que l’on peut faire nous-même en TP. Afin de pouvoir simuler au mieux la pratique clinique, il faudrait pouvoir disposer de modèles dentaire simulant des lésions carieuses de sévérités variables. Cela permettrait aux étudiants de mettre en pratique leurs connaissances théoriques et d’adopter une démarche thérapeutique guidée par la sévérité des lésions auxquelles ils sont confrontés. De plus, cela permettrait également de gérer la progression de la difficulté au sein des différentes séances de travaux pratiques. Afin d’obtenir la dextérité nécessaire à l’exercice de l’art dentaire, les étudiant pourraient être confrontés dans un premier temps à des lésions initiales, puis progressivement être confrontés à des lésions sévères. Afin de rester totalement en accord avec l’enseignement théorique, l’idéal serait de disposer de modèles dentaires basés sur des classifications lésionnelles modernes telles que l’ICDAS II et l’ICCMS. 

 Classification ICDAS II

 L’ICDAS II (Système international de détection et d’évaluation des caries) permet de diagnostiquer et d’évaluer la sévérité d’une lésion carieuse. Cette classification a été établie par l’International Caries Detection and Assessment System Coordinating Commitee à Baltimore, aux États-Unis, en 2005. (4) Cette classification présente sept stades : • Le stade 0 correspond à une dent saine. • Le stade 1 correspond aux premiers changements visibles après séchage de la dent avec des zones blanches et d’autres marron. • Le stade 2 correspond à un changement visible distinctement au niveau de l’émail sans séchage avec des colorations blanches et marron. • Le stade 3 correspond à une rupture localisée de l’émail sans atteinte dentinaire sous-jacente. • Le stade 4 correspond à une atteinte dentinaire visible par transparence avec ou sans cavitation amélaire. • Le stade 5 correspond à une atteinte cavitaire de l’émail avec dentine exposée. • Le stade 6 correspond à une lésion amélo-dentinaire étendue. 6 Figure 2 : Classification ICDAS II (5) Bien que l’objectif premier fût de développer une méthode visuelle, la classification ICDAS permet également une évaluation radiographique des lésions carieuses, comme illustré dans la figure 2. Figure 3 : Classification ICDAS radiologique (courtoisie Dr B. Ballester)

 Classification ICCMS

 La classification ICCMS (International Caries Classification and Management System) se base sur l’ICDAS II en regroupant les stades lésionnels deux à deux. Cette classification distingue donc des lésions carieuses initiales, modérées et sévères. 7 Figure 4 : Classification ICCMS (6) Les stades ICDAS II 1 et 2 (lésions initiales) constituent des lésions sans rupture macroscopique de l’intégrité structurelle de la dent. Le diagnostic visuel est basé sur des critères de changements colorimétriques propre à l’émail avec ou sans séchage. Ces lésions ne nécessitent pas d’instrumentation de la part du praticien, mais uniquement des traitements non-invasifs tels que le nettoyage prophylactique professionnel, le scellement de sillons, l’infiltration de résine ou encore la fluoration. (6) Concernant les stades ICDAS II 3 et 4 (lésions modéré), il y a une atteinte des tissus dentaires qui concerne soit l’émail, soit la dentine. Le chirurgien-dentiste doit réaliser au cas par cas des traitements non-invasifs ou des traitements restaurateurs ultraconservateurs. (6) Le stade 3 correspond à une rupture localisée de l’émail sans atteinte dentinaire, qui pourrait être facilement simulée par de petites lacunes au sein des sillons. Sa gestion en micro-dentisterie moderne peut nécessiter l’ouverture localisée de sillons préalablement à un nettoyage prophylactique et la mise en place d’un scellement des sillons. Le stade 4 de l’ICDAS II est caractérisé par un changement colorimétrique décrit comme une « ombre » due à de la dentine cariée sous-jacente à un émail principalement intact. Le chirurgien-dentiste doit instrumenter la dent afin d’éliminer les tissus cariés et restaurer la dent de manière étanche

Table des matières

INTRODUCTION
I. LES MODELES DENTAIRES EN ODONTOLOGIE CONSERVATRICE A LA FACULTE D’AIXMARSEILLE
I.1 ÉTAT ACTUEL
I.2. COUT DES MODELES PEDAGOGIQUES ACTUEL
I.3. ANALYSE DES BESOINS EN ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
I.3.1 Simuler des lésions carieuses
I.3.2 Simuler la sévérité des lésions carieuses
I.3.3 Simuler le risque d’effraction pulpaire
I.3.4 Simuler l’activité des lésions carieuses
I.3.5 Simuler une meilleure occlusion
I.3.6 Réduire les coûts
II. MODELES DENTAIRES & IMPRESSION 3D
II.1. REVUE DE LA LITTERATURE
II.1.1 Matériels et méthodes
II.1.2 Résultats
II.1.3 Discussion
III. MATERIEL ET METHODES POSSIBLES18
III.1 LES METHODES D’ACQUISITION18
III.1.1 La tomographie volumique à faisceau conique (TVFC)
III.1.2 Le scanner de laboratoire
III.1.3 Le scanner intra-oral
III.2 LES LOGICIELS DE MODELISATION TRIDIMENSIONNELLE
III.2.1. Modélisation de « A à Z »
III.2.2. Edition de modèles 3D
III.3 LES TECHNIQUES D’IMPRESSION 3D
III.3.1 La Low Force Stereolithography (LFS)
III.3.2 Le Selective Laser Sitetings (SLS)
III.3.3 Le Fused Deposition Modelling (FDM)
III.3.4 Le Polyjet®
IV. METHODE DE PRODUCTION RETENUE
IV.1. METHODE D’ACQUISITION
IV.2. PREPARATION DU MODELE SCANNE POUR L’IMPRESSION 3D
IV.3. L’IMPRESSION 3D
V. RESULTATS
V.I MODELES PEDAGOGIQUES
V.II EVALUATION PEDAGOGIQUE
V.III EVALUATION DU TEMPS D’IMPRESSION
V.IV EVALUATION DU COUT D’IMPRESSION
VI. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ILLUSTRATIONS

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