L’ELEVAGE BOVIN A AMPANIHY-OUEST
LE CLIMAT
Les causes des préci s précipitations
Un rappel des causes des précipitations va nous permettre de mieux situer les fameuses sécheresses estivales qui, périodiquement, menacent gravement le déroulement normal des cycles culturaux et des pâturages : par ailleurs, rappelons que l’alternance des saisons chaudes et fraîches dépend du balancement apparent du soleil autour de la terre. Ceci étant dit, voici les différents types de précipitations et l’explication des mécanismes élémentaires : – Les précipitations d’origine frontale ; elles sont plus fréquentes en hiver, plus abondantes près des côtes (Androka). Dans une certaine mesure, par leur présence, elles apparentent le climat tropical du sud malgache aux climats méditerranéens. En définitive, elles sont dues à des perturbations frontales, issues de coulées polaires. – Les précipitations sont dues à la convergence inter-tropicale qui descend vers le sud, empruntant le « couloir dépressionnaire plus ou moins marqué sur le canal » (G. DONQUE) ; uniquement pendant la saison chaude. Précipitations très abondantes partout (quoique toujours plus fortes près des côtes) mais possibilité d’association avec des fronts (air sub-polaire dégénéré) ou des phénomènes de thermoconvection vers l’intérieur. Les véritables cyclones tropicaux sont rares ; ils existent néanmoins et se font surtout sentir vers le littoral d’Itampolo et d’Androka (par exemple en Janvier 2005). Citons, en outre, le cyclone tropical « GAFILO » qui a traversé le sud ouest malgache de Tuléar vers le sud-est en janvier 2004 et qui fut la cause de nombreuses inondations et destructions. Dans la ville d’Ampanihy, par exemple, il y eut des centaines de maisons détruites. 8 – Précipitations de convection thermique pendant la saison chaude en raison de la saturation de l’air et des très forts maxima de température ; orages abondants en fin d’après-midi. – Il y d’autres précipitations dues à la brise de mer, etc. toujours pendant l’été. L’ensemble de ces précipitations, à l’exception des pluies d’origine frontale limitées à la côte pratiquement, au sud du tropique, se situe donc sur les 3 à 4 mois de la saison chaude et humide. Outre les conditions thermiques favorables et notamment l’instabilité plus grande de l’air, c’est toutefois pendant cette période que l’effet de subsidence des alizés de l’Est demeure le plus faible, l’anticyclone des Mascareignes (S-E de Madagascar) étant affaibli. Par contre, durant l’hiver, les décharges polaires sont plus fortes et plus nombreuses, et renforcent l’anticyclone, ce qui a pour conséquence d’activer les alizés et donc, leur subsidence sur le versant sous le vent. N’est-il pas alors très simple d’imaginer que les années sèches, à saison humides déficitaires (2 sur 5 environ), l’activité polaire est particulièrement intense, créant de facto une situation de saison sèche ? Cette explication est très plausible. Cependant, nous avons constaté que les coulées polaires, au terme desquelles on trouve la fameuse décharge polaire, peuvent avoir deux directions fondamentales ; ainsi, si au lieu d’être franchement méridionales, elles prennent une direction sub-méridienne jusqu’au tropique, l’air sub-polaire même très dégénéré qui les caractérise, aboutit à des précipitations de nature frontale assez abondante, d’autant plus que l’air est très instable. Il ne semble pas que la déforestation qui ne cesse de se poursuivre, ait déjà des effets importants sur la pluviométrie ; en tous cas, les séries de données de quelques stations ne permettent pas de prouver un assèchement progressif. D’après notre analyse ci-dessus, le District d’Ampanihy-Ouest comme les autres zones du Sud-Ouest malgaches, selon la classification tropicale habituelle, 9 a un « climat semi-aride à pluies d’été » et que, dans de telles conditions, les cours d’eau jouent un rôle important. En définitive, donc, seule la saison chaude est pénible ; l’humidité relative y est maximum, l’air sursaturé, tandis que les températures restent très élevées, les baisses nocturnes relativement faibles. Ceci explique bien sûr la prolifération des maladies infectieuses et l’accroissement de la mortalité. Par contre, d’Avril à Octobre, le climat est beaucoup plus sain ; seuls les coups de froid périodiques, en relation avec le vent du Sud (TSIOKANTIMO), sont à redouter.
La pluviosité
Le littoral d’Ampanihy-Ouest est parmi les stations les moins arrosées de la grande île : 285mm de pluviosité moyenne annuelle à Itampolo. Le climat de cette frange littorale est à la limite de l’aride et sub-aride. La pluviosité augmente au fur et à mesure qu’on entre du littoral vers l’intérieur des terres : 285mm à Itampolo, 566mm à Ampanihy ville. Dans l’ensemble, le district d’Ampanihy-Ouest est caractérisé par un climat aride-chaud. Le passage de fronts froids dans le sud de l’île, surtout pendant l’hiver austral, entraîne une atténuation du caractère saisonnier des pluies. On constate l’extrême irrégularité des précipitations. Irrégularité des totaux pluviométriques d’une année à l’autre, les variations inter-annuelles pouvant aller du simple au triple : ainsi à Ampanihy-ouest, il est tombé 872,6mm en 1999, et seulement 387mm en 2002. Irrégularité du nombre de jours de pluies aussi : à Ampanihy-ouest, il y a eu 75 jours de pluie en 1999, et 32 jours en 2002. 10 Il y a une irrégularité, aussi, de la répartition des pluies au cours d’une année donnée, plusieurs mois consécutifs pouvant être entièrement secs, tandis qu’en 24 heures, il peut tomber une quantité de toute l’année normale : ainsi, il s’est produit en 2002 quatre mois (juin, juillet, août, septembre) consécutifs dont la quantité des précipitations est de 0mm, alors que 209,7mm tombent au mois de février. Ces irrégularités de la pluviosité sont bien caractéristiques des régions arides. Pendant les périodes de sécheresse prolongée, la vitesse du vent est forte d’où l’érosion éolienne. D’autre part, les pluies exceptionnelles sont génératrices d’un ruissellement de courte durée, mais entièrement brutal et efficace au point de vue érosif. Donc ce climat a une grande influence sur l’érosion. D’après cette figure, on a vu une évolution en dent de scie de la pluviométrie dans la zone d’Ampanihy-Ouest de 1997 à 2004. C’est-à-dire, il y a alternance de l’année sèche et de l’année humide d’une année à l’autre. L’année 2002 est l’année la plus sèche dans la dernière décennie, car il tombe 387mm dont 209,7mm tombe au mois de février seulement. En 1999, il tombe 872,6mm, c’est l’année la plus humide dans cette décennie.
Les températures
Mais les éléments essentiels du climat ne se résument pas aux précipitations ; il faut aussi tenir compte des facteurs thermiques qui permettent, entre autres, d’expliquer les très fortes évapotranspirations. La température moyenne est supérieure à 24°C ; toutefois, en plaine saison fraîche, la température moyenne est parfois assez basse, ceci étant dû au refroidissement nocturne : souvent moins de 15°C à Ampanihy-Ouest, vers 6h du matin. 12 D’autre part, s’il paraît logique que la latitude ait une influence sur les températures, nous ferons remarquer que l’effet de continentalité accentue les écarts thermiques tandis que la mer, au contraire, pondère les températures : Androka est moins chaud qu’Ampanihy ou Fotadrevo. Enfin, toujours en ce qui concerne les températures, le principe de TROLL, selon lequel l’amplitude diurne Ad doit être supérieure à l’amplitude annuelle Aa dans le domaine climatique inter-tropical, est tout à fait vérifié ici : Ampanihy : Ad = 15°3 et Aa : 8°5 Androka: Ad = 8°4 et Aa = 7°1
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