Projet de diversité des faciès d’écoulements et
des habitats de la Boivre sur la rivière
Introduction générale
Depuis le moyen âge les cours d’eau français ont subits de grandes modification sur leurs tracés par la mise en place de moulins hydrauliques. Ces moulins servaient pour diverses raisons telles que la mise en farine du blé. Le système ingénieux consistait à stocker de l’eau en amont du barrage et faire varier le niveau de l’eau dans le canal d’amené du moulin via la vanne usinière pour pouvoir faire tourner la roue du moulin ,créer de l’énergie cinétique et ainsi faire tourner des engrenages à l’intérieur du moulin qui pouvaient par la suite être reliés à différentes machines telles que des meules en pierres pour le blé. Les usages ce sont peu à peu dissipés au 20ème siècle avec l’abandon de leurs fonctions et une absence de variation des hauteurs d’eaux en amonts. Le canal mit en bief pour amener les eaux au moulin était donc autre fois constitué d’un milieu courant avec des vitesses d’écoulement élevées. Mais suite à cette absence de vannage et de régulation des hauteurs d’eau, les écoulements se sont mis à stagner, le niveau de l’eau restant constant toute l’année, la végétation ne pu plus développer son racinaire en profondeur. Ceci a donc entrainé l’érosion en largeur et en profondeur du cours d’eau, réduisant le rayon hydraulique et favorisant encore plus la stagnation des eaux. Cette absence de vannages a entrainé également une succession de sédiment qui ne pouvait plus franchir les vannes réduisant ainsi le transport sédimentaire et paralysant ainsi le bon fonctionnement du bassin versant. La dévalaison et la remonté des poissons étaient et sont toujours des problèmes majeurs des moulins car les poissons ne pouvant franchir les seuils et les vannes de moulins soit à cause d’une force de dissipation des eaux trop importante ou par le fait que l’ouvrage est trop haut pour être franchi. Ceci paralyse donc les espèces piscicoles et encore plus particulièrement les poissons migrateurs tels que le saumon, la truite de mer, l’alose, la lamproie et autres. La construction des ouvrages faisant obstacle à la continuité longitudinale a participé à la diminution des effectifs piscicoles et au transport des sédiments qui représentent aujourd’hui le principal axe d’aménagement des cours d’eau.
Caractéristiques générales
Le moulin
Le moulin étant inhabité, et n’ayant plus d’usages, la commune fit récemment acquisition de ce dernier, souhaitant le rénover pour s’en servir de site pédagogique. La roue du moulin est associée à une micro turbine ayant permis anciennement de produire de l’hydroélectricité. La commune ne souhaite pas remettre en fonction cette roue mais souhaite cependant garder un flux d’eau sous cette dernière. Le moulin, situé en rive droite, est implanté au fil de l’eau. Il n’est donc pas alimenté par un bief distinct du cours principal. Le cours d’eau est donc directement en bief sur une longueur de 130 mètres en amont du moulin. Le cours principal étant sollicité, les ouvrages du moulin ont donc remonté la ligne d’eau de ce cours ayant une influence en amont de 700 m soit jusqu’en aval proche du pont de la départemental D87. La ligne d’eau actuelle est gérée au plus proche de la cote légale historique, selon le droit d’eau, toutes vannes fermées, l’eau s’écoule par surverse au niveau des maçonneries du seuil de décharge. On distingue cependant un ancien aménagement au niveau du seuil, des glissières où était présent entre chaque rainurage des planches en bois rehaussant ainsi la ligne d’eau de 30 cm. Cet ancien aménagement est illégal, ne respectant donc pas le droit d’eau qui a été cité cidessus. La vanne usinière permettent de gérer les niveaux d’eaux est manœuvrable directement depuis l’intérieur du moulin. Cette dernière n’a pas été manœuvré depuis longtemps à en juger par un envasement important du bief en amont de cette dernière. L’ensemble du site sera également ouvert à la promenade en rive gauche grâce à cette acquisition et également suite à l’abattage de la peupleraie communal réalisé durant l’été 2016 en amont du site.
La partie amont du moulin
La partie en amont du moulin est caractérisée, en rive gauche et rive droite, par des terrains communaux, sauf les 400 m en amont du moulin en rive droite, en partie privée. En rive gauche était présente la peupleraie citée précédemment et en rive droite des jardins privés. Sur la partie communale (amont rive droite) un espace détente avec des jeux et notamment un théâtre de verdure a été aménagé. En amont du moulin était présent un bélier hydraulique permettant d’alimenter en eau le château situé en rive droite. L’ouvrage n’est plus fonctionnel mais le propriétaire souhaite de le réhabiliter un jour. Un étang appartenant à l’ancien propriétaire, était présent en rive gauche et était alimenté via deux prises d’eau sous formes de canalisation. Cet étang fût comblé par la commune à l’achat du moulin pour en faire un futur parking car il avait beaucoup de désavantages tels qu’une emprise foncière non utilisable pour le stationnement et l’accueil de visiteurs, une eau stagnante propice à la prolifération des moustiques et une interdiction de remplissage de l’étang en été. Le manque d’entretient du moulin, et ses ouvrages ont engendré de multiples brèches en rive gauche dans la digue permettant de maintenir une hauteur d’eau suffisante dans le cours de la Boivre. Ces brèches ont ainsi crée de multiples petits bras courants dans la zone humide mais ne permettant malheureusement pas la continuité écologique et sédimentaire (figure 3). Figure 3 : Multiples petit bras en rive Gauche suite aux brèches de la digue (source : La présence d’une île à 200 m en amont du moulin (figure 4), est la résultante de la création d’un deuxième bras permettant de faire abreuver des ovins dans les années 1940. L’existence d’une première zone de profondeur importante à 300m en amont du moulin (figure 5). La partie amont est également un lieu associé à la pratique de la pêche de 1ère catégorie piscicole. Elle y est ouverte du 2 ème samedi de mars au 3ème dimanche de septembre. Un parcours de truite « loisirs » est présent du pont de la D87 au pont du lieu-dit « la cassette » en limite communale avec la ville de Poitiers. Il est donc important de garder cette continuité piétonne sur les bords de la Boivre pour pouvoir permettre la pratique de la pêche.
1. Introduction générale |