OPTIMISATION DES CONDITIONS D’EXPORTATION DE CHEVRES

OPTIMISATION DES CONDITIONS D’EXPORTATION DE CHEVRES

INTRODUCTION 

Avec l’agriculture et la pêche, l’élevage occupe la première activité des malgaches. L’élevage de bovin, de porcin, des petits ruminants et des volailles sont les plus pratiqués. Les petits ruminants comprennent les ovins et les caprins. En ce qui concerne l’élevage caprin, le recensement de l’Agriculture 2004 – 2005 montre un cheptel de 1 300 000 têtes dans toute l’île. Atsimo Andrefana, Androy, Sofia, Anosy, Boeny, Menabe sont les régions potentielles de l’élevage caprin (MAEP, 2006). La Région Boeny a un climat de type tropical sec, chaud pendant 7 mois avec une température annuelle moyenne de 25°C. Ses pâturages naturels sont constitués par des végétations du type arbustif. Elle est donc favorable à l’élevage caprin qui demande une certaine sécheresse, un climat sec et l’existence de buisson épineux. Mais pour des raisons culturelles, financières, sociales et économiques, très peu de gens s’intéressent encore à cet élevage. En effet, d’après le recensement agricole de 2004-2005, il n’y a que 864 exploitants de chèvres dans la Région, correspondant à 16 420 têtes de caprins. (MAEP, 2006) Les caprins produisent de la viande, du lait et de la laine. Plusieurs marchés s’ouvrent actuellement aux produits issus du caprin, surtout les chèvres sur pied et beaucoup de pays musulmans importent des caprins. Ils peuvent donc être une ressource financière motivante pour les éleveurs et une source de devise pour la région et même pour le pays, c’est-à-dire que l’exportation de chèvre est une activité qui peut développer la Région de Boeny. Cependant, plusieurs conditions doivent être respectées pour acquérir ces marchés telles que la régularité de la vente et la qualité des produits. En 2004, la Région de Boeny a déjà exporté vers le Comores et un projet d’exportation vers la Mayotte a été lancé en 2006, dans le cadre d’une coopération entre elle et le Département de Mayotte. Elle a déjà installé un parc de mise en quarantaine des chèvres exportables (Région Boeny, 2007). Mais jusqu’à ce jour, aucune vague de chèvres n’a été expédiée vers la Mayotte. Cela amène à poser la question suivante : est-ce que les chèvres de Boeny sont exportables et appropriées aux besoins du marché en terme de quantité, de qualité, et de régularité ? La présente étude tente de répondre à cette question. Ce travail fait partie de la recherche appliquée financée par le PSDR/FCRA thème 014 intitulé « Production de lait de chèvre et de laine » conduit par le Département Elevage et IAA de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques qui vise à promouvoir la production de laine et de lait de chèvre, puis de la viande de chèvre orientée vers le marché. Elle a été conduite dans les 3 ex-Faritany de Mahajanga, Toliara et Antsiranana (RAKOTOZANDRINY et al., 2005). 2 Dans un cadre macro-économique, cette étude contribue au défi 4 de l’engagement 4 sur le développement rural du MAP qui est de « Promouvoir les activités orientées vers le marché » (MAP, 2006). L’objectif global de l’étude est d’optimiser les conditions d’exportation de chèvre dans la Région de Boeny. Les objectifs spécifiques sont :  d’identifier et d’analyser la filière caprine,  de connaître l’exportation de chèvres dans la région de Boeny  de donner des perspectives d’avenir. Les hypothèses retenues considèrent que :  la filière caprine peut être une filière porteuse pour la Région de Boeny  l’exportation de chèvre peut rehausser la situation économique de la région  Les solutions adoptées peuvent améliorer les conditions d’exportations de chèvre dans cette région. Les résultats attendus à travers cette étude sont :  la filière caprine sera identifiée et analysée,  l’exportation de chèvre dans la Région Boeny sera connue,  les solutions adoptées seront formulées. La démarche méthodologique adoptée comprend l’étude bibliographique, l’enquête et entretien avec divers acteurs de la filière qui sont les éleveurs, les collecteurs, les exportateurs, les vendeurs et les personnes ressources. Les résultats aboutissent à l’analyse de la filière et à la connaissance de la situation actuelle de l’exportation de chèvre de la Région, c’est-à-dire :  Les forces et les faiblesses de la filière sur l’aspect technique, l’aspect organisationnel, l’aspect financier et culturel ;  Les opportunités et les menaces de la filière sur la politique générale, la production, la transformation, la distribution, la consommation et le service d’appui ;  Les points forts et les points faibles du projet d’exportation. Les discussions portent sur les perspectives d’avenir de la filière chèvre dans la Région de Boeny ; des recommandations techniques, organisationnelles et financières sont formulées pour optimiser les conditions d’exportation de chèvre.

Analyse de la filière caprine

 L’analyse de la filière porte sur la politique nationale et internationale, la production, la transformation, la distribution, la consommation et les Services d’appui. 121- Politique nationale et internationale Madagascar a importé 2 074 caprins de l’Australie. Ces animaux ont débarqué à Toamasina le 16 janvier 2008. Les 400 caprins sont des chèvres à laine et les restes sont des races à viande (Nivo. A, 2008). Cette importation est une politique de l’Etat pour contribuer à l’amélioration de la race caprine à Madagascar et au doublement de la production alimentaire. Un des objectifs de la MAP est la promotion des activités orientées vers le marché. Et comme les caprins sont des produits recherchés sur le marché mondial, le gouvernement malgache a approuvé cette importation lors du conseil des Ministres le mois d’Août 2007. Au niveau régional, l’intensification de la production des caprins est un objectif de la politique de développement régional de Boeny, et en particulier dans le District de Marovoay. La mise en place d’un système d’encadrement technique de proximité, l’amélioration de la couverture des vétérinaires privées et la promotion de ses appuis, l’intensification des encadrements techniques sont aussi des objectifs de la région pour améliorer l’élevage y compris celui du caprin (Région de Boeny, 2005). 

 Production nationale 

Les éleveurs se procurent de leurs cheptels caprins soit en les achetant au marché ou auprès des éleveurs voisins, soit par des héritages ou des dons. Dans tout Madagascar, le cheptel moyen d’un exploitant est de 6 têtes de chèvres. Le Graphe n°1 montre l’effectif moyen de chèvres par exploitant dans les 22 Régions de Madagascar. 11 Graphe 1 : Effectif moyen de chèvres par exploitant dans les 22 Régions Source : MAEP, 2006 Les principales Régions productives sont Anosy, Vatovavy Fitovinany, Menabe, Analamanga, Bongolava, Boeny, Atsimo Andrefana, Androy et Betsiboka (MAEP, 2006). Elles sont présentées dans le Tableau n° 5 suivant. Tableau 5 : Les principales régions productrices de caprin Région Effectif de caprin (tête) Pourcentage par rapport au cheptel total Pourcentage cumulé .Il existe deux races caprines à Madagascar : la race locale et la race angora. Les principaux produits de la chèvre sont la viande, le lait et la laine. Le Tableau n°6 montre les produits caprins. Concernant les races importées d’Australie, l’estimation de production journalière de viande est de 90kg. Ces races peuvent aussi données 12 litres de lait par jour. La production de la laine est encore non déterminée. Ces chèvres importées sont de race à viande « Boer » et de race à laine « Angora » (enquête personnelle, 2008). 

La viande

 La viande de chèvre est consommée par environ 70% de la population mondiale. Par contre, le type et l’âge de la chèvre consommée varient énormément selon les pays et les coutumes. La chèvre est une source de viande importante pour la plupart des pays d’Afrique et d’Asie. Les pays méditerranéens et latino-américains consomment également beaucoup de viande de chèvre (Association E.F.N, 2002). A Madagascar, ce sont la race locale et la race angora reformé qui donnent de la viande. Mais du point de vue du rendement de production, les consommateurs préfèrent la viande des races locales qui ont des goûts caractéristiques et délicieux. Ce sont donc ces races qui sont le plus élevées sur toute l’île. Les clients comoriens apprécient également la race locale malgache. (Enquête, 2007) Le Tableau n°7 ci-après montre les caractéristiques de la viande de chèvre avec celle d’autres espèces. La comparaison se fait à travers un rôti de 85 grammes de 5 types de viande. La composition de la viande de chèvre ressemble beaucoup à celle du poulet. Elle est riche en gras insaturés et en oméga-3, offrant ainsi un avantage marketing et nutritionnel sur les autres viandes rouges pour les consommateurs soucieux de leur santé. (Association E.F.N, 2002). 

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