DIAGNOSTIC DE L’ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE 

DIAGNOSTIC DE L’ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE 

ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE VUE A L’USFR PNEUMOLOGIE CHU D’ANTANANARIVO

DIAGNOSTIC POSITIF 

ASPERGILLOME PULMONAIRE 

L’aspergillome pulmonaire est la forme la plus reconnue de l’aspergillose respiratoire, il atteint actuellement 10 à 15% des patients avec cavité préexistante pulmonaire(2). Il se développe souvent sur une cavité pulmonaire préexistante. L’aspergillome est composé de : hyphes fongiques, cellules inflammatoires, fibrine, mucus, débris tissulaire. Le diagnostic de l’aspergillome est souvent basé sur la clinique et la radiographie, combinées à la sérologie ou à l’isolement d’Aspergillus. 

Facteurs de risque

 Beaucoup de maladies avec excavation pulmonaire se compliquent d’aspergillome, notamment : tuberculose, sarcoïdose, bronchectasie, kyste bronchique et bulle, spondylarthrite ankylosante, néoplasie et infection pulmonaire (19, 20). Mais les séquelles de la tuberculose sont les facteurs favorisant les plus fréquents (21). 

Signes cliniques

 La plupart des patients avec aspergillome sont asymptomatiques. Lorsque les symptômes sont présents, il s’agit souvent d’hémoptysie minime. Mais une hémoptysie foudroyante peut survenir en cas de tuberculose sous-jacente (22). 11 Moins communément, les patients peuvent présenter : une toux, une dyspnée qui sont plutôt en rapport à la maladie sous-jacente et une fièvre qui peut être secondaire à la maladie sous-jacente ou à une surinfection bactérienne. 

Signes paracliniques

 Radiographie thoracique 

Elle démontre la présence d’une masse souvent au niveau du lobe supérieur, mobile à l’intérieur d’une cavité préexistante, appelé : image en “grelot”, avec un croissant gazeux polaire supérieur (23). Le changement de position de la masse selon la position du patient est un signe intéressant mais variable. Figure 3. Radiographie thoracique montrant une excavation lobaire supérieure gauche avec image en grelot (24) L’aspergillome pulmonaire peut par ailleurs revêtir des aspects plus atypiques comme : – une opacité pseudo-tumorale ; – une image excavée (25) où la truffe aspergillaire contracte des rapports étroits avec la paroi cavitaire, sans aménager de croissant gazeux ou – une image hydro-aérique 

Scanner thoracique

 Il peut être nécessaire pour visualiser l’image en grelot qui n’apparait pas à la radiographie thoracique (24). Figure 4. Image en grelot au scanner thoracique (27) 

Mycologie 

La culture des crachats ou d’autres prélèvements sur milieux de Sabouraud à la recherche d’Aspergillus est positive dans seulement 50% des cas. Elle demande jusqu’à 6 jours. L’espèce aspergillaire la plus retrouvée dans telle lésion est Aspergillus fumigatus. 

Sérologie

 Les anticorps précipitant contre l’Aspergillus fumigatus sont mis en évidence par immunodiffusion radiale, immunoélectrophorèse à la recherche des arcs de précipitines anti-Aspergillus ou test ELISA pour la détection des IgG et IgE spécifiques. Les anticorps IgG contre Aspergillus sont positifs dans le sérum dans la plupart des cas mais peuvent être négatifs en cas de corticothérapie. L’antigène aspergillaire peut être retrouvé dans le liquide de lavage bronchoalvéolaire mais la valeur diagnostique de ce test est variable (28). 13 I.6.1.2.ASPERGILLOSE PULMONAIRE INVASIVE (API) L’aspergillose pulmonaire invasive est la forme inflammatoire systémique, qui se développe chez un patient immunodéprimé. L’incidence moyenne de l’aspergillose pulmonaire invasive est estimée à 25% chez les patients avec leucémie aigue, à 5 à 10% après greffe allo génique de moelle osseuse, et 0,5 à 5% après traitement cytotoxique ou greffe autologue de moelle osseuse et transplantation d’organe solide. 

Facteurs de risque

Les terrains sous-jacents sont associés à un risque accru d’API : • neutropénie prolongé (<500/mm3 plus de 10 jours) ou dysfonctionnement leucocytaire ; • transplantation (surtout pulmonaire et la greffe de cellule souche hématopoïétique) ; • hémopathie maligne (surtout leucémie) ; • traitement cytotoxique ; • SIDA au stade avancé. 

Signes cliniques

 Les signes sont non spécifiques et compatibles à une broncho-pneumopathie avec des signes généraux : fièvre résistante aux antibiotiques, ou des signes d’appels respiratoire tels que : toux, expectoration et dyspnée. Les patients peuvent présenter également : une douleur thoracique (par invasion vasculaire à l’origine d’un petit infarctus pulmonaire), ou une hémoptysie qui est souvent minime mais peut être abondante. L’infection aspergillaire peut se disséminer par voie hématogène à d’autres organes, surtout au niveau cérébral, et moins fréquemment cutané, rénal, pleural, cardiaque ou hépatique. (30) 1

Signes para clinques 

Radiographie pulmonaire

 Elle est peu contributive au stade précoce car non spécifique pouvant montrer : des opacités arrondies, des infiltrations pleurales en faveur d’infarctus pulmonaire, ou des excavations. D’autres signes radiologiques comme l’image en verre dépoli, l’image de condensation ou la forme en croissant d’apparition tardive qui, siégeant dans la région du nodule d’origine, est secondaire à la nécrose nodulaire (31). Aucun signe n’est pourtant spécifique de l’API. 

Scanner thoracique

Il est plus contributif s’il est combiné à l’imagerie à haute résolution (32) montrant des multiples nodules et le signe du halo apparaissant comme une zone de légère atténuation due à l’hémorragie autour du nodule.

Table des matières

INTRODUCTION
I.REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. DEFINITION
I.2. TAXONOMIE DES ASPERGILLUS
I.2.1. DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE
I.2.2. CARACTERES IMMUNOLOGIQUES
I.2.2.1. antigenes solubles
I.2.2.1.1. Antigènes somatiques
I.2.2.1.2. Antigènes métaboliques
I.2.2.2. Antigènes figurés
I.3. PHYSIOPATHOLOGIE
I.3.1. MODE DE CONTAMINATION
I.3.2. FACTEURS DE VIRULENCE
I.3.2.1. Facteurs physiques
I.3.2.2. Facteur immunologique
I.3.2.3. Facteurs chimiques
I.3.2.3.1. Sécrétion d’enzyme
I.3.2.3.2. Production de toxine
I.3.3. MOYENS DE DEFENSE
I.3.3.1. Revêtement cutané
I.3.3.2. Moyens contre les spores inhalées
Clairance mucociliaire
Réponses inflammatoires
I.3.4. FACTEURS FAVORISANTS
I.3.4.1. Facteurs environnementaux
I.3.4.2. Facteurs locaux
I.3.4.3. Facteurs généraux 8
I.4. EPIDEMIOLOGIE DES ASPERGILLUS
I.5. CLASSIFICATION
I.6. DIAGNOSTIC DE L’ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE
I.6.1. DIAGNOSTIC POSITIF
I.6.1.1. ASPERGILLOME PULMONAIRE
I.6.1.1.1. Facteurs de risque
I.6.1.1.2. Signes cliniques
I.6.1.1.3. Signes paracliniques
I.6.1.2. ASPERGILLOSE PULMONAIRE INVASIVE (API)
I.6.1.2.1. Facteurs de risque
I.6.1.2.2. Signes cliniques
I.6.1.2.3. Signes para clinques
I.6.1.3. ASPERGILLOSE PULMONAIRE NECROSANTE (APN)
I.6.1.3.1. Facteurs de risque
I.6.1.3.2. Signes cliniques
I.6.1.3.3. Signes paracliniques
I.6.1.3.4. Critères diagnostiques
I.6.1.4. ASPERGILLOSE BRONCHO-PULMONAIRE ALLERGIQUE
I.6.1.4.1. Signes cliniques
I.6.1.4.2. Signes paracliniques
I.6.1.4.3. Critères diagnostiques
I.6.2. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
I.6.2.1. ASPERGILLOME
I.6.2.2. ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE INVASIVE
I.6.2.3. ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE NECROSANTE
I.6.3. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
I.7. TRAITEMENT
I.7.1. BUTS
I.7.2. MOYENS
I.7.2.1. Hygiène de vie
I.7.2.2. Médical
I.7.2.3. Chirurgical
I.7.3. INDICATIONS
I.7.3.1. Traitement de l’aspergillome
I.7.3.2. Traitement de l’aspergillose respiratoire invasive
I.7.3.3. Traitement de l’aspergillose respiratoire nécrosante
I.7.3.4. Traitement de l’aspergillose bronchopulmonaire allergique
I.7.4. SURVEILLANCE
I.7.4.1. Aspergillome
I.7.4.2. Aspergillose respiratoire invasive
I.7.4.3. Aspergillose respiratoire nécrosante
I.7.4.4. Aspergillose broncho-pulmonaire allergique
I.8. EVOLUTION-PRONOSTIC
I.8.1. Aspergillome
I.8.2. Aspergillose respiratoire invasive
I.8.3. Aspergillose respiratoire nécrosante
I.8.4. Aspergillose broncho-pulmonaire allergique
II.NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
II.1. OBJECTIF
II.2. MATERIELS ET METHODES
II.2.1. Type d’étude
II.2.2. Cadre d’étude
II.2.3. Critères d’inclusion
II.2.4. Critères d’exclusion
II.2.5. Paramètres d’étude
II.2.6. Traitement des données
II.3. RESULTATS
II.3.1. DONNEES GENERALES
II.3.1.1. Population d’étude
II.3.1.2. Paramètre géographique
II.3.1.3. Paramètre démographique
II.3.1.3.1. Selon le sexe
II.3.1.3.2. Selon l’âge
II.3.1.4. Répartition selon les types d’aspergillose respiratoire retrouvés
II.3.1.5. Répartition selon les moyens diagnostiques utilisés
II.3.2. ASPECT EPIDEMIO-CLINIQUE SELON LE TYPE D’ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE
II.3.2.1. ASPERGILLOME PULMONAIRE
II.3.2.1.1. Selon l’âge
II.3.2.1.2. Selon le sexe
II.3.2.1.3. Selon le délai diagnostique
II.3.2.1.4. Répartition selon les facteurs de risque
II.3.2.1.5. Répartition selon le delai d’apparition d’aspergillome chez un ancien
tuberculeux TPM+
II.3.2.1.6. Répartition selon les circonstances diagnostiques
II.3.2.1.7. Répartition selon les signes physiquesrencontrés .
II.3.2.1.8. Répartition selon les signes radiologiques
II.3.2.1.9. Répartition selon les examens biologiques
II.3.2.1.10.Répartition selon le traitement entrepris
II.3.2.1.11.Répartition selon l’évolution
II.3.2.1.12.Selon la durée d’hospitalisation
II.3.2.2. ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE NECROSANTE (tableau n°16)
II.3.2.3. ASPERGILLOSE BRONCHO-PULMONAIRE ALLERGIQUE
III.DISCUSSION ET SUGGESTION
III.1. DISCUSSION
III.1.1. EPIDEMIOLOGIE GENERALE
III.1.1.1. Population d’étude
III.1.1.2. Paramètre géographique
III.1.1.3. Paramètres démographiques
III.1.1.3.1.Selon le sexe
III.1.1.3.2.Selon l’âge
III.1.1.4. Répartition selon les moyens diagnostiques
III.1.1.5. Répartition selon les types d’aspergillose respiratoire
III.1.2. ASPECT EPIDEMIO-CLINIQUE SELON LE TYPE D’ASPERGILLOSE
RESPIRATOIRE
III.1.2.1. ASPERGILLOME PULMONAIRE
III.1.2.1.1.Age
III.1.2.1.2.Sexe
III.1.2.1.3.Facteurs de risque
III.1.2.1.4.Circonstances diagnostiques
III.1.2.1.5.Signes radiologiques
III.1.2.1.6.Examen biologique
III.1.2.1.7.Traitement
III.1.2.1.8.Evolution
III.1.2.1.9.Séjour
III.1.2.2. ASPERGILLOSE RESPIRATOIRE NECROSANTE
III.1.2.2.1.Critères diagnostiques
III.1.2.2.2.Facteur de risque
III.1.2.2.4.Histologie
III.1.2.2.5.Traitement
III.1.2.2.6.Evolution
III.1.2.3. ASPERGILLOSE BRONCHO-PULMONAIRE ALLERGIQUE
III.1.2.3.1.Age
III.1.2.3.2.Sexe
III.1.2.3.3.Asthme
III.1.2.3.4.Autres facteurs de risque
III.1.2.3.5.Délai diagnostique
III.1.2.3.6.Critères diagnostiques
III.1.2.3.7.Signes paracliniques
III.1.2.3.8.Traitement
III.1.2.3.9.Evolution-pronostic
III.2. SUGGESTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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