Le niveau physique
Le niveau physique détermine comment les éléments binaires sont transportés sur un support physique. Dans un premier temps, les informations à transmettre doivent être codées en une suite de 0 et de 1. Ensuite, pour la transmission vers le récepteur, ces bits 0 et 1 sont introduits sur le support sous une forme spécifique, reconnaissable du récepteur. Plusieurs composants de niveau physique sont définis dans cette couche, comme les modems, multiplexeurs, concentrateurs, etc. Ce chapitre détaille ces éléments de base et introduit les architectures de niveau physique qui seront examinées plus loin dans l’ouvrage. Les réseaux de données se fondent sur la numérisation des informations, c’est-à-dire la représentation des données par des suites de 0 et de 1. Pour transformer les informations en suites binaires, on utilise des codes, qui font correspondre à chaque caractère une suite précise d’éléments binaires. Le nombre de bits utilisés pour représenter un caractère correspond au nombre de moments d’un code. Un code à n moments permet de représenter 2Plusieurs codes ont été normalisés pour faciliter les échanges entre équipements informatiques. Le nombre de moments utilisés augmente avec la dimension de l’alphabet, qui n’est autre que la liste des caractères qui doivent être codés. L’alphabet peut n’être constitué que de chiffres. On peut y ajouter les lettres minuscules et majuscules, les signes de ponctuation, les opérateurs arithmétiques, mais aussi des commandes particulières.
Dans la transmission en parallèle, les bits d’un même caractère sont envoyés sur des fils métalliques distincts pour arriver ensemble à destination. Il peut y avoir 8, 16, 32 ou 64 fils parallèles, voire davantage dans des cas spécifiques. Cette méthode pose toutefois des problèmes de synchronisation, qui conduisent à ne l’utiliser que sur de très courtes distances, le bus d’un ordinateur, par exemple. Dans la transmission en série, les bits sont envoyés les uns derrière les autres. La succession de caractères peut être asynchrone ou synchrone. Le mode asynchrone indique qu’il n’y a pas de relation préétablie entre l’émetteur et le récepteur. Les bits d’un même caractère sont encadrés de deux signaux, l’un indiquant le début du caractère, l’autre la fin. Ce sont les bits Start et Stop. Le début d’une transmission peut se placer à un instant quelconque dans le temps, comme illustré à la figure 5.1.Dans le mode synchrone, l’émetteur et le récepteur se mettent d’accord sur un intervalle constant, qui se répète sans arrêt dans le temps. Les bits d’un caractère sont envoyés les uns derrière les autres et sont synchronisés avec le début des intervalles de temps. Dans ce type de transmission, les caractères sont émis en séquence, sans aucune séparation. Ce mode est utilisé pour les très forts débits.
Dans tous les cas, le signal émis est synchronisé sur une horloge lors de la transmission d’un élément binaire. La vitesse de l’horloge donne le débit de la ligne en baud, c’est-à-dire le nombre de top d’horloge par seconde. Par exemple, une ligne de communication qui fonctionne à 50 bauds indique qu’il y a 50 intervalles de temps élémentaires dans une seconde. Sur un intervalle élémentaire, on émet généralement un bit, c’est-à-dire un signal à 1 ou à 0. Rien n’empêche de transmettre quatre types de signaux distincts, qui auraient comme signification 0, 1, 2 et 3. On dit, dans ce. La capacité de transmission de la ligne en nombre de bit transporté par seconde vaut n multiplié par la vitesse exprimée en baud. On exprime cette capacité en bit par seconde. Par exemple, une ligne d’une vitesse de 50 bauds qui a une valence de 2 a une capacité de 100 bits par seconde (100 bit/s).Lors de la transmission d’un signal, des perturbations de la ligne physique par ce qu’on appelle le bruit extérieur peuvent se produire. Si l’on connaît le niveau de ce bruit, on peut calculer la capacité maximale de la ligne. En termes plus précis, le bruit peut avoir pour origine la mauvaise qualité de la ligne elle-même, qui modifie les signaux qui s’y propagent, ainsi que d’éléments intermédiaires, comme les modems et les multiplexeurs, qui n’envoient pas toujours exactement les signaux demandés, ou d’événements extérieurs, telles les ondes électromagnétiques.
Le bruit est considéré comme un processus aléatoire décrit par une fonction b(t). Si s(t) est le signal transmis, le signal parvenant au récepteur s’écrit s(t) + b(t). Le rapport signal sur bruit est une caractéristique d’un canal : c’est le rapport de l’énergie du signal sur l’énergie du bruit. Ce rapport varie dans le temps, puisque le bruit n’est pas uniforme. Toutefois, on l’estime par une valeur moyenne sur un intervalle de temps. Il s’exprime en décibel (dB). Nous écrirons ce rapport S/B. Pour en terminer avec ce bref aperçu des techniques de transmission, voyons les diffé- rentes possibilités de transmission entre deux points. Les liaisons unidirectionnelles, ou simplex, ont toujours lieu dans le même sens, de l’émetteur vers le récepteur. Les liaisons bidirectionnelles, à l’alternat ou semi-duplex, ou encore half-duplex, permettent de transformer l’émetteur en récepteur et vice versa, la communication changeant de sens à tour de rôle. Les liaisons bidirectionnelles simultanées, ou duplex, ou encore full-duplex, permettent une transmission simultanée dans les deux sens. Nous avons représenté ces divers cas à la figure 5.2.