INTOXICATION AUX CHAMPIGNONS SAUVAGES

INTOXICATION AUX CHAMPIGNONS SAUVAGES

Reproduction et Développement des champignons 

 Communément, l’on désigne sous le nom champignons, les végétaux qui développent un Thalle abondant et des expansions aériennes plus ou moins volumineuses. Le champignon dit champignon de couche est formé de deux parties : – une partie aérienne visible appelée « carpophore » formée d’un chapeau et d’un pied – une partie souterraine, microscopique nommée « mycélium » ou « blanc ». Le mycélium constitue la partie végétative essentielle des champignons quelque soit l’espèce. Il est formé de fins filaments minces souvent à peine visibles. Il assure l’apport de substances alimentaires à partir des débris sur lesquels se développent les champignons. La partie aérienne ou carpophore représente l’appareil reproducteur des champignons. C’est sur le carpophore que naissent les spores : organes propagateurs des champignons. Les cellules qui produisent ses spores forment « l’hyménium » couche fertile qui tapisse le dessous du chapeau. Cet hyménium est porté par les lames, les lamelles, les tubes, les pointes ou par une surface à peau très lisse. Les spores sont toujours libérées en très grand nombre, le champignon de couche en produit par heure de 50. 000. 000. Une fois libéré, le spore tombe sur le sol et si les conditions sont favorables (Température, humidité) il germe, donnant naissance à un nouveau mycélium. Le moment venu, le mycélium donne des fructifications aux formes variées dont la plus fréquente est constituée par un pied surmonté d’un chapeau. Dans 21 un premier stade qui est celui de l’œuf, les différentes parties du carpophores sont complètement enveloppées par la voile générale. Lors de la croissance du pied et du chapeau, la voile générale se rompt. Cette voile, chez les amanites et les volvaires reste présente à la base du pied sous la forme d’un sac appelé « volve ». La volve peut être réduite à des bourrelets circulaires ou à écailles comme chez l’amanite panthère et l’amanite tue-mouche. On peut observer également des restes de la voile générale sur la face supérieure du chapeau (pustule blanche de l’amanite tuemouche). Lorsque le champignon est très jeune, une fine membrane protège les lamelles. Le chapeau grandissant et s’étalant reste attaché au pied sous la forme d’un anneau simple. Chez les cortinaires, la voile ou cortine se détache souvent et retombe sur le pied où il reste visible grâce à la coloration que lui donne la présence des spores. La durée de développement des champignons varie très largement suivant la température et l’humidité. 

Classification morphologique 

 Les champignons appartiennent à quatre catégories qui ont en commun un chapeau et un pied (3), à l’exception de la quatrième. Catégorie I : Ce sont les champignons à lamelles. Ils sont plus répandus. Sous leur chapeau, les rayons vont du pied vers le bord. C’est parmi eux qu’on retrouve les espèces les plus dangereuses, un des caractères déterminants est la présence d’une volve. Le champignon se forme dans un « œuf » à coquille molle qui se développe sous terre. Il grandit en crevant la « peau » de l’œuf dont il ne reste plus qu’un vestige à la base du pied, la volve et les débris sur le chapeau. La volve permet de reconnaître les amanites mortelles, mais elle n’est pas toujours facile à identifier. Elle peut être réduite à un bourrelet à la base du pied, enfoui dans le sol et ne pas apparaître quand on arrache le champignon. 22 Catégorie II : Ces champignons ont des tubes verticaux sous leur chapeau. Ils sont soudés sur toute leur longueur et on peut voir les trous correspondants. Les champignons de cette catégorie ne sont pas mortels. Catégorie III : Les champignons de cette catégorie portent des aiguillions sous leur chapeau. Ils sont rares, peu comestibles et peu toxiques. Catégorie IV : Elle regroupe des formes hétérogènes qui ne sont plus caractérisées par un chapeau ou un pied. Ils peuvent prendre l’aspect de boule, d’éponges, de petits buissons. Ils ne peuvent jamais être consommés crus. Parmi eux, il y a les fausses morilles dont le gyromitre qui est à l’origine d’intoxication aussi grave que celles dues à l’amanite. 

Les principaux champignons de Madagascar (4), (5), (6) 

Durant la saison des pluies et principalement au mois de janvier et février apparaissent sur les hauts – plateaux et les régions côtières les champignons de toutes sortes, d’apparence parfois très engageante ; des cas d’empoisonnement grave, voire mortel ont été signalés en plusieurs endroits du pays. Il y a 23 groupes des champignons à Madagascar qui se subdivisent en ordre et en genre. 

 Les groupes vénéneux

 Ce sont surtout des champignons de la famille des Amanites. Ce sont des champignons de grande taille à lamelles blanches. Dans la majorité des cas, le pied porte un anneau et à sa base est entourée d’une poche appelée « volve ». Quelques espèces sont mortelles, il y a : – Amanites verna ou Amanite printanière : C’est une variété blanche de l’amanite phalloïde. Haute de 13 cm, elle porte un chapeau blanc, peu strié, de 7 à 13 cm de diamètre. Les lamelles sont blanches, le pied est blanchâtre avec un anneau flasque. La volve est membraneuse et flasque. Elle émane 23 une odeur désagréable. On la trouve dans les environs d’Antananarivo. Elle est très toxique, mortelle. – Amanita robusta ou Amanite robuste : C’est un champignon massif blanc jaunâtre. Son chapeau peut atteindre 15 cm de diamètre, bombé plus ou moins étalé, jaune pâle avec un centre roux recouvert d’un enduit farineux ou souvent de grosses verrues rousses. Haut de 12 cm, son pied se termine à la partie inférieure par un gros bulbe. Les lamelles sont de couleur crème. On la trouve sous les eucalyptus, dans les environs d’Antananarivo. Elle est aussi très toxique. – Amanita robusta variété spinosa : C’est une variété épineuse de la précédente. Son chapeau est couvert d’épines brunâtres. C’est une espèce assez rare et aussi toxique. – Amanite vaginata ou Amanite engainée : C’est une variété amanite dépourvue d’anneau. Son chapeau à large bord strié est de couleur gris pâle ou cendré. Pied blanc, creux, la volve est très visible et forme une gaine. Les lamelles blanches sont serrées. On la trouve dans les sous-bois sablonneux. Elle est toxique si consommée crue. – Inocybe asterospora ou Inocybe à spores étoilés : C’est une espèce en dehors de la famille des amanites. Son chapeau de 3 cm de diamètre est brun et couvert de fibrilles. Il a un pied cylindrique, des lamelles brunes. Il est très vénéneux à cause de la quantité variable de muscarine qu’il contient. On le trouve près d’Antananarivo. A part ces cinq variétés qui sont franchement toxiques, il y en a d’autres qui sont suspects, soit qu’ils sont non comestible car de mauvais goûts et de mauvaises odeurs, soit que certaines personnes présentent des troubles en consommant, alors que d’autres n’en présentent pas.

Table des matières

GENERALITES SUR L’INTOXICATION PAR INGESTION DE
CHAMPIGNONS SAUVAGES
INTRODUCTION
ETUDE MYCOLOGIQUE
1. Reproduction et Développement des champignons
2. Classification morphologique
– Catégorie I
– Catégorie II
– Catégorie III
– Catégorie IV
3. Les principaux champignons de Madagascar
3.1. Les groupes vénéneux
3.2. Les groupes de champignons suspects
3.3. Les groupes des champignons comestibles
4. Valeur nutritive des champignons comestibles
I.TABLEAU CLINIQUE DES INTOXICATIONS
I.1. Syndrome à délai court < à 6h 15
I.1.1. Syndrome résinoïdien : syndrome gastrointestinales
I.1.2. Syndrome muscarinien ou sudorien ou cholinergique
I.1.3. Syndrome myco-atropinien ou pantherinien
I.1.4. Syndrome coprinien
I.1.5. Syndrome narcotinien ou syndrome psylocybien
I.2. Syndrome à délai long > 6h
I.2.1. Syndrome phalloïdien
I.2.2. Syndrome orellanien : syndrome cortinarien
I.2.3. Syndrome gyromitrien
I.2.4. Nouveau syndrom
II. EVOLUTION ET PRONOSTIC
II.1. SYNDROME A DELAI LONG
II.1.1. Syndrome phalloïdien
II.1.2. Syndrome gyromitrien
II.1.3. Syndrome orellanien : syndrome cortinarien
II.1.4. Rhabdomyolyse
II.2. SYNDROME A DELAI COURT
II.2.1. Syndrome mycoatropinien
II.2.2. Syndrome sudorien : syndrome cholinergique
II.2.3. Syndrome resinoïdien
II.2.4. Syndrome coprinien
II.2.5. Syndrome narcotinien
III. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IV. MODALITES DE PRISE EN CHARGE
IV.1. Syndrome à délai court
IV.1.1.Syndrome cholinergique
IV.1.2. Syndrome resinoïdien
IV.1.3. Syndrome mycoatropinien
IV.1.4. Syndrome narcotinien
IV.1.5. Syndrome coprinien
IV.2. Syndrome à délai long
IV.2.1. Syndrome phalloïdien
IV.2.2. Syndrome gyromitrien
IV.2.3. Syndrome cortinarien
NOTRE TRAVAIL
I. BUTS 29
II. MATERIELS ET METHODES D’ETUDES
III. NOS OBSERVATIONS
OBSERVATION N°01
OBSERVATION N°02
OBSERVATION N°03
OBSERVATION N°04
OBSERVATION N°05
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I. ASPECT EPIDEMIOLOGIQUES
I.1. Prévalence
I.2. Fréquence et période de l’intoxication
I.3. Statistique
I.4. Circonstance de l’intoxication
II. ABORD DIAGNOSTIC
II.1. Présentation clinique de notre cas
II.2. Problème de diagnostic positive
II.3. Diagnostic toxicologique
III. ASPECT DE LA PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
IV. EVOLUTION
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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