Information routière et exploitation du trafic
L’acteur principal des services d’information routière aux usagers est souvent l’opérateur du réseau – lui-même. La production de l’information s’intègre dans l’ensemble des actions d’exploitation du trafic sur un réseau. La diffusion de l’information s’effectue souvent en synchronisation avec d’autres mesures de gestion du trafic. Il est nécessaire de voir l’information routière dans l’ensemble des actions d’exploitation du trafic pour mieux comprendre la procédure de production de l’information, le rapport entre une mesure de gestion du trafic appliqué et la diffusion de l’information associée. L’information routière abordée dans ce chapitre donc ne limite pas à l’information aux usagers mais également celle pour l’opérateur. Ce chapitre est de décrypter la complexité d’un système routier en précisant le réseau, les acteurs concernés, les facteurs déterminant les conditions du trafic ainsi que les mesures de gestion potentiellement appliquées. Les analyses détaillées sur la procédure de recueillement de données et traitement de données et d’application des mesures de gestion nous permettent d’éclairer les variables d’action, la motivation de l’opérateur pour chaque mesure et aussi le lien entre l’information routière aux usagers et d’autres mesures appliquées. Nous commençons par une description plus précise d’un réseau routier : les acteurs concernés, la composition de la demande, les caractéristiques de l’offre, les aléas/variations dans le réseau et puis les problématiques d’exploitation routière (§3.2). Puis nous rappelons les mesures d’exploitation routière qui sont couramment utilisées ou potentiellement utilisés (§3.3). Après, nous présentons les méthodes de recueillement et de traitement de données (§3.4 et §3.5). Cela nous permet d’entrer dans la chaîne de production de l’information. En fin, nous menons une discussion afin d’identifier la nature de dynamisme de l’information et de bien distinguer information statique versus information dynamique (§3.6).
RESEAU ROUTIER
Un réseau routier typique est souvent complexe. La complexité du réseau routier s’exprime en trois aspects : réseau, usagers et exploitation. Géographiquement, un réseau routier typique est étendu dans l’espace. Il se compose d’un grand nombre de routes, d’intersections de différentes caractéristiques physiques. Il est régulièrement ou aléatoirement influencé par les conditions environnementales et météorologiques : le jour, la nuit, la pluie, le vente, etc. Puisque il s’étend sur un territoire vaste sur lequel on y trouve les activités humaines qui conditionnent la demande de déplacement, variable dans le temps : pendant la journée, la semaine ou entre les différentes périodes de l’année selon le niveau des activités humaines : tourisme, manifestations, etc. De plus, les usagers de la route sont très différents de l’un à l’autre en préférences, en comportement de déplacement. La route peut être dégradée par un surcharge, par un accident produit par un conducteur négligent ou par d’autres facteurs plus ou mois aléatoire. La planification, la construction et l’exploitation des routes sont concernées par nombre d’acteurs. Grand Dictionnaire Terminologique (Office québécois de la langue française, 2009) définit un déplacement comme « un mouvement effectué d’un point origine à un point de destination». Donc la demande de déplacements sur un réseau routier est caractérisée par volume par origine-destination, par catégorie de véhicule concernée (voiture légère, poids lourd, etc.), par motif de déplacement (domicile-travail, loisir, etc.), par mode d’usage, notamment taux d’occupation de véhicule et aussi par préférences personnelles du conducteur.
En circulant sur la route, les véhicules de différentes caractéristiques physiques (gabarit, puissance, émission, etc.) engendrent différents effets sur le trafic, notamment en vitesse, accélération, espace occupé, distance inter-véhiculaire, endommagement d’infrastructure, etc. C’est la raison pour laquelle certaines catégories de véhicules sont soumises des politiques d’exploitation particulières en tarification, allocation de voie ou exploitation d’itinéraire, par exemple restriction ou contournement des poids lourds, voie réservée aux bus, etc. En générale, déplacement n’est pas une activité seule mais il est associé à d’autres activités, par exemple, un voyageur effectue un déplacement vers une destination parce qu’il a besoin d’être à cette destination pour réaliser certaines activités : travailler, faire la course, jouer au sport, etc. C’est pourquoi le volume de la demande de déplacement est conditionné par les autres activités socio- économiques ou culturelles, etc. Les besoins de déplacements sont différents entre le matin, le midi et le soir ; entre les jours dans semaine et les jours de weekend ; entre les périodes de travail et les périodes de vacance.