La question des VMS au Canada
PRESENTATION GENERALE DU PAYS D’ETUDE
Le Canada est un pays très vaste, généralement caractérisé par une faible densité de population et avec des contrastes évidents quant à sa répartition (Carte 1). Cette dernière se concentre sur 13 à 14% du territoire, surtout dans la vallée du Saint-Laurent, sur le pourtour des lacs Huron et Ontario et plus largement en frontière avec les Etats-Unis. Les 85% restant du territoire sont habités de manière sporadique, voire sont déserts . Les deux provinces les plus peuplées sont celles de l’Ontario et du Québec, toutes deux en façade Océanique. Avec une superficie classée6 comme étant la seconde plus importante au monde (9 984 670 km2 ) et une population de 35 851 800 habitants en 20157 , la densité moyenne nationale affiche 3,58 habitants par Km2 . Malgré une augmentation de 95% entre 1961 à 20149 , la densité de population Canadienne est bien inférieure à celle des Etats-Unis10 (33,3 hab./Km2 ) et d’autant plus comparé à la moyenne de l’Union Européenne11 (117,3 hab./Km2 ).
NOTIONS DE PETITE VILLE ET DE VILLE MOYENNE
Il convient de bien circonscrire son objet pour la clarté de l’exposé
DEFINITION SELON STATISTIQUES CANADA
L’institut national de statistique (Statistique Canada) n’utilise pas les termes de « petite ville » ou même « ville moyenne », mais plutôt « Centre de population » (CTRPOP). Une région ayant une concentration démographique d’au moins 1 000 habitants et une densité de population d’au moins 400 habitants au kilomètre carré. Toutes les régions situées à l’extérieur des centres de population sont classées dans la catégorie des régions rurales. Ensemble, les centres de population et les régions rurales couvrent l’ensemble du Canada. Les centres de population sont classés en trois groupes selon l’ampleur de leur population : Les petits centres de population, comptent une population de 1 000 à 29 999 habitants ; Les moyens centres de population, comptent une population de 30 000 à 99 999 habitants ; Les grands centres de population urbains, comptent une population de 100 000 habitants et plus13 . Au Canada, le recensement a lieu tous les cinq ans, le dernier a été mené en mai 2011 et comportait outre celui de la population, celui de l’agriculture, accompagné d’une enquête nationale auprès des ménages. Depuis ce dernier recensement, le terme « centre de population » remplace le terme « région urbaine ». Les régions urbaines comprenaient une vaste gamme de régions à forte densité de population, allant des petits centres comptant une population de 1 000 habitants aux grands centres comptant une population de plus de 1 million. Cette approche ne tenait pas compte de la différence de la taille considérant toutes les régions urbaines comme faisant partie du même groupe. Comme il est généralement reconnu qu’il existe un continuum dynamique entre urbain et rural, l’emploi du terme « région urbaine » tel qu’il est défini peut mener à des interprétations fautives. Les centres de population sont ainsi classés en trois groupes selon la taille de leur population afin de refléter l’existence d’un continuum entre urbain et rural . Le nombre de centre de population, pour les deux plus importantes provinces du Canada est présenté ci-après (Tableau 1).
Les critères
Les critères de délimitation des centres de population (CTRPOP) sont classés en ordre de priorité : Les régions urbaines de 2006 qui comptent au moins 1 000 habitants sont considérées comme centres de population en 2011. Si un îlot de diffusion ayant une densité de population d’au moins 400 habitants au kilomètre carré est adjacent à un centre de population, il est alors ajouté à ce centre de population. Si un îlot de diffusion ou un groupe d’îlots de diffusion contigus, chacun ayant un minimum de 1 000 habitants et une densité de population d’au moins 400 habitants au kilomètre carré selon le recensement actuel, l’îlot de diffusion ou le groupe d’îlots de diffusion contigus est alors délimité en tant que nouveau centre de population. La distance par route entre les centres de population est mesurée. Si la distance est inférieure à deux kilomètres, les centres de population sont alors combinés en une seule, à condition qu’elles ne traversent pas les limites de régions métropolitaines de recensement (RMR) ou d’agglomérations de recensement (AR) . Si un centre de population est situé à l’intérieur d’une subdivision de recensement (SDR) ou d’une localité désignée (LD) , on calcule l’écart de superficie entre le centre de population et la SDR ou la LD. À des fins de confidentialité, si l’écart entre la superficie de la SDR et le centre de population est inférieur à 10 kilomètres carrés, on fait alors correspondre la limite du centre de population à celle de la SDR. Par contre, si la différence entre la LD et le centre de population est inférieur à 10 kilomètres carrés et que la population restante est inférieure à 100, le centre de population annexera complètement la LD20
DEFINITIONS SELON LE GOUVERNEMENT CANADIEN
Les petites villes
Les petites villes ne sont pas définies par leur population, mais bien à travers les services quelles sont en mesures d’offrir à la population. Aucun seuil n’est donc mentionné. On les décrit comme étant des municipalités disposant de services et d’installations publics ou privés identiques à ceux présents dans les grandes villes. Dans ces villes, le coût de la vie y est moins dispendieux
Les villes moyennes
Le Gouvernement Canadien définit les villes de taille moyenne comme étant celles dont la population varie entre 100 000 et 1 million d’habitants22. Il est donné, en illustration de ce critère de population, des exemples de villes canadiennes
DEFINITIONS SELON LA LITTERATURE EUROPEENNE ET NORD AMERICAINE
Les notions de villes petites ou moyennes sont difficiles à définir, étant donné l’absence de critères précis sur lesquels se baser pour classer ces villes. MATURANA et TERRA (2010, cité dans CARRIER et DEMAZIERE, 2012) ont observé que « les définitions des termes ville moyenne ou petite ville changent en fonction des pays et des institutions » . Mais de manière générale, que l’on se positionne en Europe ou en Amérique du Nord, la ville moyenne demeure une notion floue, alors qu’une grande agglomération, ou le village, chacun en a une représentation (DEMAZIERE, HAMDOUCH, BANOVAC et DAVIOT, 201125). Cet avis est partagé par de nombreux auteurs, à l’instar de BRUNET (1997, cité dans CARRIER et DEMAZIERE, 2012), pour reprendre un qualificatif célèbre, la ville moyenne est pour les chercheurs un « objet réel non identifié » . Il arrive même que des auteurs, à l’image de Suzanne et Pierre-André TREMBLAY (2012), dans leur article « Défis et enjeux de la revitalisation intégrée dans les villes moyennes : le cas des arrondissements de Chicoutimi, Jonquière et Alma »27 ne font même plus l’effort de définir clairement la notion de ville moyenne, n’ayant pas trouvé définition à leur goût dans les multiples travaux portant sur ce sujet. Ils ajoutent à leur article une note pour définir cette notion de ville moyenne : « Il est difficile de donner une définition claire de ce qu’il faut entendre par » ville moyenne « . Aux fins de ce texte, il s’agit de villes plus petites que Montréal ou Québec, mais plus grosses que les villages et dont les fonctions sont plus complexes que celles des localités rurales. » . Il devient de ce fait nécessaire d’étudier ces différentes nomenclatures dans le but de dresser nos propres seuils, quant à l’élaboration du concept de ville moyenne supérieure.