TEXTES ET CHARTES INTERNATIONAUX SUR L’ETHIQUE MEDICALE A LA LUEUR DES ENSEIGNEMENTS DIVINS
Contraception
Problématique
Comprendre et maîtriser sa sexualité, sa fécondité, la transmission de son espèce fait partie des grandes problématiques de l’espèce humaine. Cette problématique est originelle et universelle. Elle suscite dans toutes les sociétés, quelque soit leur organisation, des débats fondamentaux d’où surgissent au delà des confrontations un certain nombre de questions et de valeurs communes.
La consultation de contraception n’est pas, de toute évidence, une consultation médicale comme une autre. Elle est avant tout un temps de parole. Elle confronte des valeurs, des sensibilités culturelles, familiales, sociales, religieuses portant sur la sexualité, la place de la femme dans la société et le couple, la fécondité, le statut de l’embryon et de l’enfant, etc…
Ces valeurs et sensibilités appartiennent en propre à la fois aux patientes et à leur partenaire,
mais également au consultant qui ne peut faire abstraction des siennes.
Ainsi, les professionnels de santé de la gynécologie sont particulièrement confrontés à ces questions, parmi lesquelles :
- Quelles sont les influences des grands courants culturels, religieux et philosophiques dans le débat sur la contraception ?
- La démographie et les politiques sociales influencent-elles les conduites contraceptives ?
- Comment intervient la loi ?
Textes et Chartes
Code de déontologie médicale :
Article.41 Aucune intervention mutilante ne peut être pratiquée sans motif médical très sérieux et, sauf urgence ou impossibilité, sans information de l’intéressé et sans son consentement.
Principes d’éthique médicale européenne :
Article.16 Le médecin donnera au patient et à sa demande tout renseignement utile en matière de reproduction et de contraception.
Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne
Article.9
Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis selon les lois nationales qui en régissent l’exercice.
Repères religieux
Judaïsme :
Pour le judaïsme, la base de la vie sociale est représentée par la famille qui est construite sur l’amour, la passion, le plaisir et la conception des enfants. Le mariage est une institution divine. La sexualité est un moyen, elle n’est pas autorisée avant le mariage. L’épouse est au centre de la famille mais c’est à l’homme qu’incombe l’obligation de procréation. L’abstinence est condamnée comme une faute grave. La contraception masculine est interdite, la contraception féminine est autorisée pour autant qu’elle ne soit pas définitive.
Le judaïsme interdit toute stérilisation purement contraceptive (la stérilité est considérée comme une malédiction) mais reste ouverte à la réflexion si tous les autres moyens de contraception sont absolument contre indiqués médicalement.
La question de la contraception chez les mineures ne devrait pas se poser car la relation sexuelle ne doit se vivre qu’au sein du couple marié.
La pilule du lendemain, si elle est donnée à une jeune fille mineure en cas de « détresse »[1] :
- Soit elle empêche l’œuf de se développer et entraîne son expulsion. Cela est acceptable car c’est avant le 40e jour. Elle peut permettre de solutionner de graves problèmes pour une jeune fille qui risque de se trouver enceinte à 13 ou à 14 ans.
- Soit il n’y a pas eu fécondation, il n’y a donc pas de problème éthique. Toutefois se pose le problème de l’éducation sexuelle des jeunes, cette possibilité ne risque-t-elle pas d’entraîner un laxisme encore plus important ?
Eglise catholique
« La continence périodique, les méthodes de régulation des naissances fondées sur l’auto- observation et le recours aux périodes infécondes sont conformes aux critères objectifs de la moralité. Ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique. En revanche, est intrinsèquement mauvaise, toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation.
Au langage qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire selon lequel il ne s’agit plus de se donner totalement l’un à l’autre. Il en découle non seulement le refus positif de l’ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité interne de l’amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière. Cette différence anthropologique et morale entre la contraception et le recours aux rythmes périodiques implique deux conceptions de la personne et de la sexualité humaine irréductibles l’une à l’autre. »
L’Eglise propose à ceux qui vivent en couple une méthode de régulation des naissance basée sur l’observation du cycle de la femme (appelée « méthode naturelle de régulation »), respectueux de ce qu’elle est et épanouissant pour le couple car elle invite le mari à connaître et respecter le rythme naturel de sa femme
Pourquoi l’Église condamne-t-elle les méthodes artificielles ou contraceptives ?
[1] Le grand Rabbin Michel Gugenheim, Directeur du Séminaire israélite de France.
[2] Source : Catéchisme de l’Eglise catholique N° 2370 : Ouvrage d’instruction à la doctrine chrétienne catholique, résumant la foi, l’enseignement et la morale de l’Église catholique romaine. Il a été promulgué le 11 octobre 1992 et publié solennellement le 7 décembre 1992[2]. Sa rédaction a été suggérée par l’Assemblée générale extraordinaire du Synode des Évêques de 1985[2] [3], vingt ans après la fin du concile Vatican II et approuvée par Jean-Paul II le 7 décembre 1985[2]. Ce catéchisme est l’ouvrage de référence pour tout fidèle catholique quant aux dogmes, sacrements, vie morale et vie spirituelle. C’est une somme importante, comprenant plus 650 pages, mais sa formulation est claire et didactique afin d’être comprise par le plus grand nombre[4]. Il a été réédité, dans sa version définitive[5], en août 1997.