Évènements de submersions et dégâts pour la côte basque
Dans le chapitre précédent, des séries temporelles couvrant la période 1949- 2015 ont été obtenues pour les variables d’aléa décrites dans le chapitre 2. La qualité de ces données simulées ou issues de réanalyses a été vérifiée et corrigée dans le cas des séries temporelles d’états de mer pour une meilleure adéquation à la réalité.Afin de pouvoir expliquer les dégâts à la côte lors d’évènements de submer- sion, il est nécessaire d’obtenir, simultanément aux séries temporelles de variables d’aléa, des observations de présence/absence de dégâts. Pour obtenir de telles ob- servations, il a été nécessaire de réaliser un travail de recherche historique à partir de nombreuses sources de données de fiabilités variables. Ce travail a été effectué en collaboration avec deux étudiantes, Marion Beauvivre et Estelle Egurolla, lors de leur stage de fin de Master. Dans un premier temps, leurs missions étaient d’aider au recensement des évènements potentiellement liés à la submersion et aux dégâts à la côte à partir des sources d’information disponibles (presse, archives municipales et départementales). Dans un deuxième temps, en procédant par recoupements, il a été nécessaire de confirmer ou d’infirmer le caractère réel de ces évènements.Les résultats de ces travaux prennent la forme d’un catalogue de tempêtes don-nant les dates de début et de fin de chaque évènement ainsi que l’intensité des dé-Le chapitre est organisé comme suit. Tout d’abord, le travail qui a permis de lister tous les évènements potentiels de submersion pour toute la côte basque fran- çaise sera décrit. Les processus d’affinage et de recoupement d’informations per- mettant de confirmer ou d’infirmer ces évènements seront ensuite présentés. No- tons que, pour des raisons de temps et de moyens, la recherche s’est finalement focalisée sur deux zones d’études : la Grande Plage de Biarritz et la digue de l’Artha à Saint-Jean-de-Luz.Le contenu de ce chapitre a donné lieu à une publication dans le Journal of Coastal Research lors de la conférence “International Coastal Symposium” (ICS 2018) à Busan, Corée du Sud, en mai 2018. L’article est disponible en annexe pages 118 à 123.
Le Pays basque français
L’étude réalisée dans ce document porte sur la partie littorale du Pays basque français. Dans la section 1.1, cet espace a été présenté succintement d’un point de vue historique et géographique. Ce territoire, à cheval entre la France et l’Espagne, est délimité par le Béarn à l’est, le département des Landes au nord, les Pyrénées au sud et le Golfe de Gascogne à l’ouest. La carte de la figure 1.1 précise cette si- tuation. Huit communes littorales sont recensées au sein de cette région : Anglet, Biarritz, Bidart, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz, Ciboure, Urrugne et Hendaye. Le pro- fil naturel du Pays basque est caractérisé par ses roches escarpées, ses plages de longueur moyennes séparées par des caps et ses falaises peu élevées. Plus précisé- ment, sur une bande d’une quarantaine de kilomètres, il y a alternance entre falaises rocheuses et plages sableuses. Ce type de littoral s’oppose, par exemple, aux plages Landaises sensiblement plus longues.Le littoral basque présente une forte vulnérabilité aux évènements de submer- sion et plus généralement à l’océan. En effet, les phénomènes climatiques (vents, vagues,. . .) et anthropiques (urbanisation, démographie,. . .) ont une forte influence sur le morphodynamisme du littoral. En France, la baisse de mortalité subséquente à l’industrialisation démarrée au XIXe siècle a provoqué une croissance démogra- phique. Les littoraux ont ainsi constaté une densification de leurs espaces urbains. Cette évolution s’explique notamment par les changements sociétaux et culturels rencontrés en France. Le développement d’une société de loisirs a amené un déve- loppement d’activités telles que le tourisme balnéaire ou le thermalisme, notam- ment au Pays basque. Ces changements ont largement vectorisé un aménagement urbain très proche du trait de côte. Par exemple, dans la ville de Biarritz, de nom- breux bâtiments publics comme le Casino de l’Hôtel de ville sont au bord de la Grande Plage.