ENJEUX LIÉS À LA REQUALIFICATION DE SFRICHES

ENJEUX LIÉS À LA REQUALIFICATION DE SFRICHES

Avant de prendre une décision sur la réutilisation d’une friche urbaine, de multiples interrogations se posent aux décideurs car ils doivent concilier des intérêts parfois contradictoires. La reconversion des friches urbaines est porteuse d’enjeux majeurs pour les territoires de demain puisqu’elle permet d’une part, de contenir l’étalement des villes et d’autre part, d’offrir l’opportunité de revaloriser et de redéfinir l’espace urbain. Une analyse plus détaillée permet d’identifier différents types d’enjeux (l’ordre de leur présentation dans le présent document ne préjuge pas d’une quelconque hiérarchie). Comme évoqué précédemment, on choisit souvent la facilité en ayant recours à l’artificialisation des sols, souvent en périphérie d’unités urbaines, pour l’installation de nouveaux bâtiments ; ceci notamment en raison du niveau élevé des valeurs foncières en zone centrale, mais aussi du fait de conditions de constructibilité moins contraignantes (par exemple, en évitant des coûts importants de démolition, de réaménagement du terrain ou de reconstitution des sols). Mais en retour, les nouveaux espaces urbanisés nécessitent un développement des infrastructures, des axes routiers, des réseaux de viabilisation (assainissement, gaz, électricité) et souvent de nouvelles dessertes par des transports urbains. Ce qui au final augmente les coûts globaux, notamment pour les collectivités territoriales.

Cet étalement de l’emprise urbaine, ou tache urbaine, se fait au détriment des espaces naturels, agricoles et forestiers, alors que ce sont des surfaces indispensables au bien-être et nécessaires à la conservation d’une alimentation de proximité. Les espaces non artificialisés facilitent également l’infiltration de l’eau dans le sol et donc, limitent les risques d’inondation. Ils assurent également de nombreuses fonctions de régulation (production d’oxygène, stockage du carbone, dépollution de l’eau, etc.) et contribuent au maintien de la biodiversité. Pour toutes ces raisons, la requalification des friches, généralement sises dans le tissu urbain dense, participe de la lutte contre les effets néfastes de l’étalement.  La requalification des friches urbaines est un outil qui peut servir à réaliser un tissu urbain harmonieux, sans rupture, ni verrue. A contrario, le non-retraitement de la friche est une source d’effets externes négatifs, qui affectent le fonctionnement et l’image de la ville : coupures urbaines, dégradation du bâti et pollution visuelle, formation de « no man’s lands », etc. La requalification permet donc d’optimiser les liaisons d’un quartier à l’autre. Le retour à plus de compacité urbaine renforce les continuités entre les différentes zones. Il faut également veiller à conserver ou à recréer des espaces verts dans la trame urbaine ; la compacité urbaine n’est pas non plus à rechercher à tout prix car certains

Une requalification des friches urbaines, et donc un étalement urbain mieux maîtrisé, permet également une limitation des besoins de déplacement (pour aller au travail, se faire soigner, participer à des activités sportives et ludiques…), et de ce fait favorise la diminution des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Quand se pose la question de réhabiliter ou détruire un bâtiment, au-delà de la considération patrimoniale, il convient de tenir compte de « l’énergie grise », celle utilisée pour son édification. Au regard du bilan énergétique, il peut en effet être plus intéressant de rénover un bâtiment existant en le mettant aux normes, que de le démolir et d’en reconstruire un nouveau. Aujourd’hui, la revalorisation de l’image des territoires est un enjeu primordial de la requalification des friches. Les agglomérations par exemple développent des stratégies de communication et d’amélioration de leur image en s’appuyant sur leur patrimoine bâti, témoin de leur histoire, pour développer leur attractivité économique, culturelle et touristique, en offrant une image de dynamisme.

Ce souci d’image a permis de sauver certaines usines, casernes ou halles aux grains désaffectées qui, réhabilitées, ont pu changer d’affectation. Elles continuent ainsi d’être un témoin du passé tout en répondant à une utilité contemporaine de logement, La requalification des friches doit s’intégrer dans une stratégie environnementale globale à l’échelle de la ville. Par exemple, un espace vide en milieu urbain n’est pas systématiquement à combler. Les espaces d’espace commercial ou culturel, etc. Ces lieux chargés de mémoire, qui ont souvent forgé l’identité des villes ou l’identité d’un quartier, permettent de créer des ponts entre présent et passé et concourent à maintenir une continuité dans le temps qui séduit les habitants. La mémoire des lieux pourra être mise en avant lors d’une réhabilitation via des outils pédagogiques (musée, parcours retraçant l’historique, manifestation ponctuelle,…). dans le tissu urbain comme éléments de paysage urbain, en devenant des espaces ouverts, des jardins publics, des jardins partagés, et ainsi participer à l’amélioration du cadre de vie pour les habitants.

 

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