Dynamique, évolution et opportunisme dans la conception innovante
Assimilés aussi à tous les modèles dits de conception systématique type Palh&Beitz (conception systématique de l’école allemande). Comme le souligne HATCHUEL et Al. « Ces modèles sont avant tout un moyen de routiniser la conception et, surtout, il permet de domestiquer l’innovation ». [HATCHUEL et Al. 2004] Les modèles linéaires assurent une visibilité du processus très efficace, mais ne tiennent pas compte de « irrégularités » du parcours. Pour une capitalisation des connaissances issues des décisions prises au cours du processus de conception, ce modèle est moins propice. L’intégration des connaissances est principalement présente sous forme de base de données systèmes-solutions. Les modèles évolutifs ont été développés surtout dans le contexte de l’ingénierie informatique, notamment en communications. Ainsi, PAZOS-ARIAS, à l’Université de Vigo en Espagne (Cf : http://www.det.uvigo.es/~jose/doctorado/proceso_sw/sld013.htm) décrit le processus de conception de logiciels en détaillant leur cycle de vie. -Prototypage évolutif : Il doit être utilisé dans des systèmes où il n’est pas possible, au départ, de déterminer les spécifications (Ex: systèmes d’intelligence artificielle, interfaces utilisateur,…) Il s’appuie sur des techniques qui permettent d’obtenir des premières versions du système et ce de manière rapide. Il est impossible sa vérification puisqu’il n’existe pas de spécifications. La validation démontre, cette fois de façon subjective, l’adéquation du système.
-Prototypage expérimental : il est surtout utilisé pour préciser les spécifications et fournir aux acteurs du projet de l’information utile pour réduire les risques. Le prototype est réalisé à partir d’un cahier des charges initial, puis il y a l’expérimentation pour finalement être éliminé. Ce prototype expérimental n’est pas un système final : il peut ignorer certaines caractéristiques du système ; ce système est faiblement structuré et difficile d’être conservé. -Cycle de vie exploratoire : Le but de ce modèle est très souvent celui de construire un prototype pour comprendre et valider des spécifications. En effet, il peut faire partie d’un processus de développement (par exemple en cascade) ; d’un système interactif de taille petite ou moyenne ; pour des sections de systèmes de grande taille (par exemple des systèmes AI ou des interfaces) ; ou encore pour des systèmes de temps de vie court. Par contre, cette approche manque de la visibilité vis-à-vis du processus et ce sont des systèmes très peu structurés. Ce modèle a été notamment proposé pour le développent de logiciels et nous prenons encore les précautions citées en 3.4.1.2. Jean-Paul CALVEZ mentionne le modèle de Boehm en le définissant ainsi : « Le modèle Spirale décrit le développement comme un processus itératif selon 4 phases, permettant de combiner différentes approches : expression des besoins, faisabilité, prototypage, développement du produit fini ».
Les itérations durant le processus
Les itérations pendant le processus de conception ont été bien prises en compte par des nombreux auteurs modélisant le processus de conception. Elles s’avèrent déterminantes dans la dynamique même du processus, mais pourtant, leur étude n’a pas insisté sur la possibilité de détailler une sorte de pilotage qui consisterait d’une part de la maîtrise de ces itérations « fatales » pour les réduire ou optimiser dans le temps, mais aussi de se servir de leur potentiel 1) En effet, d’un côté, on discute d’un point de vue stratégique. C’est une question de choix lors d’adopter une démarche de conception (structurée ou non). Est-ce qu’il faut privilégier la forme et adapter la fonction (ou la performance) à ce qui en résulte ou au contraire, doit-on penser à la fonction puis réfléchir aux formes « possibles » ? On parle même d’une question de préférence ou de sensibilité. Se poser cette question de cet angle oblige imaginer d’autres possibilités. Par exemple, traiter la fonction et la forme avec le même niveau d’importance ou priorité. Ou inclure d’autres dimensions importantes lors de l’adoption d’une stratégie particulière, à savoir, le coût, les procédés de fabrication, … ce qui nous amène à regarder la question initiale tout simplement intégrée dans une logique « design to X ».