Validation du POD
Dans un premier temps, il a fallu clarifier les objectifs et le type de validation que l’on pouvait eectuer sur ce modèle. C’est à cette occasion que l’usage de modèles bio- techniques a été définitivement exclu de ma démarche. En eet, l’opportunité de réaliser un modèle biotechnique du multi-pathosystèmes E. Necator + P. Viticola + V. Vinifera a été analysée. L’usage d’un modèle biotechnique pour la validation du POD aurait eu l’avantage de permettre l’évaluation de la qualité agronomique du POD, notamment d’en étudier la sensibilité au scénario climatique. L’unique modèle biotechnique candi- dat a été développé au sein du projet ADD-Vin (Deola et al., 2007; Bazoche et al., 2008). Il s’agit du modèle « bio-économique » déjà évoquéLe recours à l’expertise pour développer les stratégies nous est imposé par manque de connaissances scientifiques. Il en va de même pour le modèle « bio-économique » qui a été construit sur base bibliographique avec un paramétrage expert. Les résultats ne donnent accès qu’à des indications qualitatives.Une hypothétique tentative de validation du POD Mildium avec ce modèle aurait donc consisté à confronter une expertise à une autre expertise. Il m’a donc paru inopérant de tenter ce type de validation. Ceci n’invalide pas l’intérêt d’un travail de simulation sur Mildium interfacé au modèle bio-économique à titre exploratoire.
L’analyse a permis de conclure que l’objectif de la validation du modèle était de montrer que le modèle simule l’expertise, c’est à dire qu’il est possible de reproduire les décisions prises par les experts au cours des expérimentations menées avant l’établisse- ment du « Mildium formel ». Nous avons donc conçu et mis en œuvre une méthodologie de validation dans cet objectif.) qui constitue le corps de ce chapitre présentemon travail de validation de la conformité des décisions prises par le modèle « Mildium formel » (Mf) noté GrapeMilDeWS avec celles prises par les experts mettant en œuvre Mildium noté « Mildium expert » (Mx) en Français et original expert GrapeMilDeWS (oeGrapeMilDeWS) en Anglais. Les premiers résultats agronomiques sont égalementL’article est structuré de manière traditionnelle avec une partie « matériels et mé- thodes » et une partie consacrée aux « résultats ». Dans chacune de ces parties, on présente dans un premier temps, les expérimentations de Mildium au champ qui ont été menées à Bordeaux sur quatre parcelles pendant les saisons 2005 et 2006 (protocole expérimental section 6.4.2.1 ; performance agronomique section 6.4.3.1).Le second temps de chaque partie présente la validation du modèle formel. En section 6.4.2.2, on montre comment, par simulation, on cherche à reproduire les décisions prises par les experts avec le modèle Mf. On reconstruit les scénarios climatiques et les scénarios d’évènements auxquels les experts ont été soumis pendant les deux saisons étudiées à partir des données conservées dans les historiques d’expérimentations.
Les données pour ces scénarios sont disponibles en annexe E. La dernière sous-partie de « matériels et méthodes » précise comment est évaluée la similitude des décisions entre les simulations et les expérimentations. Cette comparaison se fait en trois temps. On compare d’abord le nombre de traitements ordonnés. On compare ensuite les décisions en terme de choix et de dates (date d’observation, décision d’application d’un traitement optionnel et date de cette décision). Enfin, on observe au sein des séquences réelles et des séquences simulées, la distribution des écarts relatifs entre deux décisions (par exemple le temps entre la première évaluation et la date de décision du traitement anti-mildiou à l’étape 1), voir section 6.4.3.2 & section 6.4.3.3.sont identiques avec cependant des diérences temporelles) mais également des enseignements sur la manière dont les experts ont mené leurs expérimentations qui renseigne sur certaines pratiques non exprimées pendant le recueil de connaissances (section 6.4.3.4).La discussion reprend les résultats de la validation et aborde les points suivants : la façon dont les experts ont su mobiliser leurs connaissances scientifiques pour concevoir Mildium ; l’intérêt qu’il y a à gérer deux maladies dans une même stratégie ; les dicultés liées aux observations, particulièrement en ce qui concerne le suivi de la phénologie ; et dernier point de la discussion, l’acceptabilité de la stratégie dans une perspective de transfert.