Fonctionnement et consommation des machines

Fonctionnement et consommation des machines

Afin de réaliser la modélisation de ces deux systèmes, des hypothèses sur certaines données ont été posées comme par exemple la durée de fonctionnement journalière des engins ainsi que leur consommation. Des analyses de sensibilité ont donc été réalisées afin d’estimer la variation de ces paramètres sur les résultats finaux. Dans notre scénario de référence pour la démolition traditionnelle, un seul engin de chantier était présent qui se chargeait à la fois de l’abattage de la structure mais également du chargement des déchets dans les camions. Initialement, nous avons donc considéré une durée quotidienne de fonctionnement de 8 h. Pour estimer la sensibilité de cette donnée, des scénarios avec des durées de fonctionnement de 4 et 6 heures ont été modélisés et comparés au scénario de référence sur la figure 18 :  hydraulique sur le chantier de démolition traditionnelle Sur l’ensemble des catégories prises en compte, une évolution logique est observée. Plus le nombre d’heure de fonctionnement est important, plus les impacts potentiels sont grands car la consommation de carburant est plus importante. En divisant la durée de fonctionnement par 2, les impacts finaux diminuent tous entre 10 et 20 %.  La donnée relative à la consommation des engins utilisés est issue d’une plaquette d’entreprise [Loisyloc, 2014]. Pour évaluer la contribution de cette consommation sur les résultats finaux de la démolition traditionnelle, une consommation deux fois supérieure a été modélisée et comparée au scénario de référence sur la figure 19 : La figure 19 présente également une évolution logique entre les deux scénarios : une consommation doublée a pour conséquence une augmentation des impacts potentiels du système. Cette augmentation peut varier entre 15 et 39 % selon les catégories d’impacts. Ces deux premiers paramètres considérés (le nombre d’heures de fonctionnement journalier et la consommation de l’engin) sont liés. Ainsi, on peut imaginer une différence importante entre un scénario où la pelle hydraulique fonctionne 4h avec la consommation de référence et un scénario où cette même pelle travaille 8h avec une consommation doublée. Une analyse d’incertitudes sera réalisée dans la partie 2.4.3.1 pour estimer cette variation possible. Des analyses de sensibilité peuvent être également réalisées sur la phase de transport.

Sensibilité liée à la phase de transport

Un trajet en agglomération peut augmenter la consommation de carburant de plus de 50 % (Volvo Trucks). Ces chantiers se situant en agglomération urbaine (Toulouse), cette augmentation de la quantité de carburant nécessaire pour la gestion des déchets peut avoir une influence sur les résultats finaux Afin d’évaluer cette composante, un scénario avec une consommation majorée de 50% dans le scénario de démolition traditionnelle a été modélisé et comparée au scénario de référence sur la figure 20 : Cette analyse de sensibilité a été appliquée particulièrement sur le cas de la démolition traditionnelle du fait qu’elle se déroule à Toulouse et que la gravière de l’entreprise se trouve à 15 kilomètres. On suppose que cette distance est effectuée en ville. Dans le cas de la démolition sélective, de plus longues distances sont parcourues : considérer un trajet urbain aurait entraîné une surestimation des impacts. Cette modélisation alternative présente une augmentation logique des impacts due à une consommation plus importante de carburant.

Selon leur année de mise en circulation, les camions doivent respecter des réglementations en termes d’émissions (voir tableau 7). Dans notre scénario de référence, la norme « EURO 4 » a été sélectionnée. Il nous a semblé intéressant d’analyser la sensibilité des résultats selon la norme respectée par les camions. Dans la base de données Ecoinvent, il est possible d’utiliser un camion respectant les normes « EURO 3 » et « EURO 5 ». Les résultats de cette analyse menée pour le scénario de démolition traditionnelle sont regroupés sur la figure 21 : transport des déchets sur le chantier de démolition traditionnelle La norme EURO 3 présente les impacts les plus importants pour l’ensemble des catégories d’impacts. C’est la réglementation la moins sévère en termes d’émissions de polluants. La différence entre EURO 4 et 5 est très faible (entre 0 et 3 %) : elle est maximale pour les catégories d’ « eutrophisation » et d’ « acidification ». Le flux qui contribue le plus à ces deux catégories d’impacts est l’émission d’oxydes d’azote. Cette diminution est la principale différence entre les réglementations EURO 4 et 5. Globalement, les différents paramètres sont sources d’incertitudes qui sont pertinentes à estimer.  Pour tester cette variabilité, nous avons également fait varier la distance de transport c’est- à-dire la distance entre le chantier de démolition et la gravière de l’entreprise. La distance initiale est de 15 km. Nous avons également modélisé les 2 hypothèses suivantes : des distances de 5 et 30, soit pour 2 935 t des valeurs respectives 14 675 et 88 050 tkm. Les résultats sont montrés sur la figure 22 suivante : Les résultats d’une ACV peuvent être influencés par la variabilité et les incertitudes liées au système étudié. Les notions de « variabilité » et d’« incertitudes » sont distinguées. Le terme « variabilité » représente les variations intrinsèques d’un système. Par exemple, dans le cas de nos chantiers de démolition, le style de conduite (souple ou non) des engins de chantiers peut être une source de variabilité.

 

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