Détermination d’un panel d’observation

 Détermination d’un panel d’observation

Cette partie a pour principale objectif de déterminer un panel d’agences d’urbanisme cohérent à observer. Cette élaboration conjugue trois approches, une correspondante à une typologie d’agences émanant d’entretiens, une seconde relevant d’un traitement de données et, la dernière va croiser ses deux méthodes. La première approche s’appuie sur deux entretiens menés avec le directeur de l’agence d’urbanisme de Tours, Monsieur Bonacorsi, et Monsieur Belliot, délégué général de la FNAU. De ces premiers contacts va émerger une première typologie d’agence en trois classes : petites, moyennes et grandes agences. La seconde approche va également s’appuyer sur une classification des agences d’urbanisme en trois catégories (petite – moyenne – grande) relevant de données quantitatives. Les grandeurs numériques retenues pour mener cette classification sont directement liés à la structure agence, avec le personnel, le budget, les subventions, la population des collectivités adhérentes à ces structures et à une structure intercommunale. Le choix de ces indicateurs découle en partie des diverses remarques émanant de nos entretiens préalables201.

Les entretiens, premier panel

Ces premiers résultats émanent directement des entretiens menés. La première rencontre avec Monsieur Bonacorsi a soulevé un certain nombre de remarques, notamment dans notre tentative de classement des agences d’urbanisme. Ce directeur d’agence nous a proposé une première classification en trois types d’agence. Tout d’abord les grandes agences avec celle de Lyon. C’est une structure disposant d’une histoire et d’un territoire riche. Elle correspond à une région urbaine. Cette agence est l’une des premières à relancer la planification, et dans les années quatre-vingt à opter pour une réflexion à l’échelle international, plaçant la ville de Lyon sous le statut de « ville internationale ». De plus, pendant cette même période, le partenariat avec la Société d’Equipement de la Région Lyonnaise (SERL) a été très développé, favorisant un travail efficace qui s’inscrit dans une conception de développement durable. L’histoire de l’agence est mouvementée et riche, elle eut pendant vingt-six ans Monsieur G. Blanc comme directeur, qui a été remplacé suite à un changement de municipalité. L’agence de Lille a été également proposée dans cette catégorie pour diverses raisons. Elle a été créée en 1970, puis elle a disparu pour être recréée dans les années 1990, par Monsieur P. Mauroy maire de Lille et sous la direction de Monsieur F. Ampe, aujourd’hui conseillé à la DATAR. La seconde catégorie correspond aux agences dites moyennes. Quatre agences d’urbanisme ont été proposées, l’agence de Bordeaux, de Nantes, de Rennes et de Tours. Cette dernière était à l’origine un atelier, créé par Monsieur J. Royer, maire de la ville de Tours et sous la direction de Monsieur Drouin, pendant trente-cinq ans. Et enfin, la troisième catégorie correspond à celles que nous pouvons qualifier de petites agences. Il a été proposé l’agence de Clermont-Ferrand, car l’intérêt est sa taille et sa création récente. De plus, cette structure est en plein essor et ne produit pas de documents de planification de type POS. Ensuite, l’agence d’Aix-en-Provence qui correspond à un organisme ancien, totalement structurée, et qui ne produit également pas de POS. Et enfin, une agence produisant des documents d’urbanisme, celle de Troyes qui permet d’observer une structure différente des deux autres propositions. A partir de cette première proposition, venant d’un directeur qui a mené l’essentiel de sa carrière au sein de plusieurs agences (Lyon, Grenoble, Lille, Tours, …) et qui par son expérience professionnel en connaît bien les caractéristiques, nous avons rencontré le délégué général de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme, Monsieur Belliot. A la suite de notre entrevue, celui-ci a confirmé l’intérêt des agences précitées. Il a enrichi notre recherche en faisant état de la disparition de certaines structures et en nous facilitant l’accès à certaines agences. De plus, il nous a mis en garde sur l’étude de certaines structures, comme celles de Marseille ou de Paris, du fait de la taille ou de la complexité de ces agences. Il ressort de ces deux entretiens que la classification proposée s’appuie principalement sur la taille de l’agence, définie par son personnel. Si ce seul critère est communément utilisé pour distinguer les petites, moyennes et grandes organisations, les petites, moyennes et grandes entreprises, il ne faut en rien le concevoir comme un critère dominant. En effet, la production d’une classification est à l’image des critères pris en compte pour caractériser une organisation. Et il y a donc possiblement autant de résultats qu’il y a de critères mobilisables. La notion de grandeur est liée à ce que l’on veut valoriser. Par exemple si l’on souhaite comparer les agences seulement au titre de leur activité en matière de prospective territoriale, une agence, petite au titre d’une classification par son personnel, pourrait être grande si elle ne mène que des travaux de prospective territoriale. Par exemple, l’agence de Clermont-Ferrand dispose d’une équipe de douze personnes, alors que l’agence de Tours dispose d’une équipe de vingt personnes. Avec un tel nombre de personnes, l’agence de Tours est en mesure de réaliser des documents de planification de type PLU, alors que l’agence de Clermont-Ferrand n’en produit pas. Pour conclure, cette première approche nous a permis de définir un premier panel à observer. Mais un certain nombre d’interrogations ont été soulevées et nécessitent d’aborder ce panel et sa classification au travers d’une analyse devant s’appuyer sur plusieurs indicateurs, et non pas uniquement sur son seul personnel.

Traitement des données 

L’analyse de ces indicateurs va en partie s’appuyer sur les statistiques descriptives. Dans un premier temps sera observée la répartition des agences d’urbanisme en fonction de chacun de ces indicateurs. Puis, nous tenterons d’établir une typologie en trois classes (petite – moyenne – grande) par le croisement de ces indicateurs. II.2- 1- Personnel des agences d’urbanisme Le premier indicateur porte sur l’effectif des agences d’urbanisme. Ces données ont été mises à jour et obtenues auprès de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme en 2003.Comme l’indique ce graphique présentant le personnel des agences, classé de façon croissante, seule l’agence de l’Ile de France apparaît comme singulière avec un effectif très largement supérieure aux autres agences. Comme le confirment les indicateurs ci après présentés, cette agence constitue à elle seule une catégorie particulière, prise en tant que telle. Les traitements suivants portent sur l’ensemble des autres agences qui seront classées en trois catégories, l’ensemble constituant avec l’agence de l’Ile de France202 quatre catégories.En respectant l’amplitude de classe, 69% des agences d’urbanisme sont considérées comme de petites structures, 21% sont dans la classe des agences moyennes et seulement 10% ppartiennent aux grandes agences (avec une seule dans la catégorie des très grandes agences). Cette distribution révèle une prédominance d’agences d’urbanisme disposant, au regard de ce critère, d’une petite équipe. Soit 69% des agences disposent d’une équipe de moins de 33 personnes. 21% des agences disposent d’une équipe de moins de 64 personnes et 10% des agences d’une équipe composée de plus de 65 personnes. Plus de 27 agences sont considérées comme de petite structure au regard de leur personnel (cf. schéma n°8). Nous constatons un cas particulier celui de l’agence d’urbanisme d’Ile de France, constituant l’une des plus grandes agences du réseau. En conclusion, nous constatons que la proportion des petites agences est prépondérante, et que le nombre de grandes agences est plus faible que celui des agences moyennes. Les écarts de personnel sont importants entre les petites et les grandes agences. Ce constat peut résulter, en partie, d’une nécessité du territoire et de l’importance portée aux études urbaines. La logique est que les agences d’urbanisme de Lyon ou d’Ile de France disposent d’un personnel en conséquence, notamment au regard du territoire sur lesquelles elles évoluent et de leur complexité en matière d’aménagement. La comparaison avec l’agence de l’Essonne, qualifiée comme la plus petite structure est composée d’une équipe de six personnes, et celle d’Île de France démontre parfaitement que ces équipes sont constituées en fonction d’un besoin du territoire et de l’intensité de l’activité urbaine. Par conséquent, la présence de petites structures en grand nombre n’est pas vraiment surprenante, puisque c’est une volonté ouvertement affichée aujourd’hui. Une agence d’urbanisme composée d’une petite équipe n’est pas sans intérêt car elle permet d’éviter les lourdeurs administratives, rendant la structure plus malléable et plus facilement adaptable. Ces petites structures ont probablement permis aux agences de s’adapter aux mouvances politiques, ainsi qu’aux besoins du territoire. 

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