La maîtrise en chiffres
Dans la partie ci-jointe, nous tentons de cerner plus précisément les étudiants de la formation à partir de données statistiques. Nous proposons une lecture de ce public susceptible d’être amendée suite à l’apparition de données plus récentes; nous ne pensons cependant pas que celles-ci puissent être dirimantes et qu’elles puissent invalider nos résultats actuels. La visée sous-jacente à cette partie était d’élaborer une réponse à la question de savoir quels seraient les indicateurs les plus judicieux à retenir avant d’aborder nos futurs répondants.
Les finissant( e )s
Depuis son instauration en 1977 jusqu’à ce jour (Fin novembre 1991), 56 candidats ont effectué le parcours de la maîtrise et ont déposé leur rapport de recherche nécessaire à l’obtention du titre d’après les renseignements que nous possédons. La différence entre hommes et femmes est significative dans ce bloc. Les femmes sont légèrement plus représentées parmi les finissants; 34 d’entre elles ont mené leurs études à terme soit 60,7 %. La maîtrise se veut ouverte à l’éducation au sens large. On pourrait raisonnablement s’attendre à ce que son public soit issu d’horizons variés. Or, sur les 56 finissants seulement 11 soit 19,6 % ne font pas partie du système scolaire en ligne directe. De ceux-ci, trois dépendent du système de la santé, quatre sont en charnière entre santé et école, un entre la santé et le domaine social, un seul appartient résolument au domaine social, deux échappent à cette classification. Cette dernière établie d’après le type de recherche et la position professionnelle, aussi arbitraire qu’elle puisse être, permet cependant d’entrevoir que le système scolaire est majoritairement représenté au sein des étudiants en maîtrise. Le pourquoi du non engagement de certains publics potentiels, de même que l’extrême faiblesse de représentativité du secteur social et de la santé demanderait une étude spéciale. Toujours en se basant sur le type de recherche et la situation professionnelle, les 45 étudiants restants, dépendant du système scolaire, peuvent se ventiler de la façon suivante : 13 sont positionnés dans le secteur école primaire (12) et maternelle (1). 10 au secondaire conventionnel dont deux en formation professionnelle. 8 fonctionnent au collégial. 4 à l’université. 7 oscillent entre le secondaire et le primaire de par leur place dans les commissions scolaires en tant qu’administratifs. 3 échappent à ce classement; un inclassable dans celui-ci et deux par manque de données les concernant. 112 Il est intéressant de porter un regard sur le bagage potentiel que possèdent les individus qui ont terminé la maîtrise au moment où ils réalisaient la rédaction finale de leur travail. Sur 45 des 56 personnes, nous avons des renseignements précis, écrits par eux-mêmes dans leur recherche, de leur situation professionnelle. De l’analyse de ce bloc, il appert que 15 occupent une place sans connotation particulière (enseignant, animateur, … ); 18 possèdent une position de cadre (administrateur, directeur, etc.). Si on ajoute à ces derniers ceux fonctionnant selon des modalités variables au collège (8) ou à l’université ( 4), on s’aperçoit que les individus pouvant se prévaloir d’un capital conséquent de par le poste occupé ou le degré des connaissances sont surreprésentés dans la formation. 67 % de cet échantillonnage possède de tels acquis. En réalisant l’extrapolation de considérer les 13 participants incom;ms comme étant de la catégorie des sans connotation, le pourcentage des «nantis» s’élève, malgré tout, à plus de 50%. Aussi, peut-on considérer que ces derniers investissent le plus en études. Un tel phénomène peut poser la question de savoir s’il n’y a pas lieu que la maîtrise puisse s’ouvrir plus au public le moins doté en capitaux. Cela demande de tenir compte du règlement général sur les études avancées auxquelles doivent se conformer toutes les universités et tous les programmes mais aussi de chercher vraiment à donner une reconnaissance à l’expérience professionnelle vécue. En passant, il est à signaler que l’équité entre les sexes est respectée en ce domaine de la richesse; les femmes (16) sont représentées à parité égales avec les hommes (14) et cela à tous les niveaux de ce classement des «possédants».
Public et type de recherche
Ainsi que mentionné, la recherche-action constitue un outil dont l’usage est susceptible d’être fréquent dans les travaux de maîtrise. C’est, en effet, ce qui se constate lorsqu’on enquête sur la méthodologie utilisée dans les travaux estudiantins. 31 personnes sur 56 font clairement référence dans leur ouvrage à l’emploi de ce type de recherche et cet usage ne peut être mis en corrélation avec le type d’emploi occupé. De plus, dans l’échantillonnage, il ne peut être constaté un effet résultant d’un virage dans la formation. Toutes les cohortes de finissant( e )s ont utilisé cette méthodologie quantitativement de façon similaire. La nature de la problématique développée détermine le choix d’une méthodologie précise et cela semble être la propriété de l’étudiant. Vu la constance de l’emploi de la recherche-action, on peut affirmer que tout étudiant ayant terminé est au courant de son existence. Pour ceux qui l’ont utilisée, il est nécessaire de stipuler que certains étudiants, faute de temps ou suite à des difficultés, n’ont pas pu la mener jusqu’au bout en formation et ils le regrettent dans leurs écrits. La période de latence de deux ans nécessaire post formativement pour conduire la recherche à terme sur le terrain se voit . donc justifiée.
La durée des études
Pour 55 étudiants, nous possédons la date de leur inscription d’une part et celle de la publication de leur rapport d’autre part. Cela permet de calculer la durée moyenne des études qui s’établit à quatre ans. Le parcours le plus court s’est effectué en un an et demi, le plus long en huit ans. Neuf étudiants se situent dans la moyenne des quatre ans; 20 sous cette moyenne dont 14 entre trois et trois ans et demi d’études; 26 se trouvent au dessus de cette moyenne dont 17 ont réalisé le parcours en cinq ans et plus. La maîtrise représente donc pour beaucoup d’étudiants un investissement temps conséquent. A l’heure actuelle, en formation, il est stipulé aux formés de tabler sur une durée de trois ans d’études. A ce propos, il est à souligner, ici, que à partir de la cohorte de l’automne 1987, aucun rapport de recherche terminé n~a pu entrer en notre possession. Nous sommes en novembre 1991 à l’heure où nous écrivons ces lignes soit quatre ans plus tard. Cela signifie qu’il est probable que l’on assiste présentement à un allongement de la durée d’études. Ce phénomène sera peut-être transitoire avant que le redressement actuellement visé ne porte ses effets. Toujours est-il que l’investissement-temps possède des dimensions assurément non négligeables dont une, psychologique, apparaît dans les propos introductifs des ouvrages terminés; bien souvent, les étudiants remercient leur famille pour le soutien et la patience accordés au long des études. L’absence de travaux récents possède une incidence sur notre travail. En effet, le virage de la formation à des méthodologies et publics potentiellement différents se serait produit pendant cette dernière période. Avec la latence post formative de deux ans que nous nous imposons comme contrainte, il sera absolument impossible de contacter une partie de ce «nouveau» public et d’évaluer l’impact possible du virage constaté.