Imagerie et agent de contraste
Introduction
Les examens d’’imagerie médicale regroupent les moyens d’acquisition et de reconstitution d’images du corps humain à partir de différents phénomènes physiques telle que (radiographie, tomodensitométrie, scintigraphie et tomographie par émission de positon), la résonance magnétique nucléaire (imagerie par résonance magnétique), la réflexion d’ondes ultrasons (échographie) [8]. L’imagerie médicale est non seulement un outil de diagnostic puisqu’elle apporte des informations anatomiques et fonctionnelles, mais elle est aussi un outil de surveillance et de suivi thérapeutique
Les rayons X
Historique
Les rayons X constituent un rayonnement de courte longueur d’onde, entre 0,1 et 100 Å, découvert en 1895 par l’Allemand W.C. Röntgen (Prix Nobel 1901).Bien que ce tube fut enchâssé dans un boitier de carton noir, Röntgen nota qu’un écran de Platinocyanure de Baryum, placé par hasard à proximité, émettait une lumière fluorescence lorsque le tube fonctionnait. Après avoir effectué d’autres expériences, il conclut que cette fluorescence était causée par un rayonnement invisible d’une nature plus pénétrante que le rayonnement ultraviolet. Comme il ne trouva pas de dénomination adéquate pour ces rayons, Röntgen les baptisa «Rayons X». Notons au passage que ce rayonnement est encore souvent appelé en Allemagne Bremsstrahlung. Peu après la découverte des rayons X, leur capacité à traverser le corps humain fut mise en évidence et donnèrent naissance aux premières images médicales. Le premier cliché est celui de la main d’Anna Bertha Röntgen (22 décembre 1895); il s’agit de la première radiographie, la radiologie est née (Figure II.2) [9]
Production des rayons X
La théorie du rayonnement électromagnétique prévoit que lorsqu’une particule chargée subit une modification de sa trajectoire, elle rayonne de l’énergie. Ainsi, une particule accélérée ou décélérée subit une perte de son énergie sous forme de rayonnement électromagnétique. Ce processus porte le nom de rayonnement de freinage ou Bremsstrahlung. Cette perte d’énergie par rayonnement de freinage dépend en partie de la masse de la particule incidente. Ce processus est important pour les particules légères comme les électrons et il est pratiquement négligeable pour les particules lourdes. La production des rayons X s’effectue sur la base de ce processus en créant un faisceau de particules chargées que l’on freine ensuite dans un matériau cible, c’est le principe du tube à rayon X.
Principe d’un tube à rayons X
Pour disposer de faisceaux de rayons X utilisables, le procédé technologique consiste à créer des électrons et a les envoyer sur une cible pour obtenir des rayonnements de freinage en grand nombre. Un courant électrique circule dans un filament et crée des électrons par chauffage (effet thermo-ionique). Ce filament constitue la cathode du tube à rayons X ; il est porté à un potentiel négatif. Les électrons formés sont accélérés par une haute tension appliquée entre la cathode et une cible, ou anode (parfois aussi appelée anticathode), qui est portée à un potentiel Chapitre II: Imagerie et agent de contraste Page 25 fortement positif pour attirer les électrons. L’ensemble est placé dans une ampoule en verre dans laquelle est réalisé un vide Poussé pour éviter la dispersion des électrons. Pour favoriser la production de rayonnement de freinage, l’anode est constituée d’un matériau de numéro atomique élevé résistant à la chaleur. Le tungstène, de numéro atomique 74 (et de symbole chimique W) répond bien à ces deux exigences et constitue très souvent la cible des tubes à rayons X. Selon les applications envisagées, celle-ci peut être également en molybdène, or, cuivre, fer, cobalt. . . Le rendement de la cible en rayonnement de freinage reste toujours limite (2 %). Les nombreuses ionisations et excitations créées par les électrons dans la cible produisent une importante élévation de température. Celle-ci est donc souvent enchâssée dans du cuivre pour assurer la diffusion de la chaleur et nécessite un refroidissement par air, huile ou eau. L’anode est le plus souvent inclinée par rapport à la direction des électrons et les rayons X sont émis préférentiellement dans un cône dont l’axe dépend de la pente de l’anode. Les rayons X traversent la paroi du tube et sortent par une fenêtre en matériau léger (béryllium ou aluminium) aménagée dans la gaine plombée qui entoure le tube. Cette fenêtre va arrêter une partie des rayons X, en particulier ceux qui auront une énergie faible. De plus, pour limiter le faisceau à sa partie utile, un collimateur est placé après la fenêtre de sortie. [10]
Spectre de rayons X
Le spectre en énergie des rayons X émis par l’anode est le résultat de la superposition de deux spectres indépendants : • le spectre continu des rayonnements de freinage, de 0 à Emax. • le spectre de raies caractéristiques liées au réarrangement du cortège électronique. Ce spectre global peut être représenté de deux manières : – en fonction des longueurs d’onde comme sur la Figure(II.4), le spectre présentera alors une longueur d’onde minimale λmin= һ » \ B]^ (II.1) – en fonction de l’énergie, comme sur la Figure(II.5) Dans ce cas, l’énergie des rayons X ne pourra pas dépasser une valeur maximale correspondant à la haute tension appliquée. En aucun cas l’énergie du photon X de freinage ne peut être supérieure à celle de l’électron qui lui a donné naissance : Emax= e.V (II.2) Ou, plus simplement :Emax(en keV) = haute tension (keV). La forme exacte du spectre émis par un tube à rayons X dépend de nombreux paramètres tels que la nature de l’anode, la valeur de la haute tension et la filtration totale. L’intensité électrique du courant parcourant le filament permet de modifier le nombre d’électrons émis, donc celui de rayons X produits par le tube