The case of Moroccan public administrations
Dans le contexte national actuel, le royaume a adopté une série de chantiers de réformes visant à moderniser l’administration publique qui est soumise aux nouvelles règles de gestion introduites par la loi organique de la loi des finances. Cependant, cette dernière constitue une étape décisive et un véritable levier de la modernisation de gestion des finances publiques. De ce fait, il s’agit d’implanter des outils de management public dont le contrôle de gestion, qui apparaît comme une réponse tangible aux besoins de gestion interne et de gouvernance des administrations publiques. Ce papier vise à présenter les pratiques de contrôle de gestion dans les administrations publiques marocaines, à travers une étude qualitative qui contient un échantillon de 8 interlocuteurs issus de différentes administrations. Ainsi, les facteurs d’émergence du contrôle de gestion, les obstacles qui entravent sa réussite, de plus de montrer la nécessité de se doter de ce système de pilotage comme réponse aux dysfonctionnements de gouvernance qui existent au niveau de ces organisations.
Dans le contexte actuel, les pays développés ainsi que ceux en voie de développement accordent une importance particulière à la nécessité de mesurer la performance de leurs organisations publiques afin de renforcer la gouvernance des finances publiques. De ce fait, il est devenu impératif de faire un usage rationnel des fonds publics pour réaliser des services de qualité au moindre coût dédié aux citoyens à travers l’adoption d’outils de gestion moderne.
On parle dès lors du New Public Management qui consiste à introduire au sein des structures du secteur public des méthodes et des outils inspirés du secteur privé en se basant sur les trois E « Économie, Efficacité, Efficience ». Il s’agit alors de répondre à moindre coût avec une meilleure qualité aux attentes des citoyens, désormais devenus des clients (Amar et Berthier, 2007).
Au Maroc, à l’égard des nouvelles formes de gouvernance administrative et sous l’effet conjugué de la Loi Organique relative à la loi des finances de 2016, visant à renforcer la performance des administrations publiques, dans le cadre d’un processus de restructuration et d’une gestion axée sur les résultats, la mise en place d’un nouveau système de pilotage de la performance est devenu plus que jamais une nécessité.
Dans cette perspective, le contrôle de gestion qui constitue un outil de performance dans les organisations privées, a commencé à intégrer les organisations du secteur public depuis quelques années. En effet, les Administrations Publiques Marocaines sont appelées à se doter de dispositifs modernes de contrôle et de gestion au service d’une nouvelle gouvernance qui vise la performance globale de l’organisation. C’est à ce niveau et par rapport à ces considérations que se situe notre problématique qu’on peut formuler ainsi : Qu’en est-il des pratiques du contrôle de gestion au niveau des administrations publiques marocaines ?
Afin d’apporter des éléments de réponses à notre problématique, cet article sera organisé de la manière suivante : dans la première partie nous présenterons une synthèse de notre analyse de littérature relative au contrôle de gestion. Dans la deuxième partie nous exposerons l’approche méthodologique adoptée au niveau de cette recherche, ainsi que les résultats escomptés de notre étude empirique qui a porté sur le cas de certaines administrations publiques marocaines.