Le modèle vertueux de l’écotourisme
LE MODÈLE VERTUEUX DE L’ÉCOTOURISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Le développement de l’écotourisme, notamment dans les pays les moins avancés, fait l’objet d’une littérature croissante depuis plusieurs années. La raison principale est liée au fait que le secteur touristique est à la fois un des premiers produits d’exportation des pays les moins avancés (CNUCED, 2001), et, dans son créneau écotourisme, susceptible de répondre aux principes du développement durable. En effet, la rhétorique de l’écotourisme se construit autour d’une conception vertueuse entre le développement économique (rentrée de devises, infrastructures, emplois…), la protection de l’environnement par ce qu’il est convenu d’appeler la valorisation de la biodiversité et la redistribution des revenus pour les populations locales, notamment lorsque l’écotourisme est associé à un dispositif de gestion communautaire.
Toutefois, de par la multiplicité des décideurs ou des groupes d’intérêt impliqués dans le développement écotouristique, ainsi que de par la nature diverse et parfois contradictoire des buts et des objectifs poursuivis, le développement écotouristique et les processus sous-jacents à l’œuvre invitent à une lecture attentive des caractéristiques de cette activité.
L’écotourisme : définitions et débats
Développé au début des années quatre-vingt, le concept d’écotourisme a été principalement mis en avant par les institutions internationales en charge de la conservation de la biodiversité comme l’IUCN (International Union for Conservation of Nature and Natural Resources), le WWF (World Wildlife Fund), ainsi que par les organisations internationales promouvant le tourisme comme l’Organisation Mondiale pour le Tourisme et la Société pour l’Ecotourisme. Les principales définitions se trouvent par conséquent issues d’ouvrages de conservation de la nature et des guides pratiques de développement de l’écotourisme (Lindberg et Hawkins, 1993 ; Wells et Brandon, 1992 ; Ceballos-Lascurain, 1996). Les travaux pionniers de Ceballos-Lascurain donnent une première définition de l’écotourisme comme étant un « voyage calme et non contaminateur des espaces dont l’objectif est d’étudier et de contempler les paysages, les animaux et les plantes sauvages, ainsi que les manifestations culturelles (actuelles et passées) que l’on peut trouver dans ces espaces » (Orams 1995, 4). Cette définition donne un aperçu de l’objectif de l’écotourisme : activité tournée vers la nature (vivant et non-vivant) et la culture dans des endroits bien définis, en mettant l’accent sur la contrainte de non perturbation de l’endroit en question. L’accent est davantage mis sur la conservation de la biodiversité que sur également l’existence d’un débat sur la soutenabilité écologique de l’écotourisme, c’est-à-dire le dilemme entre une activité.
Par la suite, les débats autour des définitions de l’écotourisme, particulièrement dans les pays en développement, se sont orientés vers les liens entre écotourisme et populations locales. La définition de l’écotourisme de Ceballos Lascurain (1996), qui est d’ailleurs celle de l’IUCN et de la Commission des Parcs Naturels et des Aires Protégées, reflète cette position : environnementalement responsables dans des espaces naturels relativement calmes d’apprécier la nature (et n’importe quelles fonctions culturelles accompagnantes – tant que présentes), qui promeuvent la conservation, créent de faibles impacts et activement à l’amélioration socio-économique des populations locales » (20). Cette populations locales sans mentionnent Ross et Wall (1999, 124) au sujet des auteurs promouvant cette vision : « ils suggèrent que les aires naturelles et les populations locales soient unies dans un rapport symbiotique par l’introduction L’écotourisme apparaît comme un modèle vertueux, puisqu’il faisant que la préservation profite aux populations locales ; c’est-à-dire finalement de valoriser économiquement la biodiversité.