Analyse factorielle exploratoire des facteurs de succès généraux de l’entreprise

Brevet

Les brevets font également par1ie des pnnClpaux indicateurs utilisés par les chercheurs afin de mesurer le niveau d’inllovation des entreprises. Toutefois, cet indicateur vise davantage à identifier les inventions que les innovations en tant que telles. Ce qui distingue ces deux concepts est principalement que l’ innovation fait pa11ie d’un processus utilisant une invention afin d’aboutir à de nouveaux produits, selvices ou procédés, tandis que l’invention consiste en la création d’une nouveauté, sans pour autant qu ‘elle soit nécessairement utilisée. Bref, une fois l’invention mise en application dans la pratique, elle devient une inllovation. Plusieurs critiques sont fonnulées contre l’utilisation de cet indicateur pour mesurer l’ innovation. Premièrement, cet indicateur pennettrait de mesurer les inventions et non les innovations (Coombs et aL , 1996; Flor and Oltra , 2004) .

Deuxièmement, plusieurs entreprises, notamment les PME, ne recourent pas aux brevets pour protéger leurs innovations , souvent pour des questions de coùts et de non-assurance quant à l’efficacité des brevets à protéger ces innovations, ou comme stratégie de rétention de ce11aines infonllations cruciales qu ‘elles veulent cacher à leurs concunents. Par conséquent, ces entreprises vont utiliser des méthodes de protection infonnelles telles que le secret, les ententes de confidentialité avec les employés, le maintien d’une longueur d’avance sur la concurrence, ou encore l’ intégration de technologies complexes. Les inventions non brevetées ne sont donc pas prises en considération par cet indicateur de mesure (Hara bi, 1995 ; .Arundel, 2001; Hanel, 2006). De plus, la propension des entreprises à breveter leurs inventions peut varier considérablement selon l’ intensité technologique des secteurs d’activité (Becheikh et al. , 2006 : 649). Ces indicateurs, l’ eff011 déployé en R&D et le recours aux brevets foumissent donc des infonllations sur le niveau d’ innovation des entreprises . Cependant, ils visent davantage à mesurer les eff011s à l’inllovation que le niveau réel d’innovation. Les indicateurs indirects sont associés à ce11aines lacunes donnant une lecture moins précise du niveau d’inllovation des entreprises. Ceci explique le développement récent et l’utilisation d’indicateurs plus directs .

Enquêtes d ‘innovation

Dans l’ approche subjective, les chercheurs utilisent les sondages et les entrevues afm de mesurer le niveau d’innovation des entreprises. Certains d’entre eux ont même développé leur propre constmit afin de mesurer l’innovation. Par conséquent, divers indicateurs se retrouvent dans la littérature tels que le pourcentage de ventes liées aux innovations, le temps alloué à des activités d’ innovation, le nombre de marques de COllunerce, etc. Cette approche pelmet ainsi de pallier à certains problèmes, particulièrement lorsqu’ il est difficile de dénombrer les innovations. Cependant, la validité de ces indicateurs est tributaire du taux de réponse des répondants. De plus, selon Becheikh et ses collaborateurs (2006), les questions d’enquètes mesurent davantage le degré de nouveauté que le niveau d’innovation des entreprises. En conclusion, il se dégage que l’ innovation a été appréhendée dans la littérature au moyen de mesures directes telles que le nombre d’ innovations de produits et/ou de procédés réalisés au cours d’une période donnée, ou encore au moyen de mesures indirectes, notanunent les investissements consentis à la R&D ou le nombre de brevets emegistrés (voir Tableau 2). Une meilleure compréhension des divers indicateurs de mesure de l’ innova tion pelmet donc de faire des choix plus éclairés lors d’études traitant de l’innovation, notamment lors d’études touchant les diverses sources externes d’ information nécessaires à l’ inllovatioll. L ‘utilisation d’un indicateur en particulier plutot qu ‘ lUl autre pelmettra d’avoir des résultats plus significatifs dans certains cas. Dans la section suivante, il sera question de la gestion du risque dans les projets. Cette section va nous permettre de faire le pont entre la section précédente et le coeur de cette revue de littérahtre, à savoir la troisième section qui pOltera sur la gestion du risque dans le cas spécifique des projets de développement de nouveaux produits.

 Recherche et développelle/lt (R&D)

Étant un indicateur couramment utilisé, il est important de définir ce que représentent les activités de R&D. Le Manuel de Frascati de l’OCDE qui forme , avec le Manuel d’Oslo, un document de référence adopté par la plupart des pays de l’ OCDE pour mesurer les activités scientifiques et technologiques, définit la R&D comme suit : «La recherche et le développeme/lt expérill/ental (R-D) e/lglobent les travaux de création e/ltrepris de faço/l .sy stéll/atique e/l vue d ‘accroître la sOll/lI/e des cO/lnaissances, v COli/pris la cO/lnaissance de l ‘holl/lI/e, de la culture et de la société, ainsi que l ‘utilisatio/l de cette SOll/TlIe de con/laissances pOlir de /lol/velles applicatio/ls.» (OCDE, 2002, p. 34). Sur la base de cette définition, les activités en R&D peuvent être réalisées par les entreprises elles-mêmes (intra-muros) ou encore, contractées à l’extérieur de celles-ci (extra-muros). Cependant, les activités d’ innovation des entreprises se reflètent non seulement dans les activités de R&D des entreprises, mais également dans d’ autres activités telles que l’achat de biens, de selvices, de technologies et de savoirs .

Ces connaissances ainsi acquises peuvent être immatérielles, mais elles peuvent être aussi incolvorées dans des produits et selvices. En outre, selon le Manuel d’Oslo (OCDE, 2005 , p. 102), les sommes consacrées aux activités d’ innovation, particulièrement pour la R&D, sont un indicateur reflétant le niveau d ‘activités d’ innovation des entreprises . Toutefois, les activités de R&D semblent surestimer le niveau réel d’ innovation, car elles tiennent compte des nombreux projets en R&D qui ont été abandonnés sans pour autant aboutir à des inllovations. Par ailleurs, elles ne représentent qu ‘une partie du niveau total de l’innovation, car plusieurs imlOvations, particulièrement dans les PME, ne sont pas issues d’ activités de R&D. D ‘ailleurs, les grandes entreprises investissent davantage en R&D que les PME, et cet écart s ‘explique principalement parce que ces demières engagent des etIOlis en matière de R&D de tàçon plutôt informelle, ce qui est plus difficilement comptabilisé (Becheikh, Landry et al. , 2006).

Celtains auteurs, tels que Laursen & Salter (2006), soutiennent que les entreprises innovantes n’ ont plus nécessairement besoin de dépenser massivement en R&D pour réussir à introduire de nouveaux produits, procédés ou services sur le marché. Ils ont constaté que malgré le fait que plusieurs entreprises innovantes dépensent de moins en moins en R&D, elles demeurent capables d’innover de façon régulière. Dans le même ordre d’idées, Chesbourgh (2003) a illustré ses arguments en prenant comme exemple le cas de deux entreprises qui opèrent dans le secteur de la télécommunication, Lucent Technologies et Cisco Systems. La première s’appuyait sur les laboratoires Bell, issus de la séparation d’AT &T, et qui fait partie des leaders mondiaux en matière de recherche dans le secteur de la télécommunication. Partant de cela, Lucent était supposée tirer profit de ces laboratoires pour s’imposer de fàçon décisive dans le marché des équipements de télécommunication. Cependant, selon Chesbourgh (2003), les événements ne se sont pas déroulés conune il était prévu par cette entreprise. Cisco Systems, dont la capacité de R&D interne ne pouvait se comparer même de loin à celle de Lucent, a toujours réussi à lui tenir tête, voire à la battre sur son propre marché. Cet exemple illustre très bien le fait que les deux entreprises innovaient, mais de façons très différentes. Plus spécifiquement, Chesbourgh (2003) explique que Lucent a investi massivement dans la R&D inteme pour explorer de nouveaux matériaux et de nouvelles composantes dans le but de générer des innovations majeures de produits et de selvices. Pour sa pmt, Cisco a plutôt misé sur les partenariats de recherche et sur l’ investissement dans de nouvelles compagnies prometteuses. « III tliis wrn’, Cisco kept IIp witli the R&D Olltpllt of p erliaps tlie world~s’ fillest indllstria! R&D orgalli~ar;oll, 01/ witllOllt condllc fillg IIIlIcli researcl! ofits OWII. »(Chesbourgh, 2003 : 36).

Table des matières

REMERCIEMENTS
RÉSU11É
ABSTRACT
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DE S FIGURES
CHAPITRE 1 : MISE EN CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE
1.1. Mise en contexte
1.2. Problématique
1.3. Objectif, de la recherche
1.4. Organisation dll mémoire
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE ET PRINCIPAUX CONCEPTS
2. 1. Introd1lction
2.2. Le type d ‘innovation .. définition et considérations théoriques et empiriques
2. 2.1 . Types d ‘ innovations
2. 2.2. Indicateurs de mesure de l ‘innovation
2.3. Le risque en contexte de projet
2. 3.1. Définitions et concepts
2.3.2 . Manifestations du risque en contexte de projet
2.3 .3. Résultats indésirables
2.3.4. Principaux impacts des résultats indésirables
2.4. Sommaire
2. 5.1. Performance en contexte de gestion de projets de DNP
2. 5.2. Facteurs de succès et d’échec des projets de DNP
2.5. 3. Identification et gestion du risque dans les projets de DNP
2.6. Conclusion et hypothèses de recherche
CHAPITRE 3 : C ADRE OPÉRATOIRE ET MÉTHODOLOGIE
3.1. Introduction
3.2. Cadre opératoire
3.2.1. Caractéristiques des entreprises de l’enquête
3.2. 2. Facteurs de succès généraux à l’ entreprise
3. 2.3 . Facteurs de succès spécifiques aux projets de DNP
3.2.4. Types de risque liés aux projets de DNP
3.2. 5. Succès 1 Échec des projets de DNP
3.3. lntrlflllent de mesure .. le questionnaire
3.4. Constit1ltion de la bal/que de dOl/nées
3.5. Déroule1llent de la collecte de données
3.6. Taux de réponse
3.7. Stratégie d :ana~vse
CHAPITRE 4: RESULTATS EMPIRIQUES
4.1. Introduction
4.2. Portrait des entreprises
4.2.l. Caractéristiques générales de l’ échantillon
4. 2.2. Degré de nouveauté de l’ innovation
4.2.3. Synthèse des analyses relatives au portrait des entreprises
4.3. Les facteurs de succès généraux de l ‘entreprise
4.3.1. Analyse factorielle exploratoire des facteurs de succès généraux de l’entreprise
4.3.2. Analyses bivariées
4.3.3. Synthèse et discussion
4. 4. Les fa ctellrs de s1lccès sp écifiqlles aux projets de DNP
4.4.1 . Analyse factorielle exploratoire des facteurs de succès aux projets de DNP
4.4.2. Analyses bivariées
4.4.3. Synthèse et discussion
4.5. A I/alvse d1l risque dans les projets de DNP
4.5 .1. Analyse descriptive
4.5.2. Analyses bivariées
4.5. 3. Analyse factorielle exploratoire des types de tà cteurs de risques
4. 5.4. Synthèse et discussion
4.6. Esti1llation du 1Ilodèle explicatif de l ‘échec/twccès des projets DNP
4.6. 1. Déflnitions opérationnelles de la variable dépendante et des variables indépendantes
4.6.2. Spéciflcation du modèle explicatif de l’échec/succès des proj ets DNP
4.6. 2. V ériflcation des postulats de la régression logistique
4.6.4. Résultats de la régression logistique binaire
4.6 .5 . Vériflcation des hypothèses de recherche
CHAPITRE 5 : CONCLUSION GÉNÉRALE
5. 1. Résille
5.2. 11lIplications des rés1lltats
5.3. Limites et avemfes fllt1lres de recherche
BIBLIOGRAPHIE
Annexe 1 : Liste des secteurs d’activités industrielles des entreprises manufacturières
Annexe 2 : Questionnaire de l’ enquête
Annexe 3 : Pourcentage d’usines qui ont innové pendant les trois aIUlées. 2002 à 2004
Annexe 4: Page d’ acceuil de la banque d’ information industrielle cie CRIQ
Annexe 5 : Matrice de corrélations entre les facteurs de succès généraux de l’entreprise.

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