La situation de l’enseignant de technique informatique
Références didactiques disponibles
Le Comité de la coordination provinciale est responsable des Cahiers de l’enseignement collégial. Ces cahiers constituent le seul document officiel servant de base à l’organisation des activités d’apprentissage. On y trouve la liste des cours correspondant à chaque programme d’études et, pour chaque cours, un bref plan cadre comportant les rubriques suivantes : objectifs, théorie, laboratoire, médiagraphie.
Les Guides pédagogiques sont en général fort intéressants. On considère quand même qu’ils sont le fruit des cogitations d’une personne« qui n’a consulté personne». Avec lavenue du nouveau programme en 1990, ils n’ont pas été refaits.
Les Profils de formation sont peu connus, donc fort peu utilisés. Leur contenu n’est pas considéré officiel et l’exploitation de ce document n’est pas facilement justifiable. Le lien avec les Cahiers de l’Enseignement collégial n’est pas évident. Cet outil, produit par des consultants du ministère, serait trés utile s’il servait de pont soutenu avec le monde du travail. La dernière édition remonte à 1985. Aucune réédition n’est prévue à ce jour.
Ressources humaines de soutien disponibles
Le Comité de la coordination provinciale est composé essentiellement de professeurs. Le fonctionnement de ce comité reflète ses contraintes : temps et budget. Il s’y manifeste aussi certaines divergences : disparités régionales, formations variées, etc. En marge de la ; Réforme, on nous apprend que le’ comité restreint de la coordination provinciale a été dissout. Ce comité a vu à faire rédiger les guides pédagogiques. Il donnait avis au gouvernement sur l’orientation et le contenu du programme de formation.
En coordination départementale, on retrouve aussi des tiraillements : formations variées, conflits de personnalité, sécurité d’emploi, perceptions diverses de la réalité. Par exemple, même s’il s’agit d’un programme professionnel terminal, plusieurs visent la formation d’une clientèle universitaire. . Comme les professeurs sortent du niveau universitaire, il est difficile d’éviter cette tendance. L’assemblée de la coordination départementale applique localement ce que l’on trouve dans les Cahiers de l’enseignement collégial; ceci se traduit principalement par la rédaction des Sommaires de cours, bien souvent considérés comme de simples suggestions de lignes directrices.
Chaque Cégep est de plus en plus laissé à son autonomie. Il doit voir à répondre à des besoins «régionaux». En pratiqtie, l’adaptation du programme d’études est essentiellement laissée au département, qui, fauté de moyens humains et matériels, se trouve souvent à la merci des modes provinciales, locales et individuelles.
Sur quoi se base-t-on pour affirmer que tel cours doit répondre à tel besoin de formation? Actuellement, on se base surtout sur des opinions personnelles fondées sur des appré – ciations non validées des besoins de formation. Que font les professeurs lors des réunions départementales? Voici une citation qui, bien que datant de 1970, correspond encore à l’évaluation que l’auteur fait de la situation actuelle :
Les enseignants participe à des comités avec une lueur d’espoir que l’école redeviendra un lieu où les enseignants enseignent et les élèves apprennent. Mais la plupart du temps ils décrivent lèurs efforts comme des « tâtonnements en groupe », puis ils font de leur mieux pour la suite.
En somme, il nous apparaît que la situation de l’enseignement professionnel souffre d’un éloignement de la« réalité», ‘c’est-à-dire les besoins du marché du travail régional. Les discussions « horizontales » en département, autorité ultime, sont fondées essentiellement sur des perceptions individuelles.Où est l’autorité compétente qui tranchera? Plusieurs conditions piègent les professeurs .dans leur« tour d’ivoire».
Un contenu de formation indéterminé
Les membres du département ont souvent le sentiment de n’avoir ni les compétences ni les ressources pour jauger la situation régionale. Il manque surtout aux enseignants du secteur collégial professionnel une rétroaction de ses vrais clients :
– les entreprises qui embauchent ses étudiants;
– les étudiants formés, en situation d’emploi.
Il leur manque aussi des informations ou des connaissances sur les sujets ou dans les domaines suivants :
– étudiants en cours de formation:
– préparation, formation antérieure, aspiration;
– traits psychologiques de cette population;
– pédagogie de la matière
– type de formation visée (formation fondamentale, approche programme).
Enfin, il leur manque :
– du temps, des moyens et des compétences pour animer un comité régional écoleindustrie;
– une formation adéquate en programme d’études;
– une formation adéquate en enseignement basé sur la compétence.
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