Réalisation d’une revue exploratoire de la littérature permettant de dégager et de préciser les principaux concepts
A présent, nous allons exposer tout le cheminement que nous avons parcouru pour dégager et préciser les principaux concepts qui nous ont permis d’exposer la question de départ. Nous avons tout d’abord orienté nos recherches sur la communication, puisqu’elle incarne le concept central de notre Travail de Bachelor. Pour cela, nous avons fait des recherches de bibliographie et grâce à cela nous avons pu faire ressortir plusieurs éléments intéressants. La communication a une valeur thérapeutique ainsi qu’un impact majeur sur le soin, par conséquent elle améliore la qualité des soins pour les patients, mais augmente aussi la satisfaction des soignants. Il est également spécifié que notre efficacité dépend non pas de la technique pure mais de la relation établie avec le patient (Bernard & Musellec, 2013). Dans son ouvrage, Reny (2012) expose qu’il y a des études qui ont montré que la communication aidante influe positivement sur l’état de santé des patients et que de la négliger a des conséquences négatives sur leur bien-être. Aujourd’hui plus que jamais, le milieu de la santé exige de solides habiletés relationnelles. Phaneuf (2011), relève que la communication constitue la base de toutes les interactions entre les individus.
Par conséquent, sa qualité en soins infirmiers est d’une très grande importance. Ensuite, nous avons orienté nos lectures pour pouvoir définir ce qu’englobe la communication. Les principaux concepts qui sont ressortis sont la communication verbale, la communication non verbale, la communication para-verbale, les attitudes (authenticité, empathie, respect, congruence) et la relation thérapeutique (Phaneuf, 2011 ; Reny, 2012). A ce stade, nous pouvions difficilement choisir un concept précis de la communication étant donné que nous n’avions pas encore défini notre population. En revanche, nous savions que nous voulions nous centrer sur la relation avec le patient, autrement dit sur la relation thérapeutique ou relation infirmier-patient. En approfondissant nos recherches, nous avons constaté que la relation infirmier-patient était constituée de plusieurs éléments, à savoir la connaissance de soi, les types d’entretien, les différentes étapes d’entretien et les types de communication. Comme nous nous centrons sur le patient, nous avons choisi de nous orienter dans les différents types de communication dans la relation thérapeutique. Nous en avons recensé trois différents, à savoir la communication pédagogique, la communication fonctionnelle et la communication aidante (Daydé, Lacroix, Pascal & Salabaras Clergues, 2010 ; Reny, 2012). Parmi ces trois possibilités, nous avons choisi la communication de type aidante tout simplement car c’est celle qui nous intéresse le plus et que nous voulons approfondir.
Ensuite, nous devions choisir une population. Pour ce faire, nous nous sommes concertés et nous avons réalisé tous les trois que la population à laquelle nous avons été le plus confronté durant nos périodes de formation pratique était les personnes âgées. En effet, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS, 2013), la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus atteint en Suisse 17.4% et ne fera qu’augmenter au cours des décennies à venir. Pour préciser notre population, nous avons continué les discussions et nous nous sommes rendus compte que nous avions les trois eu des expériences avec des personnes démentes et que cela nous avait mis en difficulté par manque de connaissances et de savoir-faire. Galvin et al. (2010) l’illustrent très bien en démontrant dans leur étude que de nombreux services ne sont pas en mesure de répondre aux besoins particuliers des personnes atteintes de démences. Elles précisent également que les soignants se sentent impuissants dans ce type d’accompagnement et qu’ils ressentent le besoin d’avoir plus de connaissances et de stratégies pour pouvoir être plus confiants dans la prise en charge. En permettant à certaines équipes de se former sur une durée de 120 jours, cette étude montre qu’une équipe mieux formée amène des résultats significatifs pour les patients déments, mais également pour les soignants.
Démence de type Alzheimer
Martyr et Clare (2012) expliquent que la démence de type Alzheimer, dans les premiers stades touche plutôt la mémoire. Plusieurs déficits doivent être présents et avoir un impact sur les actions et les activités de la vie quotidienne afin de pouvoir poser un diagnostic (Martyr & Clare, 2012). Il faut qu’il y ait des déficits au niveau cognitif qui contrôlent les actions et les pensées de tous les jours (l’attention, la planification, l’inhibition). Wang et al. (2014) nous donnent une définition succincte qui explique que la démence de type Alzheimer est caractérisée par une perte profonde de la mémoire, une diminution progressive de la cognition et des changements au niveau de la personnalité. Une autre définition a retenu notre attention dans l’article rédigé par El, Jenagaratnam, & Mcshane (2014) qui nous explique que la maladie d’Alzheimer est une maladie cérébrale progressive caractérisée par une altération de la mémoire et de multiples domaines cognitifs (le langage, la praxis et les fonctions exécutives). Les caractéristiques neuro pathologiques sont des plaques séniles extracellulaires qui touchent les personnes vieillissantes. Ces plaques sont plus nombreuses et plus largement distribuées dans la démence de type d’Alzheimer (El & al., 2014). Dans l’ouvrage de Kopp et Krolak-Salmon (2012), les Dr Rouch et Laurent, expliquent que la maladie d’Alzheimer est l’une des principales causes d’incapacité, d’institutionnalisation et de décès prématuré chez les personnes âgées. Son incidence augmente progressivement après 65 ans. Cette maladie fut longtemps considérée comme un état de démence, c’est-à-dire à un état d’altération progressive des fonctions cognitives assez sévères pour induire une perte d’autonomie et un état de dépendance du patient en dehors de toute affection psychiatrique.
Nous disposons maintenant de marqueurs issus de la biologie ou de l’imagerie cérébrale permettant de détecter indirectement les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer (Kopp & Krolak-Salmon, 2012). Selon Gove et Alzheimer Europe (2001), la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui détruit les cellules cérébrales de façon lente et progressive. Aloïsm Alzheimer était un neuropathologiste allemand, qui en 1907 a fait le rapprochement entre le syndrome démentiel et les lésions neuropathologiques caractéristiques : plaques séniles (dépôts extracellulaires qui peuvent se former dans l’encéphale. Des plaques séniles composées notamment de bêta-amyloïdes sont présentes chez la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer) et dégénérescence de neurones à l’intérieur desquels se forment des filaments pathologiques.
Cette maladie affecte la mémoire et le fonctionnement mental, avec notamment une altération du langage, une perturbation des gestes élaborés et des troubles de l’orientation spatio-temporelle. Plusieurs manifestations psycho-comportementales peuvent être associées aux troubles cognitifs : perturbations de l’humeur (anxiété, dépression), instabilité psychomotrice, hallucinations, idées délirantes (Gove & Alzheimer Europe, 2001). Dans leur article, Duff, Gallegos, Cohen et Tranel (2013) nous donnent une autre définition de la maladie d’Alzheimer : la démence de type Alzheimer est une maladie dévastatrice qui affecte un nombre croissant de personnes âgées et qui est la forme la plus courante de démence irréversible (Molly & Lubinski, 1997). Alors qu’elle peut entraîner des déficits neuropsychologiques dans différents domaines cognitifs (par exemple : le langage, l’attention, les fonctions exécutives), les troubles de la mémoire font partie des symptômes les plus précoces et les plus fréquemment rapportés dans la démence de type Alzheimer.
Chapitre 1 : Introduction |