La raideur du genou se définit comme une limitation passive du secteur d’amplitude articulaire . Elle est la complication la plus fréquente des traumatismes du genou . Deux secteurs de mobilité peuvent être impliqués de façon autonome : la flexion et extension. Ces deux secteurs peuvent être limités de façon associée ou autonome .
Le déficit de mobilité prédomine souvent dans le secteur d’extension. Les muscles fléchisseurs prédominent en puissance par rapport aux extenseurs chez les primates. La flexion est également la position antalgique spontanée habituelle. Le secteur d’amplitude articulaire se cote de la façon suivante : de 0 en extension continue jusqu’à 140° en flexion.
On définit un secteur dit « fonctionnel » , correspondant à la réalisation de la plupart des gestes quotidiens, notamment, soit environ un secteur de 0°-30°-120°. C’est le minimum à restituer, mais du fait des exigences de plus en plus grandes des patients, notamment sportifs, le chirurgien peut être amené à rechercher mieux .
Physiopathologie
Il est fondamental dans le plan thérapeutique de différencier les raideurs intrinsèques et extrinsèques. Les lésions extrinsèques sont liées aux atteintes péri articulaires, qu’elles soient capsulopériostées ou osseuses, et n’intéressent pas les surfaces de glissement.
Historique
La première série d’arthrolyse du Genou fut publiée en 1965 par Cauchoix suivi par Merle d’Aubigné en 1966 et Judet en 1967 [40].
Trillat [23] en 1970, publie une série de 42 cas avant le rapport de XLVème réunion annuelle de la S.O.F.C.O.T, réalisée par Estève, Valentin, Deburge et Kerboull [35, 45] La dernière table ronde sur ce sujet a été organisée en Mai 1988 par Judet [3], aux journées de Printemps de Montpellier.
Définition de l’arthrolyse
Il s’agit d’une intervention mobilisatrice dans laquelle on respecte les surfaces articulaires. Elle consiste essentiellement en la suppression des adhérences et rétractions des parties molles intra et péri-articulaires. Il peut être nécessaire d’y associer des gestes sur les obstacles osseux : ablation d’ostéomes, de corps étrangers et la résection de butoirs osseux. Le but de cette intervention est la récupération des amplitudes articulaires totales en peropératoire avec un dynamisme articulaire physiologique, un genou stable. La principale indication est la raideur post traumatique du genou, c’est-à-dire la limitation ou la perte de la mobilité du genou ; les autres étiologies se répartissent entre, la parasteopathie neurogene, les arthrites septiques et les brûlures. Cette intervention ne doit s’envisager qu’après avoir épuisé les ressources d’une rééducation bien conduite, sur une articulation solide et froide, chez un patient coopérant.
Etiologies des raideurs articulaires
Les causes des raideurs peuvent être classées en trois groupes.
Les causes traumatiques :
Il s’agit des traumatismes épiphysaires ou métaphyso-épiphysaires touchant l’extrémité distale de fémur, fracture de rotule ; fracture de l’extrémité supérieure du tibia et lésions meniscoligamentaire .
Les causes micro-traumatiques :
Il s’agit de genou soumis à des microtraumatismes répétés dans le cadre d’une activité professionnelle ou dans la pratique de certains sports tels que la gymnastique.
Les causes dégénératives :
Elles sont principalement représentées par l’arthrose primitive qui est rare. En fait, elles sont souvent secondaires à un traumatisme ancien, oublié ou méconnu. L’installation de la raideur est en général insidieuse, modérée. En cas d’atteinte de la surface articulaire, une arthrolyse simple n’apportera que des résultats insuffisants avec un risque d’aggravation de la symptomatologie. Chez le sujet âgé, la réalisation d’une arthroplastie du genou peut être envisagée ; alors que chez le sujet jeune, la réalisation d’une distraction arthroplastie avec ou sans superposition, semble le traitement le mieux adapté.
Lésions anatomopathologiques
Judet [94] distingue d’une part le groupe des causes intrinsèques, c’est-à-dire les causes intra-articulaires et d’autre part le groupe des causes extrinsèques correspondant à toutes les causes péri et extra-articulaires.
Les causes intrinsèques :
• Altération de la surface articulaire ; on y intègre les cals vicieux articulaires.
• Les corps étrangers intra-articulaires : chondrome de l’arthrose primitive, ostéochondromatose.
• Ostéophytose péri-articulaire pouvant réaliser de véritables butoirs osseux, pouvant mettre en tension les éléments capsulo-ligamentaires.
• Réaction synoviale avec effet de masse, responsable de douleurs.
• Adhérences intra-articulaires.
Les causes extrinsèques :
• La rétraction capsulaire notamment antérieure, limitant l’extension du genou.
• La rétraction des ligaments latéraux (assez rare).
• Les rétractions myotendineuses péri-articulaires concernant surtout le muscle quadricipitale.
ANATOMIE ET FONCTION
➤ Le Genou est l’articulation intermédiaire du membre inferieur, réalisant la jonction entre la cuisse et la jambe ;
➤ Articulation de flexion-extension, elle unit le fémur au tibia et à la rotule. Unissant la cuisse à la jambe, c’est une articulation volumineuse, superficielle (facilement palpable et Exposée aux traumatismes),
➤ Répondant à un double impératif :
◆ Grande mobilité : c’est l’articulation intermédiaire du membre inférieur, autorisant des mouvements de grande amplitude;
◆ Stabilité en extension (travail en compression).
Le genou est une diarthrose constituée par 3 articulations, mettant en contact 3 os (le fémur, la patella, le Tibia) : l’articulation fémoro-patellaire trochléenne et les 2 articulations fémoro- tibiales, condyliennes (Complétées chacune par un ménisque). Anatomiquement, ces 3 articulations constituent un tout : l’articulation du genou, avec une capsule, une cavité articulaire, une seule synoviale et un appareil ligamentaire commun. Physiologiquement, elle se comporte avant tout comme une articulation trochléenne, entre : Les condyles fémoraux, d’une part ; Les cavités glénoïdales du tibia et la surface articulaire de la patella d’autre part (la patella se comporte comme un os sésamoïde intégré à l’appareil extenseur du genou).
INTRODUCTION |