L’existence de deux types de cas dans les prises de décision éthique

Débat entre l’éthique de la vertu et la théorie kantienne

La seconde phase de débats sur les stratégies d’éthique est celle de la relation entre le déontologisme et le conséquentialisme envers l’éthique de la vertu. Celle-ci n’étant pas complètement prise dans le dilemme éthique. Par exemple, elle peut s’intégrer ou s’appliquer soit au déontologisme, soit au conséquentialisme (Hursthouse & Pettigrove, 2016). Le principe de la vertu permet de rassembler des concepts, particulièrement {( entre l’action et le raisonnement pratique, entre l’agent et ses choix, entre les choix de vie et le bonheur» (Büchler, 2014). Ces relations de vertu se réfèrent directement à la théorie de la vertu d’Aristote qui parle de vertu, de sagesse pratique et de bonheur (Büchler, 2014). Lors d’un dilemme éthique ou sur le plan moral, ces relations de vertu marquent la différence sur le fonctionnement entre les théories de la déontologie et du conséquentialisme sur le fait d’une fonction unificatrice des relations entre la théorie et l’éthique de la vertu (Büchler, 2014).

La prochaine différence entre le conséquentialisme et le déontologisme . au sujet de la vertu est l’aspect de la partialité dans la théorie de la vertu qui est distincte sur le fait que chaque personne possède des vertus différentes, de sorte qu’il y a un manque d’objectivité à comparer deux théories alors qu’elles sont impartiales et qu’elles se concentrent sur des balises déjà déterminées (Bell, 2012; Büchler, 2014). Cependant, il Y a un lien fort entre ces théories stratégiques que la vertu met en valeur lorsqu’il y a action d’un agent. Sans cela et sans fréquence de cette action, il est difficile de percevoir quel type de vertu possède la personne (Büchler, 2014). L’agent se manifeste surtout par les deux types de théorie stratégique et fait en sorte que la vertu permet à la personne qui la pratique bien de réussir dans certaines situations précises nécessitant de poser {( la bonne action pour la bonne raison et de la bonne manière » dans les contextes de dilemme entre le déontologisme et le conséquentialisme (Büchler, 2014). Nous pouvons voir qu’il y a des divergences de principes entre les trois stratégies éthiques, mais le contenu de cette théorie de la vertu, démontre des concordances entre certains philosophes de l’éthique de la vertu, dont Confucius et Aristote, et la philosophie Ubuntu.

L’aspect de la communauté vu par les philosophies de la vertu

La définition, ou la vision, de l’aspect de la communauté est vue différemment selon les trois philosophies précédemment mentionnées. La philosophie Ubuntu est celle qui met le plus l’accent sur la communauté en la présentant comme un esprit commun et un coeur commun pour le peuple (A. Bell, 2012). Selon Kwame Gyekye dans Beyond Cultures: « The fundamental meaning of community is the sharing of an overall way of life, inspired by the notion of the common good, )} 1. De plus, selon Segun Gbadesgesin dans African Philosophy: « Every member is expected to consider him/herself an integral part of the whole and to play an appropriate role towards achieving the good of ail )}2 (A. Bell, 2012). Dans cette philosophie, il voit la communauté comme un sentiment d’appartenance et une obligation à s’engager dans l’entraide pour n’importe quel individu (A. Bell, 2012). Cependant, de son côté, le confucianisme est en accord avec l’importance de la relation sociale, mais il priorise la famille au lieu de la société en cas de conflit (A. Bell, 2012).

Enfin, Aristote, quant à lui, compare la communauté à un {( polis» représentant la ville qui rassemble les individus et les groupes grâce à des interactions entre eux (Rogan, 2010). De plus, toujours selon Aristote, le fondement de la communauté est basé sur l’union d’amitié entre les individus, mais ce serait cette même amitié qui entrainerait les conflits entre les individus (Rogan, 2010). Le sujet de conflit est vu d’une autre manière par les deux autres philosophies. Dans le confucianisme, les conflits apportent beaucoup de haine entre les individus et il est difficile pour eux de laisser aller le souvenir de haine (A. Bell, 2012). À l’opposé, la philosophie Ubuntu prône une vision de réconciliation envers n’importe quel individu, même si ce dernier a fait du mal (A. Bell, 2012). Le dernier aspect vise davantage le confucianisme. L’Ubuntu porte surtout sur la gestion politique des décisions, tandis que le confucianisme est centré sur une politique méritocratique fondée sur le mérite. L’Ubuntu vise plutôt un pouvoir de partage et d’équité entre tout le monde (A. Bell, 2012).

L’existence de deux types de cas dans les prises de décision éthique Selon Villemure, éthicien chez Éthikos, il existe deux types de cas de prise de décision et un processus pour procéder à l’identification du cas et de sa résolution. À partir de la figure ci-dessous, celui-ci présente un modèle d’aide à la décision éthique selon les trois éléments de bases de l’éthique et selon le développement de chaque élément. Le premier élément de la base de l’éthique est le contexte. Il détermine les faits de l’événement, les parties prenantes concernées et le statut de la situation, c’est-à-dire s’il s’agit d’un cas régulier ou irrégulier (Villemure, 2013). La définition du cas régulier, selon Villemure, est que sa résolution peut être faite selon des lois, des normes, des règles et des codes qui sont axés sur le déontologisme (Bérard, 2016, 19 mai). La définition du cas irrégulier est qu’il n’existe aucune règle pour résoudre le problème (Bérard, 2016, 19 mai).

Pour cibler une situation irrégulière, il faut que la situation réponde aux critères suivants: « Lorsque la règle, de même que les lois et les directives associées ne disent rien de la conduite à suivre; Lorsque la règle prescrit des conduites incompatibles; Lorsque la règle appliquée ({ à la lettre» recommanderait des conduites contredisant ({ l’esprit» qui a présidé à son énonciation; Lorsqu’il n’y a pas de règle applicable à la situation en présence. » (Villemure, 2013) Le second élément est celui des valeurs considérées comme un guide éthique pour des situations particulières et d’incertitude (Villemure, 2013). Enfin, le dernier élément est celui de la décision qui détermine les solutions possibles, plus précisément la meilleure, selon le contexte et les valeurs (Villemure, 2013). Dans le contexte d’une prise de décision éthique, Drolet mentionne que l’éthique est une réflexion sur les valeurs divisée en quatre regroupements d’idéologie d’éthique, dont les valeurs personnelles, les valeurs professionnelles, les valeurs institutionnelles et les valeurs sociales (Drolet, 2013). La définition de valeur est celle-ci : ({ Concept abstrait et évaluatif de nature éthique servant à déterminer l’acceptabilité ou le bienfondé d’une attitude, d’une action, d’une préférence ou d’une situation» (Drolet, 2013). Les valeurs peuvent être séparées de manières différentes selon le contexte de l’individu ou de l’organisation qui a besoin de l’interpréter (Drolet, 2013). Dans cette recherche, les valeurs seront divisées selon les théories éthiques contemporaines, dont l’éthique utilitariste, l’éthique déontologique et l’éthique des vertus (Drolet, 2013). Dans le tableau cidessous sont représentées toutes les valeurs divisées selon les trois différentes éthiques.

Table des matières

LE SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
GLOSSAIRE XI
REMERCIEMENTS
1. PARTIE INTRODUCTIVE
1.1 CONVERSATION
1.1.1 L’éthique à travers le temps
1.1.2 Les domaines d’éthique
1.1.3 Project Management Institute
1.1.4 Transition vers le débat
1.2 DËBATS
1.2.1 Introduction des débats
1.2.2 Les divergences des stratégies d’éthique
1.2.3 Les philosophies des théories de la vertu
1.2.4 Les différentes éthiques appliquées
1.2.5 Confrontation entre l’éthique déontologique et le PMI
1.2.6 L’existence de deux types de cas dans les prises de décision éthique
1.2.7 Résultats des débats sur l’éthique
1.3 PROBLÉMATIQUE SPÉCi FIQUE
1.4 LOCALISATION DE LA RECHERCHE
1.5 LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
1.5.1 Définition des facteurs
1.5.2 Analyser et comprendre les relations entre les facteurs
1.5.3 Résumé des objectifs et questions de recherche
2. REVUE DE LITTÉRATURE
2.1 DÉFINIR LES FACTEURS EN ENJEU
2.1.1 L’espace éthique
2.1.2 Les modalités de la prise de décision
2.1.3 La pratique en gestion de projet
2.1.4 Les facteurs et les variables retenus
2.2 MISE EN ÉVIDENCE DES RELATIONS ENTRE LES FACTEURS
2.2.1 Relation entre l’espace éthique et les modalités de la prise de décision
2.2.2 Relation entre l’espace éthique et la pratique en gestion de projet
2.2.3 Relation entre les modalités de la prise de décision et la pratique en gestion de projet
2.3 SYNTHÈSE DES HYPOTHÈSES ET DES PROPOSITIONS
3. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
3.1 VUE D’ENSEMBLE DE LA MÉTHODOLOGIE
3.2 POSITIONNEMENT DE LA RECHERCHE
3.3 LES CONCEPTS MOBILISÉS
3.4 LES NIVEAUX D’ANALYSE ET LES UNITÉS D’ANALYSE
3.5 LES APPROCHES DE RECHERCHE
3.6 LE DESIGN DE RECHERCHE ENVISAGÉ
3.7 LES MÉTHODOLOGIES MOBILISÉES
3.8 L’HORIZON DE TEMPS
3.9 EXPLICATION DES TECHNIQUES, DES PLANS, DES PROCÉDURES DE COLLECTES DE DONNÉES ET DES TRAITEMENTS UTILISÉS
4. RÉSULTATS ET DiSCUSSiON
4.1 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
4.2 RÉSULTATS DE CHAQUE ENTREVUE
4.2.1 Cas 1 : AGE UQTR
4.2.2 Cas 2 : Service aux étudiants dans le soutien des organisations étudiantes pour des activités étudiantes
4.2.3 Cas 3 : Service des technologies de l’information
4.2.4 Cas 4 : Vice-rectorat à l’administration et auxfinances
4.3 RÉSUMÉDES RÉSULTATS DES ENTREVUES
4.4 ANALYSE DES RÉSULTATS
4.4.1 Explication des questions selon les parties de l’entrevue
4.4.2 Présentation des résultats principaux et interprétation
4.4.3 Présentation des résultats en second plan de la recherche et interprétation
4.5 RÉSULTATS SIGNIFICATIFS DE LA RECHERCHE
4.5.1 Synthèse et interprétation des résultats significatifs des trois concepts
4.5.2 Synthèse et interprétation des résultats significatifs en second plan de la recherche
5. DISCUSSION ET CONCLUSION
5.1 RETOUR SUR LA QUESTION DE RECHERCHE
5.1.1 Retour sur la problématique de la recherche
5.1.2 Les réponses aux objectifs de recherche
5.2 LES FAITS SIGNIFICATIFS DE LA RECHERCHE
5.3 LES LIMITATIONS ET LES CONTRAINTES DE LA RECHERCHE
5.3.1 Théories et littérature
5.3.2 Méthodologie limitée
5.3.3 Processus des entrevues
5.4 OUVERTURE ET ÉTENDUE DE LA RECHERCHE
RÉFÉRENCES
ANNEXES 1 : LES MEILLEURS OUTILS D’UTILISATION ET DE SUPPORT ORGANISATIONNEL
ANNEXE 2: QUESTIONS SPÉCIFIQUES D’ENTREVUE SUR LES TROIS THÉORIES
ANNEXE 3: QUESTIONS SUR LE CONTEXTE DE L’ORGANISATION, DE GESTION DE PROJET, DE PROJET ET DU GESTIONNAIRE DE PROJET
ANNEXE 4 : QUESTION SUR L’UTILISATION DES PRATIQUES
ANNEXE 5 : QUESTION SUR LA PRIORISATION DES VALEURS

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *