Revue historique et theorique sur la quête des energies renouvelables

Le concept de développement durable a été appréhendé dans différents rapports. Ce type de développement concilie les dimensions économique, sociale et environnementale de façon à assurer la viabilité durable de l’ensemble. Ce développement doit également « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs » (Rapport Brundtland, 1987).

Cette définition met en avant l’équité intergénérationnelle. Cependant, la satisfaction de chaque génération passe par l’utilisation des ressources naturelles. En effet, un développement durable demande l’existence permanente des ressources naturelles, notamment le pétrole. Dans cette optique, nous nous inscrivons dans une approche « faible » du développement durable qui élimine toute contrainte naturelle. Ce qui évacue toute idée d’irréversibilité (Faucheux et Noël, 1995 ; Vallée, 2002). Ainsi, nous retenons la thèse de la parfaite substituabilité du « capital naturel » par les autres formes de capital (capital humain, capital physique, etc). Le capital naturel est le stock qui produit le flux de ressources naturelles : la population de poissons dans l’océan qui génère le flux de pêche allant sur le marché ; la forêt sur pied à l’origine du flux d’arbres coupés ; les réserves de pétrole dans le sol dont l’exploitation fournit le flux de pétrole à la pompe (Daly H., 1994).

L’objet de ce chapitre est de mettre en relief les causes essentielles de la tendance vers l’utilisation d’autres sources d’énergies. Des sources d’énergies qui assureraient la soutenabilité de l’économie.

LE DECLENCHEMENT DE LA RECHERCHE DE NOUVELLES SOURCES D’ENERGIE

Etant donné la dépendance à l’égard de l’énergie, une inquiétude sur l’adéquation des ressources de la nation pour satisfaire ses besoins énergétiques apparaît. En d’autres termes, la croissance économique est limitée par une quantité finie de ressources naturelles essentielles et épuisables. En cours de consommer les ressources finies, le niveau de vie du monde descend inexorablement vers celui de l’homme de Neandertal .

La crise pétrolière de 1973 :

Un « choc pétrolier » est un phénomène de hausse brutale du prix du pétrole ayant une incidence négative sur la croissance économique mondiale. Selon les économistes, deux chocs pétroliers ont marqué l’histoire du XXe siècle : le premier en 1973, le second en 1979.

Un choc pétrolier peut-être dû à plusieurs facteurs :

– Un « choc d’offre », qui lui-même peut-être dû à :
• une crise politique ou un conflit armé dans un pays ou un ensemble de pays producteurs ou de transit, telle la crise de 1973 mais aussi la révolution iranienne de 1979,
• une baisse volontaire de l’offre des pays producteurs.

– Une augmentation non anticipée de la demande des pays consommateurs. C’est ce que l’on appelle un « choc de demande ». L’augmentation des cours du pétrole en 2008 peut être considérée comme un choc de demande .

Dans le début des années soixante-dix, les pays producteurs de pétrole regroupés au sein de l’OPEP tentent de réagir face à la dégradation du prix du pétrole brut. Prix, qui, depuis 1950, a baissé par rapport aux produits industriels. De 1947 à 1967, le prix du pétrole en dollars américains a augmenté de moins de 2 % par an. Jusqu’au choc pétrolier, le prix est resté relativement stable par rapport aux autres devises et matières premières. Etant donné que ce produit nécessaire est en abondance pour faire face à la croissance mondiale, le pétrole est une énergie à bon marché (3 dollars le baril). L’OPEP s’engage dans un bras de fer avec les pays importateurs et les grandes compagnies pétrolières occidentales pour tenter de rééquilibrer le marché en sa faveur.

La guerre israélo-arabe de 1967 et surtout celle de 1973 vont servir de détonateur à une modification du rapport de force. Ainsi, en 1967, les États arabes décrètent, pour quelques mois, une suspension des livraisons de pétrole aux États-Unis et à la Grande-Bretagne. Ces pays étant accusés de soutenir l’Israël. La même situation se reproduit lors de la guerre du Kippour en 1973, mais d’une façon beaucoup plus dure.

Le 16 octobre 1973, les dix membres de l’OPAEP décident un embargo complet envers les États-Unis, les Pays-Bas, le Portugal et l’Afrique du Sud, jugés trop pro-israéliens. Mais surtout, l’OPAEP décide de réduire la production de pétrole brut arabe chaque mois, jusqu’à ce que les Israéliens se soient retirés des territoires occupés. De plus, le prix du baril est porté de 3 à 5,12 dollars.

La réduction de la production en novembre 1973 et la hausse du prix du brut constituent un véritable choc dans les pays occidentaux. Le 23 décembre 1973, l’OPEP fixe le prix du baril à 11,65 dollars, soit, en trois mois, quasiment le quadruple des prix ayant cours. Cette brutale augmentation, qui met fin au pétrole bon marché, n’a pu se réaliser que grâce à une évolution du marché favorable aux pays exportateurs.

D’ailleurs, depuis la fin des années soixante, la demande grandissante des pays occidentaux ainsi que celle des États-Unis tend à dépasser l’offre et à créer les conditions d’un rapport de force favorable aux pays de l’OPEP. Pendant les années 1960, la demande pétrolière croît de plus de 7% par an. Dès 1972, la production de pétrole aux Etats-Unis atteint ce que les experts désignent comme un « pic pétrolier» (point de production maximale). Afin de pallier le manque, les Etats-Unis importent une quantité toujours croissante de pétrole, notamment extrait au Moyen-Orient. Désormais ces pays occidentaux sont contraints à des importations de plus en plus importantes.

Ce choc pétrolier a touché les pays industrialisés de façon diverse. Les taux de dépendance des économies de ces pays par rapport au pétrole varient sensiblement. S’il n’est que de 13% aux États-Unis, il dépasse 60% pour l’Europe occidentale, atteignant même 75% en France, 85% en Italie, tandis qu’il est de plus de 90% au Japon. Les incidences du choc pétrolier sur l’économie de ces pays sont très importantes. La hausse du pétrole bouleverse tous les équilibres internes et externes. Selon Blanchard et Gali (2007), les chocs pétroliers ont eu un impact très significatif sur les prix et la croissance. L’impact le plus dramatique sur la croissance était pour les Economies américaine et japonaise lors du premier choc et dont les effets cumulés étaient respectivement de -13.3% et de -16.1%.

Afin de résorber l’important déficit que cette hausse creuse dans leur balance commerciale, les pays importateurs se voient contraints de réduire leurs importations. Pour la première fois en trois décennies, la consommation a baissé d’une année sur l’autre. En même temps, ces pays importateurs tentent de privilégier leurs exportations au détriment de leur consommation intérieure .

La hausse du prix du pétrole a aussi une autre conséquence tout aussi redoutable pour les économies occidentales atteintes par la stagnation. Cette hausse contribue à l’accélération de l’inflation qui passe de 3 à 4% en 1973 à plus de 10% jusqu’au début des années quatrevingt. Ainsi, dans la mesure où la crise de 1974 apparaît dans la foulée de la hausse du prix du pétrole, nombreux économistes à l’époque ont fait du choc pétrolier la cause de la récession.

La « facture pétrolière » est la raison principale de la dépression. Plusieurs indices révèlent la dégradation de la conjoncture : la crise monétaire du printemps 1973 notamment marque la fin des parités fixes. De ce fait, le choc pétrolier a eu un effet amplificateur sur les déséquilibres préexistants.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : REVUE HISTORIQUE ET THEORIQUE SUR LA QUÊTE DES ENERGIES RENOUVELABLES
INTRODUCTION DU PREMIER CHAPITRE
SECTION1: LE DECLENCHEMENT DE LA RECHERCHE DE NOUVELLES SOURCES D’ENERGIE
1- La crise pétrolière de 1973
2- Les réactions depuis 1974
SECTION 2: UNE ECONOMIE AVEC DE NOUVELLES OPTIONS
1- Le choix d’un substitut
2- Les conséquences économiques, sociales et environnementales de l’option
recueillie
CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
CHAPITRE 2 : ENERGIES RENOUVELABLES ET SOUTENABILITE DE L’ECONOMIE
INTRODUCTION DU SECOND CHAPITRE
SECTION 1 : UN ETAT DES LIEUX DES ENERGIES RENOUVELABLES
1- L’énergie solaire
2- L’énergie hydraulique
3- L’énergie éolienne
4- La biomasse
5- La Géothermie
SECTION 2 : ANALYSE DE LA SOUTENABILITE DES ENERGIES RENOUVELABLES DANS LE DOMAINE ECONOMIQUE
1- Les contraintes dans sa généralité
2- Les contraintes selon le type d’énergie renouvelable
3- L’adoption des politiques d’accompagnement aux énergies renouvelables
CONCLUSION DU SECOND CHAPITRE
CONCLUSION GENERALE

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