Fondement de la morale traditionnelle

Platon fut sans aucun doute, dans la tradition politique, celui qui a accordé le plus d’importance à la morale. Ainsi, il veut fonder le bonheur de la cité sur l’éducation morale. Aux yeux de Platon, l’Etat doit être une cite juste. C’est la raison pour la quelle, il aspire à la construction de son pays par la vertu, d’où sa pensée tend vers la recherche du bien.

Politique et morale dans la politique ancienne

A l’origine, la société est constituée par l’ensemble d’individus. Mais à partir des présocratiques, l’Etat devient le siège du pouvoir politique. A titre d’exemple, voyons la société du temps des sophistes comme Protogoras Gorgias. La politique des sophistes est fondée sur l’argent. Ils méprisent la vérité. Or Socrate s’insurge contre ce système. Durant cette période, il a eu deux sociétés qui s’opposent, c’est-à-dire, deux idéologies fondamentalement différentes. Socrate avance que la puissance réside dans la poursuite des fins conformément à la raison et à la justice. Il met en évidence la conscience de soi en disant : « connais-toi, toi-même » .

Cela veut dire que c’est grâce à la conscience morale que l’homme est juste. La politique de Socrate cherche le privilège de ses concitoyens. A ce sujet, Socrate transforme leur mentalité dans un cadre éducatif instructif et social, car il veut les rendre heureux. C’est ainsi qu’il discute avec les jeunes gens sur l’Agora, dans les gymnases et aux banquets.

Dans cette perspective, la politique de Socrate tend vers la lutte contre le système éducatif des sophistes. En effet, il veut rendre les jeunes et ses concitoyens conscients de leur situation. A ce point de vue, Socrate dénonce les faux-semblants et le faux-fuyants du savoir sophistique les sophistiques. Les sophistes sont des éducateurs amorales avec leur langage que agissants qui vers l’exploitation de l’homme : c’est ainsi que Platon semble aussi plus sévère à l’encontre de cette théorie politique des sophistes dirigée par Protogoras Gorgias. Il avance :

La vérité est nécessaire pour l’homme car l’homme n’est pas capable de se suffire lui-même, et que cette société doit suivre les disciplines sociales qui sont la vertu et la justice.

Tout cela implique que dans l’antiquité, la politique et la morale vont de pair dans la recherche du bonheur des citoyens. C’est ainsi que nous allons voir comment Platon conçoit la politique.

L’éducation politique chez Platon 

Pour Platon, la politique est un art de gouverner la vie des citoyens. Ainsi, le régime politique dépend de cette manière d’administrer, c’est-à-dire la façon d’organiser les structures des entités existantes. Comme tous les penseurs de la politique, Platon a sa propre conception de la politique. Cette politique a pour objet d’asseoir une société idéale, basée sur la justice. Aux yeux de Platon, la justice c’est l’acte de faire les biens, c’est-à-dire éviter de faire du mal envers quelqu’un. Pour que les citoyens soient conscients de leur situation, il faut les éduquer, leur donner une base politique d’une manière théorique. En ce sens, l’éducation politique est une fonction de classe sociale.

Cette éducation comporte trois niveaux :
➤ Le premier consiste à éduquer les futures magistrat destiner à être gouverneur de la cité. Cette éducation passe aussi par l’arithmétique, la géométrie et danse assimilée à la gymnastique, la musique et mathématique pour se terminer avec de la dialectique qui équivaut à la philosophie pour devenir magistrat. C’est justement lui qui a l’habilité à exercer la fonction d’administration. Il faut que le philosophe devienne roi ou que le roi devienne philosophe. Telle est l’aspiration de Platon.
➤ Le second, c’est celle des guerriers. Cette éducation vise à former le caractère adéquat de ces guerriers.
➤ Enfin, un autre système est appliqué aux artisans et aux agriculteurs afin d’écrire la qualité que l’Etat. Leur demande si telle est la politique platonicien comment Aristote a-t-il conçu la sienne ?

La politique d’Aristote 

Chez Aristote, la politique est un système éducatif composé essentiellement de la pédagogie et de l’éthique. Si la pédagogique est destinée aux enfants, l’éthique s’applique aux adultes. D’après Aristote, le but de la politique est de faire des citoyens honnêtes. Sont appelés honnêtes, les citoyens qui détiennent les vertus exigées par l’Etat. Ainsi Aristote a dit : On ne devient vertueux que par habitude .

Dans ce cas, il faut cultiver chez les citoyens des dispositions morales faisant d’eux des êtres humains vertueux. En plus, de la multiplicité des vertus commandées par l’éthique, le but ultime c’est de donner aux hommes certaines dispositions propres à la vertu. Selon lui, une éducation tournée avec certitude vers la vertu est une chose difficile à concevoir quand on n’est pas élevé sans des lois justes. Aussi, convient-il de régler, au moyen de loi, la façon d’orienter les hommes vers la vertu. D’ailleurs, la constitution est établie en vue de délimiter comment former des hommes citoyens bien qu’elle soit la fin toute politique aristotélicienne. Et, ce qui doit être aussi le bien de l’Etat, en vue de faire le bonheur de la cité. La cité est une communauté de gens qui s’associent pour vivre ensemble et surtout d’une manière heureuse. Le bien-être suppose la vie heureuse et une disposition morale absolument idéal.

Et pour atteindre cet idéal. Aristote applique avec rigueur sa politique. En somme, Aristote assimile la vie politique à la vie morale. C’est justement pour cette raison que la stratégie ne partage pas son pouvoir pour une grande étendue de cité, laquelle s’avère difficile à éduquer.

Politique et morale médiévale 

L’époque médiévale en occident est caractérisée par la forte dominance du christianisme. La croyance en Dieu, constitue une loi naturelle que tout le monde évite de ne pas faire du mal. Durant cette période, la valeur morale se base sur la foi et la raison. Aussi, l’Etat est-il en majeur partie, contrôlé par des religieux ou des gens d’Eglise.

La confiance en Dieu constitue une loi naturelle qui pourrait empêcher l’homme de transgresser les commandements des seigneurs. Ainsi, le dirigeant doit être chrétien pour que les citoyens aient confiance en lui. En effet, la politique et la morale sont basées sur la religion. Dans la philosophie médiévale la politique se base sur la nécessité de l’accord entre la raison et la foi, mais aussi à la croyance que tout pouvoir vient de Dieu. D’où l’obligation de respecter les dirigeants.

Ainsi, le respect de la vérité constitue l’Etat de droit. Or, cet Etat de droit n’est pas la loi promulguée, mais la loi par la confiance en Dieu, c’est-à-dire la conscience morale. En tout cas, la révélation tient une grande place au niveau de la politique et de la morale. C’est ainsi que l’Etat, durant la période médiévale, se réfère toujours du divin et l’être suprême. Toutes ces considérations historiques ont poussé Machiavel à adopter une manière nouvelle pour la considération de la politique. C’est l’origine de l’émergence du machiavélisme qui est fondée sur l’observation et l’étude de la politique pratique.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : FONDEMENT DE LA MORALE TRADITIONNELLE
CHAPITRE I : PLACE DE LA MORALE DANS LA TRADITION POLITIQUE D’AVANT MACHIAVEL
I-1-Politique et morale dans la politique Ancienne
I-2-L’éducation politique chez Platon
I-3-La politique d’Aristote
I-4-Politique et Morale Médiéval
CHAPITRE II : L’EMERGENCE DU MACHIAVELISME
II-1-Rupture avec la morale traditionnelle et la politique
II-2-La structure socio-politique et du pouvoir au XVIème Siècle
II-3-Revendication socio-politique pendant la renaissance
DEUXIEME PARTIE : LA CONCEPTION DE LA POLITIQUE SELON MACHIAVEL
CHAPITRE I : REFLEXION SUR LA SCIENCE POLITIQUE
I-1-La définition de la politique chez MACHIAVEL
I-2-Vision sur l’organisation politique au profit des fonctions Economiques et sociales
a- Fonction économique
b- Fonction sociale
I-3-Analyse sur les trois différents régimes politiques du pouvoir
a- La monarchie
b- L’aristocratie
c- La démocratie
CHAPITRE II : MACHIAVELISME COMME MOYEN EFFICACE POUR ACQUERIR LE POUVOIR POLITIQUE
II-1-La pratique du système machiavélisme
II-2-Relation entre le peuple et la souveraineté
TROISIEME PARTIE : LA CONSERVATION DU POUVOIR POLITIQUE
CHAPITRE I : LES TECHNIQUES DU PRINCE DANS LA CONSERVATION DU POUVOIR
I-1-L’image du Prince
a- L’Art de gouverner un Etat
b- Le Prince et les lois
c- L’Efficacité de la ruse
d- La nécessité de la force
CHAPITRE II : TECHNIQUE DE LA FLATERIE DANS LA POLITIQUE
II-1-L’art de paraître
II-2-Recours à la religion
II-3-Impact issu du machiavélisme dans la politique
a-Le pouvoir acquis par le pouvoir héréditaire
b-Le pouvoir acquis par un coup d’Etat
c-Le pouvoir acquis par la fortune
d-Le pouvoir acquis par la démocratie
II-4-Vision sur le machiavélisme dans la politique actuel
CONCLUSION

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