D’après les revues documentaires, plusieurs chercheurs ont effectué des études sur les parasites des lémuriens à Madagascar. Parmi eux, quelques auteurs se focalisaient principalement sur l’identification et description des parasites gastro-intestinaux comme dans les travaux de Baer (1935)12, Chabaud et Choquet (1955)20, Chabaud et Brygoo (1956)19, Chabaud et Petter (1958, 1959)21, 22, Chabaud et al. (1961a, 1961b, 1964, 1965)24, 26, 23, 25, Petter et al. (1972)94. Le résumé de ces recherches antérieures a révélé que 20 espèces sont considérées comme d’authentiques parasites des lémuriens malgaches. Quelques-uns de ces parasites sont très fréquents chez les lémuriens. A savoir : Lemurostrongylus sp., Pararabdonema longistriata, lemuricola sp., Callistura sp., Enterobius lemuris sp., Ascaris sp., Subulura sp., Trichuris lemuris sp.
L’état actuel des connaissances sur les parasites de lémuriens a été synthétisé par Irwin et Raharison en 200965. On a pu mettre en évidence la présence de 27 espèces d’helminthes dont 22 espèces de nématodes, trois espèces de plathelminthes et deux espèces d’acanthocéphales, ainsi que de 12 espèces de protozoaires affectant les lémuriens dans leur milieu naturel (Rasambainarivo, 2013). Toutefois, on connait encore peu de choses sur l’écologie parasitaire de ces animaux. Plus récemment, des travaux de recherche sur la santé des lémuriens ont permis d’étendre les connaissances par rapport aux parasites des lémuriens dans le milieu naturel (Junge et Louis, 2007 ; Dutton et al., 2008 ; Junge et al., 2008 ; Clough, 2009 ; Irwin et al., 2010 ; Junge et al., 2011)68, 38, 67,28, 64, 66 et en captivité (Rasambainarivo et Junge, 2010)104. Cependant, les facteurs et les effets de la présence de ces parasites restent à découvrir.
La condition corporelle des animaux est un concept majeur en écologie. De nombreuses méthodes de mesure de cette condition corporelle ont été élaborées afin de la déterminer le plus précisément possible. Cependant, il n’existe toujours pas de consensus à l’heure actuelle sur le meilleur indice de condition corporelle. Elle est généralement considérée par les scientifiques comme la masse, la taille ou l’apparence des réserves énergétiques conservées par les mammifères à partir de l’environnement pour leur croissance, mais aussi pour maintenir leurs tissus et organes ainsi que pour supporter les coûts de leurs activités biologiques. La condition corporelle est donc intimement reliée à leur santé, leur qualité et leur vigueur et est largement reconnue comme étant un important déterminant de la valeur adaptative des individus (fitness).
En effet, l’estimation de la condition corporelle est utilisée pour déterminer l’influence des facteurs tels que la dégradation de l’environnement, le paramètre d’histoire de vie naturelle et l’interaction écologique sur la santé de l’animal (Stevenson et Woods, 2006 ; Turner et al., 2012) .
La condition corporelle peut aussi être influencée par l’infection parasitaire; chez les populations sauvages, beaucoup d’exemples existent sur l’association de l’infection des parasites gastro-intestinaux avec la détérioration de la condition corporelle de l’hôte ( Holmstad et al., 2005; Lello et al., 2005; Newey et al., 2005; Hakkarainen et al., 2007; Craig et al., 2008) . Dans un hôte, l’infection due aux parasites gastro intestinaux peut causer une réduction volontaire du taux de prise alimentaire, altérer la fonction digestive et le métabolisme de protéine (Fox 1997) puis la perte de la protéine endogène (Van Houtert et Sykes, 1996). Tout symptôme pourrait réduire la capacité d’un individu infecté pour maintenir ou augmenter la condition corporelle. Un individu peut perdre la condition par l’effet direct des symptômes d’une maladie et en plus, l’animal en mauvais état de santé peut réduire la capacité de contrôler l’infection (Beldomenico et al., 2008) ou peut changer son comportement fourrageant dans les chemins qui augmente l’exposition aux parasites (Hutchings et al., 1999). Quel que soit la cause ultime, une réduction de l’association parasite dans la condition de l’hôte pourrait diminuer la survie d’un individu parasité (Gulland, 1992; Hudson et al., 1992; Murray et al., 1997) Pour les espèces sauvages avec plusieurs prédateurs naturels, la réduction de la condition corporelle par suite d’une infection parasitaire peut augmenter la vulnérabilité à la prédation (Murray et al.,1997 ; Turner et al., 2012) .
A notre connaissance, peu d’études sur les effets des parasites gastro-intestinaux sur les conditions corporelles ainsi que le facteur favorisant d’existence de ces parasites chez les primates, voire chez les lémuriens (Junge et al., 2011; Rafalinirina, 2013; Rakotoniaina et al., 2016) ont été jusqu’ici effectuées.
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